Du 9 au 13 avril, le Théâtre du Grand-Rond propose chaque soir à 21 heures, l'interprétation de "La nuit juste avant les forêts" de Bernard-Marie Koltès par la compagnie de Nulle Part.
Un homme seul dans la ville. Mais ce paysage là, cet homme là n’ont rien de banals. Il pleut, il cherche une chambre, il cherche à fuir, il cherche à rencontrer…On le sent mort de froid, mort de peur, mort de fatigue. Au coin de la rue, il a aperçu quelqu’un. Il a couru derrière lui pour ne pas le laisser filer… Ce qu’on croyait être un monologue est inexorablement un long soliloque, adressé à cette ombre passagère. Il ne faut surtout pas le laisser partir, prolonger le moment le plus possible, tant l’homme se sent seul. Son discours exprime tout à tour cette solitude contemporaine, la révolte contre ce monde et « ses classes exploitées »
Koltès dans le traitement Jaminet / Cancé transgresse les lois de l'obéissance dans cet univers sourd et métallique. Il devient guerrier, errant, tout droit sorti d'un road movie ésotérique et sombre. Les mots de l'auteur s'incarnent avec violence, la musicalité est rendue là encore avec une justesse rare. Ce texte est une véritable partition musicale qui sied tout particulièrement à Philippe Cancé, qui restitue à merveille la rage, la violence mais aussi la vulnérabilité du personnage de Koltès…
"La nuit juste avant les forêts" de Bernard-Marie Koltès par la compagnie de Nulle Part
du 9 au 13 avril à 21 heures au théâtre du Grand-Rond.