Avant son passage à Toulouse, Florence Foresti se confie; découvrez la première partie de son interview aujourd'hui et des extraits de son spectacle.
Florence Foresti sera au Zénith de Toulouse les 25 et 26 Mars prochain avec son spectacle "Mother Fucker". Avant le début de sa tournée, elle se confie. Découvrez son interview en trois partie de mercredi à vendredi sur Toulouseblog.fr.
Florence, vous avez rempli le Palace à Paris de fin septembre jusqu’à mi janvier. Maintenant vous allez prendre vos valises pour la tournée, l’Ile de la Réunion, Maurice, plein de dates en France et en Belgique… Est-ce que vous êtes un peu hyperactive ?
Non, c’est le parcours classique d’un spectacle de one man show. J’ai très envie de partir en tournée, parce que trois mois à un même endroit, c’est épuisant, c’est comme un marathon. C’est aussi plaisant, mais la tournée a quelque chose de moins routinier. J’ai très hâte de partir.
Le spectacle a été un succès énorme à Paris, complet tous les soirs. Est-ce que vous vous y attendiez ? Comment expliquez-vous cet amour du public à votre égard ?
J’essaie de ne pas l’expliquer, ça serait bien triste. J’essaie de garder la magie, c’est pour cela que je ne demande jamais si c’est complet. En province, je ne demande jamais comment se passe le « remplissage », c’est comme cela qu’on dit, même si ce terme n’est pas très joli. Moi je ne demande pas, j’aime bien être surprise, ne pas savoir. Je n’ai pas envie de l’expliquer. J’espère que le spectacle plait, et que c’est pour cela que les gens sont au rendez-vous. J’espère que ça va durer. C’est un confort énorme de jouer dans ces conditions, un confort qu’on a tendance à oublier. Mais quand je repense à mes débuts, je me souviens de séances où j’avais 10 personnes dans la salle. C’est extrêmement confortable maintenant.
Est-ce que le trac est là tous les soirs ? La salle est complète, quand on entre sur scène, on le voit. Dans quel état d’esprit êtes-vous à ce moment là ?
Ce n’est plus du trac, qui revient quand il veut, mais c’est surtout l’envie de bien faire, la peur d’être fatiguée, de ne pas être au mieux de ce qu’on veut donner. C’est une autre forme de trac, qui est moins paralysante, mais pesante quand même.
Vous avez des petits trucs pour retirer ce stress ou ce trac avant d’arriver sur scène ?
J’essaie de m’alléger, de dédramatiser. On ne parle pas du spectacle avant, j’essaie d’y aller avec de l’instinct, de me laisser surprendre par le public et par moi-même, de ne pas trop intellectualiser. J’essaie d’occulter le fait que je vais être sur scène une heure plus tard, de ne pas y penser, comme si j’allais faire un saut dans le vide. Il y a des gens qui se préparent en s’imaginant sur scène. Moi j’essaie d’oublier que je vais y aller.
Ce joli saut dans le vide s’appelle « Motherfucker ». D’où vient ce titre ? Je me suis même demandé s’il n’y a pas un côté plus « hardeux » que « bisounours » chez vous ? C’est assez osé, parler de la maternité avec un titre aussi rentre-dedans ?
Le titre s’est imposé assez vite. Avant même d’écrire le spectacle, j’avais l’affiche et le titre. Je savais que j’avais envie de jouer sur les deux tableaux, sur l’image de la maman, la maternité « rêvée » et sur la réalité qui est tout autre, sur le fait qu’on ne s’assagit pas forcément en devenant mère, qu’on ne change pas de personnalité. C’est l’axe que je voulais donner au spectacle. Le titre s’est imposé. Il était merveilleux d’avoir en opposition le mot « mère » et le mot « fucker ».
Est-ce que cela veut aussi dire que vous avez un tempérament provocateur, où n’est-ce qu’une façade ?
Non, je n’ai pas cherché à provoquer. Je n’ai pas l’impression de provoquer, parce que je vis la maternité comme ça. En ce qui me concerne et en ce qui concerne mes amis, on l’a toujours vécue comme ça. Je n’ai pas l’impression d’enfoncer des portes. Je donne juste ma vision et celle de mes proches. Je n’ai pas voulu provoquer. C’est un titre que je trouvais joli, chantant, j’adore utiliser des mots américains. Comme la plupart des Français, je suis complètement imbibée de culture américaine, ce qui peut être un défaut mais tant pis, je joue avec.
Gad Elmaleh a joué il n’y a pas très longtemps un spectacle qui s’appelait « Papa est en haut », sur la paternité. Vous, vous parlez de maternité, de manière beaucoup plus cynique. On pourrait même titrer le spectacle « Maman est au plus bas » ! Je me suis demandé si une humoriste est plus franche et directe que peut l’être un garçon qui fait de l’humour ?
Je ne pense pas. C’est juste que sur ce sujet de la parentalité, les hommes ont beaucoup plus de liberté. Ils ont le droit d’être de mauvais pères, d’être plus absents. C’est très connu, dans l’ancien temps c’était encore pire, les papas étaient inexistants auprès de leurs enfants. Ils rentraient juste pour leur dire : « Taisez-vous, papa est fatigué ». En revanche, les mamans ont toujours cette image très responsable, très à l’écoute, maternelle et instinctive. Si on se met à casser un peu cette image, c’est beaucoup plus provocant dans la bouche d’une femme. C’est plus tabou, plus sacré.
C’est plus dur de faire rire quand on est une femme humoriste que quand on est un garçon ?
Non. Au contraire. Dans le domaine de la maternité, il est peut être plus facile pour une femme d’être provocante, bien que ça ne soit pas mon but. Il est plus facile de surprendre, parce qu’il y a encore beaucoup de tabous autour de ça.
Découvrez Jeudi la deuxième partie de l'interview sur Toulouseblog.fr et Vendredi la 3ème partie.
>> Extraits du spectacle 1
>> Extraits du spectacle 2
Interview réalisé par Franck Peltier
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