Retour en force en septembre avec "Nobody's hotter than god", Soma s'apprête à retourner le Connexion Live de Toulouse. Rencontre avec Lionnel, le chanteur de la formation.
Un groupe qui fonctionne à l'instinct. Un instinct qui leur a fait parcourir plus de 300 scènes pour seulement deux albums. Deux albums de haut niveau entre rock indie et pop classique. Soma est un mélange de quatre multi-instrumentalistes de génie cherchant toujours de nouveaux sons. En septembre, ceux qui incarnent le mieux le renouveau de la scène rock française aux accents anglosaxons, ont sorti "Nobody's hotter than god". Onze titres d'une justesse remarquable qui rompt parfois avec le premier opus du groupe.
Avant leur passage, tant attendu à Toulouse, Lionnel, le chanteur de Soma, se livre sur l'histoire du groupe et nous dit tous sur le nouvel album. Rencontre.
Qui est SOMA et comment vous êtes vous rencontrés ?
On s'est rencontré au lycée à Istres. On a commencé à jouer ensemble avec chacun un instrument. Pour se démarquer très vite, on a tout de suite composé nos propres chansons. De tremplin en tremplin, de scène en scène, on a commencé à se faire une réputation. C'est venu assez naturellement. Personnellement, je grattouillais dans ma chambre. La création a toujours fait partie de nous. De moi. A l'époque, beaucoup de groupe s'essayaient à des reprises. On avait besoin d'une autre dynamique.
C'est une amitié qui va au delà de la musique.
Oui. On se voit en dehors de la musique. On consacre beaucoup de temps à se voir, certains vivent même ensemble. Ça aide car ça crée une belle dynamique. C'est vrai qu'on se marre beaucoup aussi. En live, ça se ressent fortement.
Le premier album a très bien marché, aussi bien dans la presse que chez le public. Vous avez ressenti une certaine pression pour le second ?
La pression, on l'a eue au moment de l'annonce du second opus. Mais le plaisir a très vite pris le pas sur la pression, qui s'en est allée. Voilà… Entre les enregistrements, la promo, les concerts, le ressenti est encore frais. Pendant l'écriture, on a connu cette pression, puis on a tout relâché pour trouver quelque chose de frais, sans trop d'étiquette. Dans l'album, il y a des tempos différents qui traversent nos humeurs.
Ce fut plus difficile que le premier à composer ?
Un peu plus dur. On avait un peu moins de temps, et on voulait vraiment faire vite. On a eu 4 mois après la fin de notre précédente tournée. Studio, album, pas trop d'attente. C'est un album assez instantané. Tout a été fait en live, sauf les voix. C'est notre intention de départ. On s'est retrouvé dans une pièce et on a envoyé sans arrangements, pour donner ce son assez brut.
Un instantané, alors qu'on a l'impression à l'écoute qu'il est plus sophistiqué .
Merci. C'est un contraste assez saisissant. Il a été très bien produit dans le rouage des productions Tony Hoffer. Il est très subtil dans sa touche de producteur. Le son vient aussi du studio qui était assez roots, avec des instruments analogiques. Cela donne un son plus pêchu, sans pour autant perdre le gros son du groupe ni rentrer dans la démesure pour autant. Ce mélange là nous a plu plus que tout.
Une photographie instantané du groupe qui a des reflets américains dans le son.
Il y a des groupes américains qu'on aime, mais on n'est pas dans cette veine là. Même si je peux comprendre le rapprochement. Le truc pourrait être un peu péjoratif pour nous. On ne se sent pas comme les grosses productions, ni dans leur son, ni dans leur esthétique. On se rapproche plus de la pop anglaise. Nos mélodies sont « english » et notre manière de jouer peut être américaine. Ce rapprochement me permet de réfléchir à l'image que les gens ont de notre son. On écoute plus de musique anglaise. On fait de la pop. Mais on est plus pêchu et plus pop qu'eux, ça c'est notre côté français. Notre musique est un triangle amoureux entre ses influences là.
Qu'avez vous écouté pendant l'écriture de l'album ?
On a écouté des sons qui n'ont rien à voir avec notre album, en plus. Comme MGMT, Local Native, Beck ou encore Black Rebel Motorcycle club et les Dandy Warhol. On écoutait ça pendant nos sessions studios pour capter des sonorités nouvelles. Quand on compose, on reste en autonomie pendant 2 mois avec des sessions de 12 heures. Donc on n'écoute pas grand chose à ces moments là.
Comment se passe le processus créatif au sein du groupe ? Qui amène quoi ? Comment naissent les choix thématiques ?
Le plus souvent j'amène ma guitare-voix, mais une fois que le groupe s'en empare, plus rien à voir. La musique devient alors du SOMA et s 'éloigne de moi. On compose alors autour de nombreux bœufs, où chacun tente des choses nouvelles. Le maître mot reste la mélodie. Elle nous parle en premier, on la travaille jusqu'à quelle fasse mouche. On aime le format pop où la musique te prend dans un tourbillon émotionnel, dans une version pas très longue et qui donne envie de réécouter le morceaux. Il faut qu'en 3 minutes on ait tout dit. Mieux vaut réécouter un morceaux que l'étirer outre mesure.
Sur l'album, il y a la chanson Mourning Cain, assez dénudée. Tu peux m'en dire plus sur l'envie du groupe de construire quelque chose de plus basique ?
On voulait tout simplement une chanson plus dénudée. On avait la mélodie sur un piano voix. On a eu un bon feeling avec ce son. Puis on avait envie de se poser avec quelque chose de plus cool, alors que la veille on avait enregistré un morceaux avec de grosses guitares. C'était l'envie d'un moment. Un instantané, comme le reste de l'album ! Puis c'est différent de ce que l'on fait habituellement. On s'est surpris. On a pris un risque, et ça semble marcher.
Il y a un vrai fil conducteur dans cet album, de la première à la dernière chanson. Ça a été écrit dans cette optique là ?
Le disque est un objet unique. On a composé plein de titres. Logiquement, on en a viré car ils ne rentraient pas dans la continuité artistique de l'album. Pas que ce soit de mauvais morceaux, mais ils ne correspondaient à l'ambiance. On a pas trop galéré pour passer de 20 à 11 titres. C'est assez naturellement qu'on les a choisis. Il fallait une ligne directrice, un fil conducteur pour ne pas se perdre au risque d'en faire trop.
Personnellement, quand as-tu découvert la musique ? A quel moment as-tu su que cela pouvait être ton métier ?
Moi, c'est mon cousin qui m'a un jour joué un titre des Guns sur une guitare toute pourrie. Ça m'a frappé. J'en ai pas dormi de la nuit. Là j'ai découvert tout ce qu'on pouvait faire avec quelques notes et une guitare. Quand au moment d'en faire un métier, on ne s'est jamais dit ça. C'est une évolution assez simple. Des tremplins à la scène, on avance un peu plus loin à chaque fois. Quand un label s'est intéressé à SOMA, on a su que notre aventure se finalisait en quelque sorte. On essaye tout simplement d'aller le plus loin possible, sans faire de plan de carrière. Juste de la musique. C'est vrai que c'est un privilège. Je suis assez fier de ce qu'on construit ensemble.
Tu l'a évoqué, SOMA s'est fait sur scène avec plus de 300 concerts. Que représente la scène pour toi ?
On s'est fait connaître par là. Même s'il reste beaucoup de choses à parcourir, on fait particulièrement attention au public. Quand on nous voit sur scène, il faut donner le max même aux gens qui ne nous connaissent pas. Faire beaucoup de concerts nous sert aussi à vendre des albums, car on reste très peu médiatisé au final. C'est un peu tout pour nous. Si l'aventure s’arrête là, on continuerait de tourner même sans album.
Comment vois-tu la suite ?
La suite…c'est beaucoup de dates jusqu’à décembre puis de janvier à avril. Après, on espère faire de gros festivals pour poursuivre l'aventure autour de cet album. Enfin, on compte toujours faire parler du groupe partout où on passe. A commencer par un nouveau clip prochainement. On a aussi deux trois morceaux d'avance qu'on tente parfois en live, si le public s'y prête. Là, on pourrait prévoir un EP pour bientôt.
THE GABELT + YOUR HAPPY END + SOMA
MARDI 20 NOVEMBRE 2012 – 20h30
CONNEXION LIVE