Benoît Pourtanel se livre à Hockey Hebdo !

Le coach du Toulouse Blagnac Hockey club, Benoît Pourtanel a accordé une interview à Hockey Hebdo et
fait le point sur la formation, l’avenir des Belougas et l’arrivée de Maurice
Rozenthal.

Au cours de ta carrière, tu as eu l’occasion de jouer en élite, en D1, en
coupe d’Europe, en équipe de France, participé aux JO, et évolue désormais en D2
avec la double casquette d’entraineur-joueur tout en t’occupant des jeunes du
TBHC. Riche de cette expérience très diversifiée au sein du hockey français,
quels sont selon toi les points principaux qu’il faut améliorer pour que le
hockey tricolore atteigne de nouveaux sommets ?
Pour que le hockey tricolore monte en puissance il faut avant tout que les
joueurs de haut niveau et les staffs soient professionnels 12 mois sur 12 .
Aujourd’hui il y a encore beaucoup trop de joueurs payés sur 8 mois. On peut le
voir lors des grandes compétitions : les équipes qui remportent des titres ou
qui vont le plus loin possible ont des joueurs en forme au bon moment . On ne
peut plus être en vacances ou à l’ANPE pendant 4 mois . Ensuite il y a les
moyens qu’on met pour bien travailler comme par exemple la présence d’un
préparateur physique, d’un chargé de la vidéo, d’un responsable des gardiens et
j’en passe.Tout ça ne peut être que bénéfique pour nos athlètes . Et bien sûr du
temps de jeu aussi bien en match qu’aux entraînements

Le Toulouse Blagnac Hockey Club mène une politique de développement des jeunes
talents, avec notamment des joueurs comme Maxime Faup, Lionel Tarantino ou Patxi
Biscard qui sont ou ont été formés au club. On voit bien que même avec un budget
très serré comme celui du TBHC (NDLR: l’un des plus faibles de D2), cette
politique porte ses fruits. Pourquoi n’est-elle pas appliquée dans plus de
clubs?
La formation n’est pas une chose facile et cela prend beaucoup de temps. Si vous
rajoutez à ça les pertes de joueurs aussi bien vers d’autres clubs que les
arrêts pour études ou autres on est forcement tenté quand on a les moyens de
prendre les joueurs là ou on veut et de ne pas se poser de questions pour le
développement de celui-ci. C’est sûr que si nous avions au TBHC des Tarantino,
Biscard, Savajol ou encore Michel cela aurait aussi une gueule sympa quand on
sait que les Pradel, Faup ou autres sont aussi en attente de temps de jeu.
Après, chaque club mène sa politique mais pour moi il n’était pas question de
passer cette étape et c’est aussi pourquoi nous essayons de créer un centre de
formation sur Toulouse mais ça demande du temps et de l’organisation et ça tout
le monde ne l’a pas .

Tous niveaux confondus, les joueurs français ne manquent-ils pas d’expérience
? Tout juste 18 matchs chez les espoirs élite, 12 matchs chez les U18, moins de
10 matchs en D3, 18 matchs en D2, 26 matchs en D1, et 26 matchs également en
Magnus. Quand on compare aux 50 matchs en Suisse, 56 en Allemagne, 55 en Suède,
58 en Finlande, ou encore les 72 matchs de Major Junior au Canada, on voit que
la France a un gros retard. Surtout au niveau des jeunes, pour lesquels on sait
très bien que c’est surtout avec du temps de jeu qu’ils vont se développer. Y
a-t-il des raisons d’espérer que les choses s’améliorent ?
Bien sûr que les joueurs français manquent de matchs et donc d’expérience mais
il faut faire avec la "loi Bosman". Les créneaux horaires des patinoires et le
nombre de licenciés (qui certes a un peu augmenté mais il ne faut pas se voiler
la face, les licences compétitions ont baissé et il y a eu une explosion de
licences loisirs), vous rajoutez le prix du transport et la difficulté d’avoir
17 joueurs et 2 gardiens plus un coach et effectivement c’est de plus en plus
dur de se déplacer pour pratiquer son sport. Mais on espère et on travaille pour
que les choses aillent mieux surtout dans les régions pauvres en patinoires.

Pour en revenir au TBHC, y a-t-il des jeunes qui peuvent intégrer l’effectif
pour la saison à venir ?
Pour ce qui est du TBHC, oui il y a de jeunes joueurs qui peuvent prétendre à
l’équipe senior comme Rutilly, Faup et Doroginski à premiere vue, il y aurait pu
en avoir plus si certains n’allaient pas voir ailleurs ou s’investissaient un
peu plus dans le hockey (bien sûr sans oublier les études) mais même "si ce
n’est" que de la 2ème division il faut faire des sacrifices et travailler pour
arriver à un plus grand temps de jeu et passer les étapes. J’espère que les
joueurs en sont conscients. En tous cas ce n’est pas faute de leur répéter.

Quels sont les objectifs affichés de Toulouse pour cette saison après les
1/8ème obtenus l’an passé ?
Qu’a t’il manqué aux Belougas l’an passé pour miser encore plus haut ?
L’objectif des Belougas pour la saison à venir est de faire mieux que la
précédente tout en intégrant des jeunes dans le groupe sénior, mais aussi d’être
de plus en plus serieux aussi bien sur la glace qu’en dehors. Pour ce qui est de
la saison 2008/2009 le TBHC manquait avant tout de respect mutuel, de l’équipe,
du club et de l’adversaire.

Que penses-tu de la répartition des poules et quelle(s) équipe(s) crains-tu
le plus ?
Pour ce qui est de la répartition des poules : qu’importe, il y aura toujours
des clubs contents des nouveaux choix ou pas. Je suis pour une poule unique et
cette année était la bonne pour la réaliser vu qu’il y a des clubs en situation
délicate (pour changer !). Maintenant pour ce qui est des équipes à craindre ça
fait bien longtemps qu’il ne suffit pas d’être favori pour gagner.

A-t’ on un espoir de voir les Bélougas évoluer en première division à court
terme ?
Les Bélougas en première division ! Bien sûr que c’est l’objectif à moyen terme
mais pour cela il faudra que la ville de Toulouse soit beaucoup plus impliquée
dans le hockey car aujourd’hui on survit grâce à la commune de Blagnac qui nous
aide deux fois plus. A voir le projet de la nouvelle patinoire de Toulouse, et à
part les architectes qui s’éclatent, c’est presque un scandale d’en faire une
comme celle-ci au vu de la population. Mais oui, le TBHC sera un jour en
première division, reste à savoir quand et ce, sans déposer le bilan sinon ce
serait trop facile.

Une arrivée importante au sein du club est intervenue récemment. Comment le
club a convaincu Maurice Rozenthal de venir dans la ville rose ?
En ce qui concerne Maurice, c’est lui qui a décidé d’aller à Castres car c’est
la ville de sa compagne et ils ont un projet pour lui. Maintenant les deux clubs
et la région feront de leur mieux pour se servir d’une telle arrivée aussi bien
pour les gamins licenciés que pour développer le hockey sur glace dans le sud de
la France.

Quel sera son rôle au sein du club ?
Maurice aura avant tout un rôle de joueur au sein du TBHC et après on verra les
différentes opportunités qui s’offriront à nous mais on compte bien utiliser un
nom pareil pour une fois de plus développer le hockey dans la région et ce n’est
pas les idées qui manquent.

Un message à faire passer à nos lectrices et lecteurs pour conclure ?
Effectivement. Merci à tous ceux qui aiment ce sport aussi bien dans la lumière
que dans l’ombre et n’oubliez jamais qu’il y a du Hockey sur glace à Blagnac.

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