Deuxième soirée du Festival Rio Loco 2015 à la Prairie des Filtres de Toulouse avec un nouveau continent à l'honneur : L'Amérique !
Chaque année, plus de 100 000 personnes se retrouvent sur les bords de la Garonne, à la Prairie des Filtres pour l'un des événements culturel toulousain. Pour ses 20 ans, le Festival Rio Loco propose un véritable voyage sur trois continents pendant quatre jours de fêtes. Une belle démarche pour démontrer toute la richesse musicale du monde.
Après une ouverture "européenne" mercredi soir, les festivaliers sont invités à traverser l'Atlantique pour découvrir la musique d'un nouveau continent : l'Amérique. A commencer par le spectacle jeune public de Diego Stirman "Entremets" sur la scène Garonne à 17h.
Place à la musique. La samba virtuose des brésiliens de Casuarina prendra place à 18h sur la scène Garonne. Véritable trésor national, la samba est l’une des pépites sonores indissociables du Brésil. Elle nourrit le quotidien de ses habitants et colore ses nuits… blanches. Depuis quelques années, elle connaît un renouveau sans précédent auprès des jeunes générations qui se la réapproprient avec audace et gourmandise. Parmi eux, Casuarina ou cinq musiciens virtuoses issus des méandres de Lapa, le quartier effervescent de Rio de Janeiro qui recrée l’ambiance bohème de l’âge d’or de la samba. Les arrangements vocaux, tout en élégance, sont ici soutenus par une belle section rythmique (tan-tan, rebolo, pandeiro) et des cordes imposantes (guitare, mandoline et cavaquinho). Le répertoire, lui, surfe entre les standards des écoles de samba, les titres fondateurs des années 40 et des sambas des années 70 à l’inspiration hippie. Quand il ne s’autorise pas de festives incursions dans le Nordeste brésilien. Après avoir fait le tour de l’Amérique Latine, donné plus de 80 concerts en Europe et fêté ses 10 ans avec un dvd live (10 anos de Lapa), Casuarina vient aujourd’hui partager sa joyeuse irrévérence en bord de Garonne. Un concert riche en promesses.
Dès 19h45, place à de la Salsa avec les americano-portoricain de Bio Ritmo. Cuivres rutilants, percussions diaboliques et claviers vintage, voilà, entre autres les ingrédients versés par Bio Ritmo dans le chaudron de la salsa. Loin d’avoir le profil d’un orchestre de salsa typique, Bio Ritmo se pose à la croisée des chemins en rassemblant des musiciens d’origines multiples (latines ou nord-américaines) et de styles différents (jazz, reggae, punk…). Le résultat, brillant, renoue avec l’essence-même de la salsa, cette incroyable collision de rythmes caribéens et d’influences américaines. Tout en y apposant un esprit libertaire définitivement rock’n’roll qui élève le groupe au rang de fer de lance d’une indie salsa novatrice. Fondé au début des années 90 sur la côte est des États-Unis, le combo jouit d’une solide réputation scénique et compte parmi les groupes les plus courtisés de ces dix dernières années en recréant le son des « Newyoricains », ces Portoricains de New York du début des années 70, un côté big band déjanté en sus. Ici, les cuivres s’imposent avec autorité, le charme est suranné, l’énergie, communicative. Et le public lui, en redemande.
Toujours sur la grande scène, les colombiens Bomba Estéreo prendront place à 21h30. Bogotá, 2001. Le musicien, programmateur et bassiste Simón Mejía, fonde le collectif A.M. 770 pour marier les pulsations électroniques aux musiques caribéennes traditionnelles dans un esprit festif et dansant. Après avoir écumé nombre de clubs et voir grandir sa popularité, A.M. 770 devient Bomba Estéreo en 2005. Simón trouve alors l’incarnation de sa musique dans un petit bout de femme à l’énergie indomptable, la chanteuse et MC Liliana Saumet, dite « Lili ». Un batteur et un guitariste rejoignent le duo. Bomba Estéreo s’inscrit rapidement comme le fer de lance de la nouvelle scène colombienne. Alors que leur single « Fuego » allume un incendie planétaire, leur album sorti en 2009 aux États-Unis, leur permet de figurer à l’affiche de shows prestigieux et de recevoir les éloges de la presse internationale. Leur machine à danser, radicale et explosive, union libre d’airs traditionnels (cumbia, merengue, champeta…) et d’électro-rap hypra contemporaine, est en marche. Aujourd’hui, le groupe entreprend une tournée fracassante qui le mène de continents en continents. Un futur (très) grand en devenir.
Les festivaliers, toujours présents, pourront terminer la soirée en Colombie en compagnie de la Harpe d'Edmar Castaneda. Regarder jouer Edmar Castañeda est à la fois un délice sensitif et une expérience sensible. Le jeune harpiste prend corps avec son instrument, vit, éprouve sa musique. Après son concert sublime au port de la Daurade en 2014, Edmar Castañeda s’est naturellement imposé pour être le premier artiste annoncé sur notre 20e anniversaire. Né à Bogotá en 1978, Edmar est l’un des artistes les plus originaux de la scène newyorkaise actuelle. Pourtant le jeune homme n’avait jamais entendu de jazz avant qu’il ne s’installe à New York dans les années 90 ! Enfant, sa mère l’emmenait à des cours de danse joropo. C’est l’instrumentation traditionnelle de ce genre musical (cuatro, maracas et arpa llanera) qui lui permet de faire connaissance avec la arpa llanera (« harpe des plaines »). Edmar en joue, avec talent déjà, mais quand il découvre la musique jazz, c’est le coup de foudre absolu. L’artiste rassemble ce qu’il a appris en Colombie et à New York pour créer sa propre musique pour harpe. Le résultat est absolument saisissant.
Infos et réservations : www.rio-loco.org