Le chanteur Batlik sort le 3 mars prochain son 9ème album « Mauvais sentiments », avant cette sortie sur son propre label, l’artiste entame sa tournée avec une date à la Dynamo de Toulouse le 29 janvier prochain. Indépendant et fier de l’être, Batlik se livre à la rédaction de ToulouseBlog.
Qui est Batlik pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Batlik c’est moi, je suis chanteur depuis 10 ans. Je chante en France et dans les pays francophones.
Quel est votre genre musical ?
C’est de la chanson, automatiquement lorsque l’on chante en français on est classé dans la chanson. Ca a un petit côté folk et rock mais ça reste de la chanson. On ne choisit pas soi-même sa classification et moi on me met dans cette catégorie-là.
Pourquoi avoir appelé votre nouvel album « Mauvais Sentiments » ?
Tout simplement parce qu’il s’agit de 12 chansons qui ont pour thème commun les mauvais sentiments.
Pourquoi ce thème des mauvais sentiments ?
Je en sais pas pourquoi. L’année précédente (2013) a été une année de merde avec beaucoup de mauvais sentiments.
Sur un plan personnel ou plus général ?
Les deux, lorsque l’atmosphère générale est triste ça se ressent sur le plan personnel. L’un influence l’autre.
Pourquoi faire une tournée avant l’album ?
Ca commence un mois avant la sortie de l’album qui sort le 3 mars. C’est une petite partie qui a lieu avant la sortie, le gros de la tournée aura lieu après la sortie de l’album. Mais à Toulouse, ça sera avant l’album (29 janvier).
Pourquoi être passé du quartet au trio ?
J’ai repris une autonomie par rapport au tourneur, c’est la première fois que je vais faire une tournée sans. Sans tourneur , c’est un gros risque et je dois être plus prudent financièrement face au danger, donc mieux vaut être à trois qu’à quatre.
Votre femme sort simultanément un livre avec des ressemblances, quelles sont-elles ?
Dans le bouquin de ma femme il y a pleins de chroniques, un peu à la manière de mes chansons. On vit ensemble donc forcément les thèmes se croisent entre eux. On peut lire et écouter de manière parallèle et y retrouver des points communs et des avis qui convergent.
Est-ce un hasard ou un choix ?
Ca c’est fait naturellement, on parle beaucoup. C’est à l’image de notre vie courante, on n’a pas cherché à le faire mais ça c’est fait tout seul.
Vous possédez votre propre label, « A brûle pourpoint », pourquoi ce nom ?
Pour l’expression, ça symbolise une chose qui se fait de manière directe sans trop réfléchir. Par exemple quand on croise une amie qu’on n’a pas vu depuis longtemps et qu’on lui dit « oh t’as grossie », c’est ça « à brûle pourpoint ». C’est une chose sans réflexion.
Cela correspond à votre manière de faire de la musique ?
Je sors un disque par an depuis 10 ans, c’est une façon de faire inhabituelle, je n’ai pas le droit à un taux de rotation. Les artistes de gros labels peuvent se permettre 4 à 5 ans entre deux albums. Moi, mes disques sortent de manière tendue, toujours pressé. C’est une obligation de l’indépendance, il faut alimenter la machine avec du charbon, comme un moteur.
Quels sont les libertés et avantages d’avoir son propre label ?
La liberté de pouvoir choisir ses partenaires qui sont devenus des amis ou qui l’étaient déjà avant. On choisit aussi sa fréquence de sortie de disque. C’est aussi une forme de liberté de ne pouvoir s’en prendre qu’à soi-même. J’ai mauvais caractère donc ça évite aussi les engueulades même. Mais au final l’indépendance ça apporte plus d’emmerdes que de libertés.
Ca évite aussi les contraintes musicales ?
Je pense que ça n’existe pas la contrainte. Les artistes sont suffisamment soumis pour s’auto-censurer. Il doit y avoir quelques fois des contraintes au niveau de l’ambiance musicale si on demande des sonorités electro mais c’est rare je pense.
Y-a-t-il d’autres artistes sur votre label ?
J’ai beaucoup été coproducteur. J’enseigne la production, je suis un défenseur de l’indépendant et l’autonomie. J’ai quand même produit l’album d’une artiste, Anastasia mais elle a coproduit avec moi. J’aime rendre les gens autonomes.
Quelle est votre vision de l’industrie musicale ?
La réponse est dans la question, c’est une industrie, comme l’armement ou l’agroalimentaire. On est tous soumis aux règles implacables fabriquées pour nous faire subir, comme dans n’importe quel autre secteur.
Batlik en concert
29 janvier à 20h30 à la Dynamo de Toulouse