Ce mercredi, le génial et énergique Waly Dia sera sur la scène de la Salle Nougaro à l'occasion du Printemps du Rire 2014 de Toulouse. Rencontre avec le membre du Jamel Comedy Club.
Déjà repéré lors de ses nombreux passages à la célèbre et devenue incontournable émission de Laurent Ruquier, « On n’demande qu’à en rire », Waly Dia fait partie aujourd’hui de la nouvelle troupe du Jamel Comedy Club. Waly Dia déborde d’énergie, c’est une vraie pile électrique ! Hilarant, cet artiste bercé par les années 90, surprend par son énergie, sa générosité et son humour ravageur. Il incarne différents personnages jusque dans la voix, qu’il maitrise à la perfection. Rencontre donc avec un humoriste au talent fou avant son passage à Toulouse pour le Printemps du Rire 2014.
Qui est Waly Dia ?
Wally Dia est un jeune mec de Grenoble qui tente de faire rire les gens sur scène. Il n'était pas destiné à ça dans sa jeunesse car il était plutôt timide. Mais il faisait pas mal de conneries quand il pratiquait la danse.
D'ailleurs, tu as fait beaucoup de danse. Comment passe-t-on de l'un à l'autre ?
Le principe reste le même : être sur scène. Sauf que j'ai vu très vite que je pouvais faire rire donc logiquement, je me suis tourné vers ça.
T'as du quitter Grenoble pour mettre en place ton humour ?
Tout à fait ! Quand j'étais à Grenoble, il n'y avait pas de scène ouverte. Je suis donc allé jouer mes sketchs avec des potes à Nantes puis j'ai marché sur Paris pour concrétiser le tout.
As-tu des références dans ce domaine ?
Dans l'humour, il y a beaucoup d'artistes, notamment Dave Chapelle dont je suis tombé amoureux du talent du mec. J'ai été tellement impressionné qu'il fait parti de mes références. En France, c'est plus compliqué car c'est pas la même dimension. Peu d'artistes font des shows aussi fort que les américains. On n'a pas la culture du show complet, les gens sont moins enthousiastes. Mais il y a des grands artistes comme Jamel Debbouze.
En parlant de Jamel, tu as débuté au Jamel Comedy Club mais aussi dans On ne demande qu'à en rire avec Laurent Ruquier. Quel est la différence entre les deux programmes ? Qu'est ce que cela t'a apporté ?
Les deux sont très différents. Le Jamel Comedy Club est plus dans l'accompagnement des talents. Dans le ONDAR, tu t'aides tout seul, on ne va pas mettre des choses en place pour toi. La logique d'accompagnement est donc plus forte au Comedy Club mais l'exposition n'est pas la même aussi. Le public, non plus. Sur le ONDAR, le public est plus réfractaire au stand up . Donc il y a, c'est vrai, une peur de la modernité. Mais j'ai vraiment utilisé les deux formats pour m'améliorer et trouver d'autre sens d'écriture.
Tu viens avec une version « améliorée » de ton spectacle « Garde la Pêche ». Peux-tu m'en dire plus ?
C'est une nouvelle version du premier spectacle écris très tôt. Avec tout ce que j'ai appris avec Jamel, je ne pouvais pas faire autrement que de le modifier. Et puis, je n'étais pas non plus au bout de ce premier spectacle pour songer à en faire un second directement. Il a vraiment changé par aspect, ce n'est pas une simple refonte.
D'ailleurs, quels sont les thèmes abordés ?
Je parle de tous ce qui me touchent dans la vie que ce soit grave ou futile, d'ailleurs. Je crois qu'on peut tout aborder dans l'humour et pas seulement le quotidien ou la politique. Je peux évoquer des thèmes logiques mais aussi le doigt dans un meuble etc.. c'est assez varié dans le choix des thèmes mais j'aime laisser la surprise au public de découvrir mon spectacle.
Comment se passe le processus créatif ?
J'ai découvert un phénomène passionnant. Chez les gens, quand tu dors à moitié, tu te sens plus libéré, et des idées apparaissent. Je me réveille donc et j'écris à ce moment là, vers 2-3 heures du matin. Cette phase là est un résumé de la journée, et donc, tu y puises tes meilleurs idées. Sinon, j'écris seul même si j'ai un metteur en scène qui a de la hauteur sur ce que je produits comme texte. C'est assez intéressant d'avoir un œil nouveau sur ce qu'on fait pour savoir ce qui fonctionne ou pas !
Tu as tourné dans le film « A toute Epreuve ». Tu aimerais te diriger vers le cinéma ? Des projets d'ailleurs ?
A la base, pour « A toute Epreuve », j'ai fait des essais pour un autre personnage. Mais au final, le metteur en scène trouvait que je correspondais mieux au rôle que j'ai au final. C'est mon premier film, et comme le cinéma est le rêve de tout artiste, je suis hyper fier d'avoir déjà un pied dedans. C'est un aboutissement de mon travail jusque là. Après je vais en faire plus, enfin j'espère, mais je ne peux pas parler de la suite. Je suis en attente, et j 'en parle pas par superstition.
On te retrouvera donc dans différents registres au cinéma ?
Oui, certainement que j'aborderais différents registres. Je n'ai pas le syndrome Ciao Pantin, de vouloir faire des films sérieux. Je veux m'amuser dans des trucs, c'est le principal. Après c'est tellement difficile de faire rire. Faire pleurer ou être en colère, c'est assez simple. Le rire est une réaction que tu ne peux pas fausser. Le vrai rire est difficile à déclencher.
Hormis la scène et les projets au cinéma, on te retrouve à l'animation du Canal J Battle Danse. Comment es-tu arrivé sur ce projet ?
C'est la production qui est venue voir mon spectacle avant de me proposer le concept. J'ai bien accroché au truc, et puis travailler avec des enfants c'est exceptionnel. J'adore la danse, et les gamins respectent tellement mieux l'esprit des battles que les adultes. Ça a été un véritable succès sur Canal J qu'on va revenir cette fois sur Gulli, donc sur de la TNT pour toucher un plus large public.
L'année 2014 s'annonce donc très chargée ?
Je fais pas mal de trucs dans des secteurs différents mais je ne suis pas là pour faire un milliard de choses : je veux juste faire des trucs biens et être utile aux projets . Avant en France, il y avait des cases à respecter pour les artistes, c'est presque fini ça ! Bref, c'est une année hyper chargée au final, mais je ne vais pas me plaindre.
Questions bonus
Quel autre personnalité aimerais-tu être ?
Nabilla pour savoir ce qu'il doit se passer dans sa tête maintenant qu'on ne parle plus d'elle.
Avec qui aimerais-tu collaborer ?
Dave Chapelle forcément. Après j'ai déjà réalisé mon rêve en bossant avec Jamel.
Ton premier souvenir de scène
Dans la cave d'un bar à Nantes devant des mecs bourrés. Bon, j'ai réussi à les faire un peu rire mais c'était étrange comme expérience.
Quel est ta principale qualité ?
Je suis lucide. Mais parfois trop lucide !
Ton insulte préférée ?
Mother fucker, c'est l'insulte la plus musicale de la terre.
Enfin, que penses-tu de Wally Dia ?
Direct, je dirais qu'il est relou. Mec, va faire des frites à Macdo ! Arrête de croire que t'es drôle. T'es pas un artiste mec (rires) !
Wally Dia à Toulouse pour le Printemps du Rire 2014
Mercredi 9 avril à 20h30 à la Salle Nougaro