samedi , 5 avril 2025

Rio Loco aux sons du continent Africain !

Ce vendredi, le Festival Rio Loco 2015 prendra la direction de l'Afrique dans la continuité de son tour du monde des musiques.

Chaque année, plus de 100 000 personnes se retrouvent sur les bords de la Garonne, à la Prairie des Filtres pour l'un des événements culturel toulousain. Pour ses 20 ans, le Festival Rio Loco propose un véritable voyage sur trois continents pendant quatre jours de fêtes. Une belle démarche pour démontrer toute la richesse musicale du monde.

Après une ouverture "européenne" mercredi soir, et un passage en Amérique, les festivaliers sont invités à poursuivre leur tour du monde en Afrique.

Les toulousains débuteront la soirée avec la fusion d'Aziz Sahmaoui & University of Gnawa. Impossible de ne pas sortir d’un concert d’Aziz Sahmaoui & University of Gnawa, rompu de fatigue mais heureux, le visage battu par les vents sahariens et le corps éprouvé par les rythmes d’une fusion ensorcelante. En quelques coups de guembri, de n’goni ou de mandole, entouré de son escadron de musiciens de haut vol, Aziz Sahmaoui hypnotise la foule. Aziz grandit à Marrakech mais c’est à Paris, en 1995, qu’il devient membre fondateur du fameux Orchestre National de Barbès, un groupe qui apporte un nouvel éclairage (rock, jazz, fusion) à la musique arabe et avec lequel il va écumer les scènes du monde entier. Mais il en faut plus pour assouvir sa soif exploratrice. Après avoir collaboré avec le guitariste Nguyen Lê, les groupes Sixun et Maghreb and Friends puis agi au sein du prestigieux Zawinul Syndicate, l’artiste investit, avec son complice Alioune Wade (basse), un petit bar parisien. La rumeur ne tarde pas à arriver à l’oreille d’autres musiciens, comme à celle du public qui tombe sous le charme de cette musique novatrice, entre rythmes gnawas et chaâbi africanisé. University of Gnawa vient de naître. Une terre fertile au rayonnement universel.



Direction ensuite l'Afrique du Sud avec le jazzman Hugh Masekela à 19h30. Symbole de la lutte pour la liberté à sa manière, le jazz du musiciencompositeur et trompettiste de génie Hugh Masekela est indissociable de l’Histoire sud-africaine. Né un jour d’avril 1931 dans la ville minière de Witbank, Hugh apprend le piano à l’école des missionnaires. En 1954, l’archevêque Trevor Huddleston lui offre sa première trompette. Masekela prend alors la tête du Huddleston Jazz Band, ses propres compositions sous le bras. Il y acquiert une première expérience musicale mais aussi une conscience politique. Alors qu’Huddleston est déporté par le gouvernement, Masekela intègre en 1956 l’African Jazz Revue, le groupe phare du moment. Le massacre de Sharpville (1960) annonce le début de l’apartheid. Hugh, contraint de s’exiler aux États-Unis, devient le premier artiste africain à percer sur la scène pop américaine. Dans les années 70 et 80, il enregistre des albums fondateurs avec le groupe ghanéen Hedzoleh Soundz. 1990, l’Afrique du Sud accueille Nelson Mandela en homme libre. Masekela rentre alors chez lui. Sa tournée nationale affiche complet et ses deux derniers albums sont sacrés disques de platine. Depuis, Hugh promène ses pépites jazz dans le monde entier.

Le Congo n'est pas en reste puisque à 21h30, on a rendez-vous avec Jupiter & Okwess International. Depuis plusieurs dizaines d’années, le chanteur et musicien congolais Jupiter, promène sa grande silhouette dégingandée dans les ghettos de Kinshasa, troisième plus grande ville d’Afrique. C’est en 2013, avec l’album Hôtel Univers, que le phénomène Jupiter se met véritablement en orbite. Ce disque mâtiné de groove urbain, de rock bricolé maison, de cuivres racés, de mélodies traditionnelles et de rythmes zebolas (issus des rites des Mongo, l’ethnie de Jupiter) allume l’incendie sur tous les dancefloors de la planète ! Jupiter & Okwess International, l’orchestre créé en 1994 et qui l’accompagne depuis, libèrent ainsi un vrai remède à la morosité entre transe expérimentale, afrobeat nigérien et bofenia rock. Un style pour lequel, celui que l’on surnomme « Général Rebelle » dans les quartiers, parcourt le pays, à la recherche de sons oubliés. Jupiter se construit un répertoire qu’il étoffe de textes engagés. En 2007, les futurs découvreurs de Staff Benda Bilili lui consacrent un film documentaire (La danse de Jupiter). Les projecteurs se braquent alors sur ce personnage singulier, jusqu’à recueillir la bienveillance de Damon Albarn (Blur, Gorillaz). Le groupe sort de l’ombre. Enfin.



La soirée se terminera au Togo avec le funk de Vaudou Game & Roger Damawuzan. Le chanteur-guitariste togolais Peter Solo, à la tête de Vaudou Game, est natif de la région d’Aného-Glidji, à 50 kilomètres de Lomé, la capitale. Haut-lieu de la culture vaudou, cette région d’Afrique à la frontière du Bénin, connaît une particularité musicale : utiliser, pendant les rites, des gammes uniques, chantées en l’honneur des divinités. À la fois pétri d’afrobeat et de cette culture ancestrale, Peter Solo décide en 2012 d’explorer par lui-même ces registres et de transcrire, pour des instruments harmoniques, les deux seules gammes musicales que l’on retrouve dans tous les morceaux rituels ou profanes du vaudou togolais et béninois. C’est ainsi qu’il compose le premier album de Vaudou Game, entouré de jeunes musiciens lyonnais. Ces nouveaux acolytes, il les initie aussi aux valeurs universelles du vaudou (respect de l’homme et de son environnement naturel). Livrant un mariage inédit entre un funk universel, des racines immémoriales et un son délicieusement vintage (car analogique), Vaudou Game, derrière des motifs syncopés et des cuivres surpuissants, irradie la scène de son énergie solaire. Et invite même sur deux morceaux le « James Brown togolais » Roger Damawuzan, chanteur emblématique de la scène soul-funk africaine des années 1970.


Infos et réservations : www.rio-loco.org

A voir aussi

Le Trio Joubran célèbre 20 ans de virtuosité palestinienne à la Halle aux Grains de Toulouse !

Le samedi 26 avril 2025 à 20h00, la prestigieuse Halle aux Grains de Toulouse vibrera …