lundi , 21 juillet 2025

Le Weekend Des Curiosités 2015 : Le point sur le festival avec Antoine Fantuz

Autour d'un café, à une semaine du lancement de la 5e édition du Weekend des Curiosités, Antoine Fantuz, l'un des programmateurs, évoque les têtes d'affiches, les nouveautés et les belles découvertes à faire pendant cinq jours.

Comment te sens-tu à une semaine de l'ouverture de la 5ème édition du Weekend des Curiosités ?
Un peu stressé. Stressé par le temps. Stressé sur le fait de savoir si il y aura du monde ou pas, même si on a des indicateurs. Stressé par l'expérience des autres années en espérant ne pas avoir des annulations de dernière minute. On en a déjà eu une qu'on a pu rattraper en une semaine, c'est assez miraculeux. Après impatient. Et, puis, on a une super programmation cette année.  Je pense qu'on tient le bon bout du festival. ça fait cinq ans maintenant, il faut que cela se confirme cette année parce qu'il faut véritablement s'installer.

C'est donc une étape capitale cette année ?
Tout à fait. On a la formule qui nous va bien, la programmation qui nous va bien. Maintenant, il faut que le public suive et qu'on soit sûr que cela fonctionne sinon on va se poser une multitude de questions. On voit au niveau des retours que le festival s'est bien installé. Les gens sont plus impatients à l'annonce de la programmation. Les gens sont plus au courant aussi. Après, on a réussi à avoir Placebo ce qui nous a ouvert un nouveau public. Un public plus large qui ne savait pas que c'était en plein air, qu'il y avait la scène du Port. Donc, on voit qu'il y a encore beaucoup de travail pour l'installer dans l'esprit des toulousains.

Le choix de Placebo a été une option pour ouvrir au grand public ou un coup de cœur ?
Surtout une opportunité. Ils étaient là sur cette période, il fallait certainement en profiter. C'est une opportunité pour ouvrir le festival au grand public. Quand on te propose un artiste comme ça, tu y réfléchis forcement. Avant, ils faisaient le Zénith, là ils voulaient le festival. Ils fêtent leurs 20 ans de carrière, c'est quand même des artistes qu'on apprécie, même si c'est loin de l'image du Festival. C'est pas une Curiosité même si Brian Molko est un personnage assez atypique. Ça va être un bel événement.

Vous prenez toujours autant de plaisir à faire la programmation d'année en année ?
Oui vraiment ! Et de plus en plus ! Le Festival commence à être identifié auprès des professionnels donc on peut avoir plus d'opportunités. Avoir des artistes comme Mac Demarco ou The Goastt est rare, on ne les aurait jamais eu avant. Maintenant, ils savent qu'il y a le Primavera et le Weekend des Curiosités en même temps, et que c'est une opportunité avec une jauge intéressante. Ils peuvent y envoyer leurs artistes internationaux. Ça, c'est nouveau.  Il a fallu quand même cinq ans pour y arriver. Même si c'est pas facile de faire une programmation, on prend beaucoup de plaisir. Une fois qu'on a calé les têtes d'affiches, là on va à fond trouver des artistes pour compléter ; c'est là que c'est le plus intéressant. Trouver des groupes comme Wand ou Superpoze, c'est ça qu'on a vraiment envie de défendre avec les Curiosités.

Beaucoup moins de Hip Hop cette année, un peu plus de rock. Le festival est une tendance de ce qui se passe en musique ?
Oui, c'est vrai qu'il y a qu'un artiste Hip Hop, Joke. C'est surtout lié aux opportunités. Si on avait eu une grosse tête d'affiche Hip Hop, on aurait calé la programmation dans ce sens. On garde la volonté affichée d'offrir une soirée Electro, Hip Hop, Brass Music et une soirée Rock – Pop. L'une plus jeune, l'autre plus familiale. On garde cette formule pour s'adresser à différents publics car on n'est pas sur le schéma d'un Garorock où les gens viennent pour trois jours. Là, ils viennent à la soirée car c'est un festival de ville. C'est bien de toucher différents publics car le prix d'entrée reste assez élevé pour les soirées en plein air, donc les gens n'ont pas les moyens de se payer les deux soirs. On essaye donc d'avoir des thématiques.

Des nouveautés cette année ?
Pas de nouveauté cette année, même format que l'an dernier. Il y a le Marin d'Eau Douce qui prend une plus grande place. L'an dernier, on l'avait fait en dernière minute parce que le festival marchait bien et la jauge de la seconde scène est plus petite donc il faut absorber un peu de public pour proposer une programmation au Marin d'Eau Douce pendant que ça joue sur la deuxième scène.  Cette année, on l'a vraiment officialisé. Seul Placebo aura une scène avec uniquement trois artistes.

Plus d'événements en amont du Festival par contre.
Oui, c'est vraiment ça la grande nouveauté 2015 ! Le festival s'installe donc on arrive à développer plein de choses avec nos partenaires. C'est bien de faire des choses en amont. On a rajouté cette année le concours du Crédit Agricole, qui était déjà en place, mais sous une nouvelle formule. Le concours a bien évolué et a vraiment bien marché avec plus de 3500 votants. Il y a eu un showcase dans une agence du Crédit Agricole à Wilson un samedi, c'était complet. On a fait un concert à Labège, génial ! On arrive à mettre en place un vrai échange entre nos partenaires et nous, avec nos savoir-faire respectifs pour offrir de belles choses.

Avant les gens venaient parce que c'était un festival organisé au Bikini, maintenant ils viennent pour le nom. Vous sentez cette différence là ?
Oui, c'est très bien pour le festival. L'image du Weekend est bien intégré dans la tête des gens. Il y a encore des gens qui disent que c'est le Weekend des Curiosités du Bikini, non c'est juste le Weekend des Curiosités. Le public comprend que c'est autre chose. On a atteint une vraie, belle et honnête notoriété.

Parlons un peu de la programmation, quels sont tes coups de cœurs du festival ?
J'aime beaucoup Husband, le jeudi. C'est un bon mélange entre pop électro et les univers des trois gars qui ont une aventure en solo ou dans une autre formation. Certains comparent ça à LCD Soundsystem, je ne vois trop mais il y a des ressemblances c 'est vrai. Je trouve qu'ils ont leur style et ils ont fait des grands lives. Le lendemain, il y a forcément Mac Demarco. On est le seul festival d'été de France à l'avoir. C'est un artiste unique, il a prévu un album en juillet-août. L'un des artistes que j'ai préféré de loin ces dernières années. Ça apporte un plus d'avoir un artiste comme ça. Enfin, samedi, Superpoze. On l'a déjà proposé une fois et j'aime bien son album et cette nouvelle scène avec Fakear notamment. C'est très influence Bonobo mais il fait quelque chose de nouveau. Un vrai boost à l'Electro française.

Tu parles de Superpoze, mais on peut citer aussi Lilly Wood and The Prick. Cette année, des artistes programmés les années précédentes avec un statut différent sont de retour. Il y a un suivi de la part du festival ?
Le meilleur exemple reste en effet Lilly Wood. On les avait programmé en 2010 lors des Curiosités du Bikini alors que personne ne les connaissait. Puis, lors de la première année du festival, en ouverture avec déjà un statut plus fort. Ils sont venus après au Bikini et là ils reviennent sur la Grande Scène en tête d'affiche. Il y a un réel suivi. Ça démontre aussi qu'avec le projet des Curiosités, on ne se trompe pas sur certains trucs. Ça a donc un sens de faire cette démarche. L'an dernier, personne ne connaissait Fakear, on l'a mis sur la grande scène. Puis il est revenu à l'automne dernier avant de revenir pour son live à lui à l'automne prochain.

En parlant d'Electo, Samedi on retrouvera Etienne de Crécy, le patron. Quelques mots sur lui ?
Etienne, on l'aime beaucoup. On l'a souvent reçu au Bikini aussi. Super Discount a marqué toute une génération de DJ et pas uniquement, ça a éduqué le public français à l 'Electro. Il sort une nouvelle compilation, Super Discount 3, où il a su évoluer. Et son show semble assez mortel avec un gros visuel. L'an dernier on avait Kavinsky, et là Etienne de Crécy. Et puis la soirée est excellente avec Superpoze et Joke.

Enfin, on retrouvera aussi une belle génération d'artistes toulousains ?
Cette année, le point positif, c'est qu'il y a encore plus d'artistes toulousains. Sur 40, il y en a 15 ! C'est un créneau qu'on aime défendre. Voir autant d'artistes c'est assez fort. En plus, ça reste d'une belle qualité artistique. Après un passage à vide, depuis deux ans, il y a un beau retour de cette scène là. Les mettre en valeur sur le festival est primordial surtout avec un millésime 2015 passionnant.

Quelques mots sur Dimanche avec la Femme en DJ Set.
Chaque année on tente d'avoir quelque chose de chouette le dimanche au vide grenier. On a eu Acid Arab. Là, on a la Femme qu'on a déjà programmé au festival et qu'on aime beaucoup. Ils possèdent un univers assez fou. Là, on a aucune idée de ce qu'ils vont faire, mais ça va être assez bon ! Assez fou ! A leur image !

Que puis je souhaiter au festival ?
Qu'il fasse beau, qu'il y ait du monde et que les gens découvrent plein de groupes. S'ils aiment certains grands groupes, ils en découvriront d'autres.
 
Pour ceux qui hésitent encore à prendre leurs places, donne leur envie de venir en trois morceaux ?

Placebo – The Bitter End

Lilly Wood & The Prick – Prayer In C (Robin Schulz remix) 

 

Etienne De Crecy – Hastag My Ass 


 

Et à titre personnel, donnes moi trois morceaux de tes coups de coeur ?

Mac DeMarco – Salad Days 

Wand – Flying Golem 

 

 

Black Yaya – Paint a smile on me 

 

Quel est ton top 3 des clips des artistes présents cette année ? 

Las Aves – Los Angeles 

 

 

Husbands – You, Me, Cellphones 

 

 

ZHU – Paradise Awaits :

 

L'artiste 2015 le plus surprenant ?
Mac DeMarco !  The best !

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