Timide en privé, explosif sur scène, prodige de la scène reggae depuis sa jeunesse, Biga Ranx vogue de superlatif en superlatif. Le petit prince du reggae sera samedi soir au Weekend des Curiosités, l'occasion pour Toulouse Blog de le rencontrer.
Biga*Ranx est né en France en 1988, mais il a déjà la tête tourné vers la Jamaïque. Son attention se porte sur les rythmes de Super Cat, Alton Ellis ou encore Vybz Kartel, mais les sonorités portées par les rappeurs américains ne sont pas loin… À force de travail et de composition, l'artiste se forge un style entre l'enclume du Hip-Hop et le marteau du Ragga.En 2008, Biga* est adoubé par le singjay jamaïcain Joseph Cotton qui le baptise « Ranx », son entrée dans le monde du Reggae est consacrée. Les deux hommes postent un freestyle sur internet qui s'avèrera être plus un coup de maître qu'un coup d'essai. La vidéo enregistre aujourd'hui plus d'un million de vues.
Le revoilà en 2014 à Toulouse pour le Weekend des Curiosités. Rencontre avec l'auteur de "Good Morning Midnight" !
Avant toute chose, et posons la question que tout le monde t'a déjà posé : Qui est Biga Ranx et pourquoi ce nom ?
Biga Ranx, c'est moi. Je suis un MC de ragga qui exerce dans le domaine du reggae, à la fois un mélange de Hip Hop et d'autres inspirations. Je puise mes sons un peu partout tant qu'ils correspondent à mon univers personnel. Pour le nom, c'est un grand artiste jamaïcain qui m'a donné le patronyme de Ranx, et Biga vient de l'enfance. Mes amis m’appelait ainsi car je m'appelle Gabriel, donc Gabi puis Biga en verlant ( sourire)
Tu as commencé la musique à 13 ans. Qu'est ce qui t'as poussé à débuter aussi jeune ?
Avant tout la passion. Il y a des gens qui débutent par la guitare, le piano… moi je savais que je voulais faire du reggae. J'étais très tôt passionné par des artistes de cette scène là. La démarche fut donc naturelle pour moi. C'est pas tellement moi qui ait choisi cette route, mais comme j'écoutais du reggae depuis tout petit, dès l'âge de 6 ans, j'ai été séduit rapidement. Je l'ai donc dans le sang, dans les veines.
C'est plutôt le reggae qui t'a choisi en fait ?
Carrément ! C'est ça qui m'a botté ! Depuis tout petit, je savais que je voulais faire un truc artistique. J'ai fait du théâtre, du dessin…je savais que j'avais une âme d'artiste mais je ne savais pas comment choisir et vers quoi j'irais. L'expérience de ma vie a choisi la musique, et je ne vais pas me plaindre car j'aime ça !
Tu as joué en Angleterre puis t'a filé vers la Jamaïque. Qu'est ce que les voyages ont apporté à ta musique ?
Ça apporte plein de choses. Ça ouvre les yeux sur une culture, ça te permet de faire des rencontres qui nourrissent tes textes et ta vision du monde. La Jamaïque semble être un passage obligé pour faire du reggae, mais je pense que j'aurais pu faire cette musique sans y être aller. Là, j'ai eu une opportunité que j'ai saisi. J'ai profité de bons plans. J'ai eu la chance d'être accepté et qu'on écoute ma musique là bas. C'est un grand moment qui a forcément changé ma vision de mon travail et de ma musique. A quel point ? Je ne sais pas !
Entre la scène, les collaborations, les titres, tu es constamment en création. Comment expliques-tu ce besoin d'hyperactivité artistique ?
Je suis Hyperactif de nature ! J'ai toujours besoin d'être là, de sentir les choses, de sentir la matière avant de la travailler. Mais c'est une démarche normale pour un artiste aujourd'hui. Il faut être prolifique sinon c'est la mort. Aujourd'hui, avec les home studios, tu peux être perpétuellement en recherche de son. Il est plus facile de faire de la musique. Après, j'ai ça dans le sang, je ne fais que ça. Entre la création et les dates de concert, j'ai peu de temps pour moi, mais ça ne m’empêche pas de profiter de la vie quand même ( rires).
Chez toi, qui as besoin de créer en continue, comment naît ta musique ?
Je laisse la trace venir, je ne me laisse pas brider par quoique ce soit. J'écoute, j'essaye de faire une synthèse des influences. Je me nourris du quotidien, puis je mets le tout sur la table sans retenir ce que j'ai de plus viscéral. Le reggae est une musique qui demande de la spontanéité, il ne faut surtout pas la conceptualiser.
Tu t'interdis des thématiques ou des prises de positions ?
Peut être inconsciemment ! Mais ça me vient pas à l'idée de bloquer quelques thème, ça va de soi. Il faut beaucoup de recul pour être engagé. J'aime bien aborder un sujet qui me tient à cœur, qui me passionne avec des clins d’œil et des influences !
Tu chantes en anglais assez naturellement. Comment c'est venu ? Le Français te semble être possible dans le futur ?
En fait, j'ai toujours écouté la musique en anglais. C'était donc assez naturel, notamment en raison de mes influences. Je n'ai pas de base ni de repère en français dans cette musique là. Ça ne m'a jamais séduit. Je n'ai jamais adhéré au reggae français. Par contre, le reggae que j'aime, il est anglais ou jamaïcain, d'où l'obligation naturelle pour moi d'aller sur cette voie là. Après j'ai écouté quelques groupes ou artistes français notamment Big Red, mais très peu. J'aime énormément d'artistes français humainement. Ce sont des gens adorables mais musicalement ce n'est pas ce que je veux faire. Puis, l'anglais me permet de franchir les frontières. Mais la démarche en français est une belle démarche que je salue sincèrement !
Tu as énormément collaborer. Qu'est ce que ça t'as apporté ?
J'ai pas mal de grands souvenirs de mes collaborations. Ça apporte deux visons d'un même art, c'est essentiel pour progresser. Ça rentre dans le schéma artistique. Après je ne force pas le truc, je collabore avec des gars où ça passe humainement et qui possèdent la même vision de la musique. Il faut être en adéquation sur les deux versants. Je ne réalise pas une collaboration avec pour unique champs commun l'amitié ! L'artistique passe avant tout.
Et sur ta façon de chanter, ça t as fait progresser ?
Ça m'a permis de changer. J'ai appris à prendre confiance en moi, de me lâcher complètement. Je sens une réelle évolution qui se répercute forcement dans ma façon de composer et d’écrire. Sans parler du fait de débiter autrement mon texte sur scène.
Quelques mots sur ton album ?
C'est un album reggae, ragga avec 20 morceaux que je trouvais cool. J’espère faire mieux a chaque fois, qu'il ait une évolution constante. Quand je fais un album, avant je compilais des textes, maintenant, je réalise un album uniforme dont je suis fier et que j'aime.
Quel morceau préfères-tu ?
Je crois que c'est Kingston Chronic ! C'est un titre bien posé, j'aime son atmosphère et j'adore le jouer sur scène.
Questions supplémentaires :
Quel autre personnalité aimerais-tu être ?
J'aimerais être Eric Cartman (NDLR : South Park). Il est cool, c'est une belle enflure, mais tu l'aimes bien. T 'as pas le choix !
Sur quel film aimerais-tu poser ta musique ?
Sur Holly Smoke. C'est le dernier film que j'ai vu, et j'ai eu un vrai coup de cœur.
Si tu devais créer un parti politique, ce serait ?
Le Brigantisme. Genre le programme des Robins des Bois. Votez Brigante ! ( rires)
Enfin, que penses-tu de Biga Ranx ?
C'est difficile. Je suis content de ce qu'il est devenu. C'est une aventure que j'ai construit avec des gens autours. Je suis assez reconnaissant pour tout ce qui m'arrive et vers quoi je vais aussi. J'en pense que du bien de Biga Ranx.
LE WEEKEND DES CURIOSITES
Du 22 au 25 Mai 2014
4 jours, 3 scènes, + de 40 groupes
Ramonville St Agne (Toulouse)
Plein Air / sur le Port – Le Bikini
Infos et réservations : www.leweekenddescuriosites.com
Programmation :
#Jeudi 22 Mai // Le Bikini // 20h00 // Soirée d’ouverture – Les Curiosités du Bikini (Electro/Hip Hop) >> SALUT C’EST COOL + 2 autres groupes
#Vendredi 23 Mai // Le Bikini – Club WE // 23h00 (Electro/House) >> KLANGKARUSSELL + WORAKLS Live + guest #Samedi 24 Mai // Scène Curiosités // 16h00 >> prog en cours
#Samedi 24 Mai // Le Port (Scène du Port + Scène Ricard S.A Live Music) // 18h00 (Electro/Hip-Hop) >> I’AM LEGION (NOISIA + FOREIGN BEGGARS) + KAVINSKY (Outrun Live) + THE GLITCH MOB +BIGA*RANX + MURKAGE + FAKEAR + PROLETER
#Samedi 24 Mai // Le Bikini – Club WE // 00h00 (Dubstep/Drum&Bass) >> CHATEAU BRUYANT PLAYERZ + ALESIA + SKS (Vandal Crew)
#Dimanche 25 Mai // Le Bikini // 12h00 (Rock’n’roll/Electro) >> Vide grenier Rock’n’roll avec ACID ARAB (17h00 >> 21h00)
#Dimanche 25 Mai // Scène Curiosités // 16h00 >> prog en cours #Dimanche 25 Mai // // Le Port (Scène du Port + Scène Ricard S.A Live Music) // 18h00 (Rock / Pop) >> RODRIGO Y GABRIELA + CATS ON TREES + BENJAMIN CLEMENTINE + KID WISE + HILL VALLEY + 1 autre groupe