Chantal Goya, Le Mystérieux voyage
    de Marie-Rose , le 3 février à 16h au Zénith de Toulouse. Rés. : Box office
    05.34.31.1000 www.box.fr 
    et points habituels.
    Après vingt-cinq ans, elle retrouve la magie des grands spectacles et la
    technologie nouvelle
    À l’époque du Mystérieux voyage de Marie-Rose, en 1985, les fans des
    spectacles de Chantal Goya étaient des enfants. En 2000, ces enfants-là
    avaient l’âge de sortir en boîte. Un âge où on ne s’intéresse plus
    habituellement à ce catalogue. Mais leur Chantal Goya leur est revenue par
    la grâce d’une Bécassine qui s’est mise à danser sur des rythmes disco. À
    l’âge d’être grand-mère, Chantal se mit à faire les tournées des boîtes. 
    Mais ces enfants du disco continuent à prendre de l’âge et, en 2008, ces
    enfants de 1985 sont devenus, à leur tour, des parents de petits enfants à
    qui ils rêvent de faire connaître cette magie qui les a tellement enchantés
    jadis. Voici Chantal Goya au départ d’une troisième vie. 
    Le coup d’envoi a été donné ce samedi dans un palais des Congrès de Paris
    qu’elle retrouvait après un quart de siècle ! Elle a fait son grand retour
    avec ce spectacle qu’elle avait laissé à l’époque : son Mystérieux voyage de
    Marie-Rose. Différence de taille : pour les décors, Jean-Jacques Debout et
    elle ont fait appel à une technologie de pointe. Le grand chêne de jadis, la
    place Saint-Marc de Venise reconstituée et l’impressionnant dragon bleu
    n’existent plus. Le couple d’artistes les avait conservés un temps. De toute
    façon : "La législation impose que ces décors soient refabriqués au bout de
    cinq ans. Alors, un quart de siècle… !" 
    Le nouveau spectacle, qui sera à Liège et à Bruxelles en avril, glisse
    Marie-Rose, le petit Matthieu perdu dans la forêt, ses amis partis à sa
    recherche et la galerie de personnages du monde de Chantal Goya dans un
    univers recréé par la magie de projections multiples. Projections par
    l’arrière, projections par l’avant. Tout n’est pas toujours parfait, mais
    parfois le résultat est stupéfiant. 
    Les enfants, qui n’ont pas connu l’autre formule, entrent dans le jeu dès la
    première note. Les adultes, évidemment, qui ont connu l’autre époque,
    n’éviteront pas de comparer. Impossible aussi d’éviter la réponse de
    Normand. Pour certaines scènes, le décor, c’était mieux ! On songe notamment
    à la reconstitution de la magnifique place des Doges à Venise pour une
    tarentelle endiablée, menée par des personnages en costumes riches de
    carnaval, avec masques parfois effrayants. 
    La nouvelle formule n’est pas sans qualité. L’ancienne était tellement
    parfaite qu’il est impossible de faire aussi bien. Par contre, en début de
    deuxième partie, la progression de Marie-Rose et des enfants dans les
    couloirs d’une galerie souterraine est, dans le nouveau concept, totalement
    magique. Ici, on peut parler de réussite. 
    L’intérêt de ce décor nouveau, c’est qu’il n’est pas statique. On devine un
    écureuil rapide qui monte à un arbre de la forêt magique. Des feuilles
    tremblent au vent. Dans le tableau de l’univers sous-marin, de petits
    poissons évoluent près d’une épave. L’envol de la cloche est une autre
    réussite. L’apparition de Mathieu sauvé aussi. Et la logique de l’histoire
    est mieux respectée puisque le lourd dragon bleu des décors anciens peut
    disparaître et les enfants se retrouvent réellement dans la forêt où
    l’histoire a commencé. Donc oui, la formule a ses avantages, même si les
    mouvements de la bouche du dragon, lorsqu’il parle, manquent de fluidité et
    que les images de la forêt magique sont un peu trop pixellisées. 
    Et le spectacle ? Fabuleux, bien entendu ! Conduit par des chansons
    tellement bien écrites par Jean-Jacques Debout, par le mouvement imprimé par
    une Chantal Goya énergique en diable qui a quand même atteint l’âge normal
    de la retraite. Et autour d’elle, sur la grande scène parisienne, les
    enfants belges de la troupe de Joëlle Morane.