Montauban en Scène prend ses quartiers dans la ville tout le mois de juillet. L'occasion pour nous de partir à la rencontre de la directrice du festival Audrey Beauchart.
Le coup d’envoi de la 1ère édition du festival Montauban en Scènes est enfin donné, place maintenant à près de 40 spectacles en tous genres, pendant un mois. Un joli festival que nous présente la directrice Audrey Beauchart.
Comment se sens-t-on à la veille du début du Festival Montauban en scène ?
On se sent sous pression. Il reste toujours plein de choses à régler avant le début d'un tel événement. On le sent bien arriver là depuis quelques semaines (rires). Mais on est prêt à attaquer à fond.
Comment est né le festival ?
Il y a plusieurs raisons à la naissance de ce nouvel événement. A Montauban, il y avait 5 festivals portés par la ville et des associations. Certains étaient dans des situations compliqués, il est difficile aujourd'hui de faire un festival et pour une ville en avoir autant cela est encore plus difficile. Les coûts étaient trop durs à porter pour la ville, et il y a eu une baisse des dotations. Il fallait donc partir sur un nouveau projet pluridisciplinaire. Le lien sera donc plus fort entre tous avec un seul événement d'une grande ampleur. On a donc décidé de construire Montauban en scène sur un mois, tout le mois de juillet.
Cela a-t-il été difficile de mettre en place ce festival ?
On a commencé la programmation en janvier. Ce qui fait très court pour un tel événement. Six mois pour mettre en place un festival de rue, avec des concerts gratuits, chercher des financements, trouver des artistes, c'est très court.
Trouver des artistes en si peu de temps doit être assez compliqué ?
Oui et non. Etant directrice de théâtre, je suis en contact permanent avec ce milieu. J'ai pu construire le programme en un mois et demi. J'ai su être très réactive avec mes équipes pour bloquer le festival In et finaliser parfaitement le off par la suite. Le plus long, concrètement, reste le côté technique et administratif. Tout cela prend du temps et de l 'énergie. Mais la ville a été au service du festival en mettant les moyens humains nécessaires pour relever le challenge. C'est un véritable projet commun et mobilisateur.
Avez-vous eu des aides de l'état ?
A l'heure d'aujourd'hui (interview réalisé il y a une semaine), nous n'avons pas d'aide de l'état. Je pense qu'on aura une réponse pour des subventions avant le début du festival. Par contre, on s'appuie sur des aides privés avec des mécènes et des partenariats grâce au service économique de la ville. Les entreprises locales jouent le jeu. Il est important d'être soutenu ! Après, on leur rend le change en mettant en place un espace réservé dans le In. Au final, on a réalisé un festival très dense avec 40 spectacles pour un coût infime. Je trouve cela beau !
Pourquoi un festival sur un mois ?
Ce fut un grand débat (rires). C'est une des volontés du maire. Elle avait envie que ça dure pour une certaine attractivité sur le territoire. Il fallait penser aux acteurs locaux, avec une retombée pour le public ainsi que pour les touristes. Mais aussi multiplier les concerts pour une offre pour les plus jeunes. Rajeunir sur plusieurs secteurs Montauban .
Le Festival est assez éclectique dans sa programmation musical comme dans la diversité des disciplines proposées. Pourquoi ce choix ?
C est le mot parfait : éclectisme. C'est un festival éclectique et pluridisciplinaire. Il fallait toucher le plus de personnes et que le public puisse piocher dans la programmation. Après on avait pas beaucoup de choix car les festivals d'été étaient déjà bouclés pour la majorité. On a donc fait le choix de différents publics. Des jeunes avec Black M et Kendji, de la variété avec Véronique Sanson mais aussi d'autre discipline plus ou moins populaire. L 'idée est de faire quelque chose de populaire sans s’empêcher d'avoir de véritables découvertes artistiques.
Cela est pour le festival in, d'ailleurs, quel est votre coup de cœur dans cette partie de Montauban en Scène ?
La soirée Jazz est mon grand coup de cœur avec notamment Jo Harman, peu connu en France mais un jazz britannique tellement fort et émouvant. En plus, on retrouve les très confirmé Electro Deluxe. Un spectacle pour les amateurs mais aussi les néophytes.
Parlons du festival off. Pourquoi proposer un festival off et quel est votre définition ?
Chacun donne sa définition. On voulait une partie payante, le In, et une autre gratuite, le Off donc. C'est une grosse partie car cela comprend les ¾ de notre programmation. Il fallait que le festival soit accessible à tous avec des spectacles gratuits et en ville. La programmation est très diversifiée avec du classique, de la chanson, de la danse, du lyrisme mais aussi des ateliers pour faire découvrir certains domaines au public. Il y aura aussi un plateau pour découvrir des artistes amateurs avec des auditions publics pour finir par un spectacle le troisième jour avec les meilleurs révélations.
Et votre coup de cœur dans le festival off ?
Encore dans le jazz avec Robyn Bennett. Une artiste rafraîchissante avec un petit côté rétro. Elle est très accessible tout en apportant un brin d'originalité. Sinon j'ai un second coup de cœur, le 18 juillet avec de l'art de rue. Un festival sans art de rue n'est pas un festival selon moi. Il y aura huit compagnies dans les rues montalbanaises dont un piano qui va déambuler dans les rues. La perceptive d'une belle journée.
Quel regard porte les montalbanais sur le projet ?
Les retours sont extrêmement positifs pour le moment. Ils sont ravis de cette nouvelle histoire qui va fédérer le maximum de personne sur un mois. Il y aura d'ailleurs une cinquantaine de bénévoles. On essaye de mobiliser le maximum de montalbanais pour construire avec nous ce festival. D’ailleurs, le nom du festival a été trouvé lors d 'un jeu concours sur Facebook. On veut que Montauban en scène appartienne à tous et d’intégrer par la suite le plus de personnes dans un esprit démocratique. On sent aussi une certaine attente dans la ville.
Combien de personnes attendez vous sur le festival ?
Pour un festival d'été c est une première, et pour le off on espère remplir le maximum. Et ça le sera. Pour le In on peut faire entre 2000-2500 places assises, et plus de 6 000 personnes pour le In debout . Sachant que Kendji Girac est déjà complet. Espérons donc au final compter 20 000 personnes.
Pour finir, prêt pour une seconde édition ?
On pense forcement à une seconde édition. On fera le bilan à la fin, voir ce qu'on peut faire évoluer. Je commence à y songer. Et je pourrais préparer le programme dès septembre. Concrètement il sera encore plus fort !
Réservations : www.montauban-en-scenes.fr