samedi , 5 avril 2025

Interview – As Animals, une bête envoûtante à Toulouse

Samedi soir, le groupe As Animals présentera son premier album au Metronum de Toulouse. Rencontre avec Zara la chanteuse de ce duo enivrant. 
 
Ce mystérieux duo au caractère instinctif et à la personnalité musicale hybride révèle dans son premier album une dimension pop inédite en France, grâce à d’irrésistibles variations stylistiques électro, hip hop et soul. Aussi envoûtant qu'addictif, le titre « I see Ghost (Ghost Gunfighters ») a illuminé les ondes de l’été 2013.
 
As Animals génère un fantastique pouvoir d’attraction, induit aussi bien par ses arrangements choisis que par la voix pure et chaleureuse de Zara. Leur album est assurément une réussite totale, forte d’une originalité rarement atteinte par des artistes français. C’est aussi une fabuleuse révélation à découvrir d’urgence sur scène! Rencontre avec Zara, l'une des deux membres du groupe avec Fred.
 
L'année 2014 commence et s'amorce très bien entre l'album, la tournée, les festival…Comment te sens tu ?
Là on est en pleine tournée, et on visite passionnément pleins de villes de France. On joue encore et toujours, mais on reste impatient de faire découvrir notre set à chaque fois. C'est amusant de voir comment les gens ont apprécié l'album, et qu'ils connaissent  la totalité de notre disque. C'est assez bouleversant. On a commencé une tournée française depuis janvier. On la vit en mode surexcitation permanente. On a commencé dans le nord, et là on descend enfin dans le sud. Et on a hâte de fouler les planches des scènes sudistes. Nouveaux endroits, nouveaux publics.
 
Tu dis plus haut que le public connaît désormais tout l'album, et non plus un titre. Tu dois ressentir une certaine fierté ?
C'est quelque chose qui claque assez faut dire. La première fois à Marseille, le public a repris Gunfighter. On a commencé, ils ont poursuivi. On n'avait plus besoin de chanter. Puis les dates s’enchaînent, et les publics font pareil. C'est extraordinaire. Un truc de ouf. Plus on avance dans la tournée, plus le public possède l'album, comme si désormais c'était le leur aussi !
 
On va revenir sur les débuts de As Animals un peu. C'est une véritable histoire coup de cœur entre vous deux. Comment s'est faite la rencontre ?
C'est une rencontre humaine avant tout. Ça c'est fait assez facilement après une date que je faisais à Pairs. Fred m'a démarché pour voir si je voulais et pouvais faire un projet avec lui. Au départ, on y est allé à tatons. Moi j'étais en école et lui était engagé sur d'autres projets. Il fallait donc faire le tri avant de se concentrer sur un projet. Puis, le travail ensemble a abouti sur ce que l'on fait désormais tout les deux.
 
C'est allé assez vite, non ?
Il a fallu quelques mois pour faire la maquette, mais surtout prendre notre temps sur la musique et la direction à prendre. On n'a pas forcément les même références musicales, ou même pas la même vision des choses par moment. Il a fallu se trouver, s'apprivoiser puis ensuite tout s'est enchaîné assez facilement avec une maison de disque etc.. Il a fallu un an quand même.
 
A titre personnel, quel a été le déclencheur pour faire de la musique ?
Le déclencheur, je ne sais pas exactement. J'ai un besoin extrême de m'exprimer dans un art. Je ne savais pas avant lequel. Un membre de ma famille, qui me voyait chanter de temps en temps, m'a dit d'en faire un peu plus. Il fallait que je m'exprime, que j'exprime ce côté là. On m'a mis dans une troupe, puis j'ai tracé ma route.
 
Que t'as appris la vie en troupe et l'école d'ailleurs ?
Ça apprend plein de choses. Comme se délivrer de son corps et l'apprivoiser. Il faut savoir maîtriser ses talents vocaux combinés à une grande maîtrise corporelle. En ça, j'avais besoin de la rigueur qu'apporte la troupe par exemple .
 
Vous travaillez à quatre mains avec Fred. Comment se passe le processus créatif ? Qui amène quoi ?
Les idées et les textes, c'est souvent moi. Mais, ce n'est pas figé. On puise dans les compétences de l'un et l'autre et on met en place les choses comme un puzzle.
 
On sent une certaine perfection dans votre travail !
Oui c'est essentiel, il faut une sorte d'ordre. Quand j’entends une mélodie, je compose et écrit selon l'ambiance ou l'humeur. J'essaye de maîtriser ce que je suis. Ou m'inspirer de plein d'autres trucs. Après on est pas des acharnés. On avait déjà proposé sur la maquette un son très travaillé. On est allé vraiment très loin dessus. On a passé pas mal de jours dessus, j'avoue.
 

Comment jugez vous le regain de forme de la scène française actuelle ? Une scène actuelle qui chante d'ailleurs comme vous de plus en plus en anglais.
C'est vrai qu'il y a pas mal de chanteurs en anglais. Ça fait du bien tout simplement. On écoute des trucs super ouverts dans cette nouvelle scène comme Christine and the Queen que j'affectionne tout particulièrement. Le regain de forme est vital et fait carrément du bien aux oreilles. Après pour l'anglais, il faut avouer que ça permet pas mal de s'exporter. Par exemple, nous, on a joué à Londres début mai, puis on part en showcase en Italie. Notre internationalisation se met doucement en place mais prouve bien que cette scène française est porteuse de pleins de bonnes choses.
 
L’anglais pour vous c'était logique ?
C'est venu assez naturellement oui ! C'est ce qui nous rassemble aussi. Donc finalement, on s'est pas trop questionné sur ça. On s'est dit que vues nos influences, et le fait d'avoir grandi dans un univers anglosaxon, il fallait se focaliser sur autre chose que de savoir si l'anglais était légitime.
 
Que représente la scène pour toi ?
C'est notre deuxième cour de récréation pour Fred et moi. On y lâche les chevaux pour offrir des sets dantesque. Le studio est une sorte de labo qu'on met en place sur scène avec un contenu visuel unique et la présence d'autres musiciens. A Toulouse, on sera six par exemple. Puis, c'est l'endroit où on rencontre le public en accès direct. On aime le fait d'avoir un regard en retour lors d'une chanson, c'est extrêmement particulier et sincère à chaque fois.
 
Là vous êtes en tounée, mais la suite c'est quoi ?
Pour l'instant, on se focalise sur la tournée. On essaye de faire évoluer le show avant le 2 juin où on jouera à la Gaïté lyrique à Paris. On se pose pas la question pour la suite même si, on va pas se mentir, on est continuellement en train de réfléchir à de nouveaux textes et sons.
 
Enfin, que penses-tu de As Animals ?
C'est une bête à deux têtes qui a une forte dualité en elle même. Elle est bizarre, étrange et faut y faire attention.

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