mercredi , 24 avril 2024

Interview- Hyl se dévoile dans « Monopoly »

Le toulousain HYL évoque en interview son premier EP « Monopoly » sorti ce vendredi 31 mars.

HYL va faire du bruit. Avec Monopoly, le rappeur nous dévoile une facette intime, touchante et à la fois humaine. De ses mélodies à ses textes, HYL s’installe dans le paysage musical avec un premier EP réussi. Rencontre avec un artiste unique.

Ce vendredi 31 mars, tu nous dévoiles un nouvel EP. Dans quel état d’esprit es-tu ?  

Je suis impatient. Stressé, je dois l’avouer mais surtout impatient. Ça a été plus de 2 ans de travail et ça fait un moment que j’ai envie de le voir sortir, maintenant que la date est proche ça fait tout bizarre ! J’ai hâte d’avoir les retours des personnes qui m’écoutent, hâte qu’il voyage et surtout hâte de repartir sur la route pour le défendre sur scène. C’est le sprint final, je suis à 300% pour qu’il sorte de la plus belle des façons. Vivement vendredi !  

Parle-nous de cet EP « Monopoly ». D’où vient le nom ?  

Alors le nom, on a longtemps réfléchi et c’est tombé comme une évidence. J’écris beaucoup sur le passage de l’enfance à l’âge adulte, j’aime particulièrement mettre en parallèle l’innocence et la prise de conscience dans mes morceaux et mes projets. Le Monopoly c’est un jeu d’adultes pour enfants, donc je trouvais l’image belle et représentative de ce que je défends. De plus, la direction artistique a totalement changé depuis ma première Mixtape « Ponctuation » sortie en 2020. Avant, j’incarnais 3 personnages sur scène, je me glissais dans leur peau pour écrire et interpréter les morceaux. Aujourd’hui je les ai laissés de côté, pour être moi-même. J’avais besoin de ne plus me cacher derrière des masques pour écrire et créer. Je suis donc un peu passé de « Poly » à « Mono ». Un deuxième sens que j’aimais beaucoup.

 

« C’est le moi enfant qui rencontre le moi adulte » 

Comment le décrirais-tu ?  

Cet EP, c’est 8 titres qui parcourent une multitude de facettes dans une seule et même vie. C’est les questions qui me traversent. C’est le moi enfant qui rencontre le moi adulte. Ça parle des bruits du quotidien, du son des souvenirs, des sentiments nomades, des pensées malades, du soleil dans les sourires ou des averses de doutes. Ça parle de l’envie de faire, de s’écouter, d’avancer dans un monde qu’on ne comprend pas toujours. C’est une palette avec beaucoup de couleurs, autant dans les textes que dans la musique, entre le rap, la chanson, l’électro, avec en pièce centrale les mots et la poésie.  

Tu dis sur tes réseaux que c’est deux ans de travail, de doutes, de questions, de rires et d’émotions. Peux-tu me dire quel chemin tu as traversé pour nous livrer cet EP ?  

Ça a été un long chemin. Certains textes sont écrits depuis un sacré moment (plusieurs années pour certains). Il y a eu beaucoup de réflexions et de doutes parce que j’ai commencé à écrire cet EP en 2021 alors que j’avais toujours les personnages. Pile au moment où j’ai commencé à travailler dessus, j’ai commencé à les questionner et c’est devenu un élément bloquant. Je n’ai plus du tout écrit pendant 4 mois, je me suis vraiment renfermé sur moi mais ça a été nécessaire pour repartir et repenser le projet avec une direction artistique et une dynamique nouvelle.  

En septembre 2021, après les Rencontres d’Astaffort, ma vie a pris un autre tournant et j’ai été plus libre d’écrire ce que je voulais. J’ai eu une prise de conscience et de confiance ! C’est à ce moment-là que Nomade, Une Vie et NANANA ont été écrits. Une fois que j’ai eu ces 3 titres je me suis dit que j’avais les morceaux que je voulais pour former un EP. J’ai alors cherché et trouvé après un petit moment les LEOS, qui ont accepté de prendre la réalisation de l’EP, et c’est à ce moment-là que Monopoly a commencé à prendre forme, en studio, avec les équipes de La Tanière. C’était il y a un an, je suis encore passé par plein d’émotions différentes mais ça y est, je peux dire que j’en suis fier et qu’il me représente. 

Comment s’est passé le processus d’écriture sur cet EP ?  

Il a été très dispersé, il y a plus de 3 ans qui séparent l’écriture du premier texte et celle du dernier. Je ne me mets jamais de contraintes ou de consignes quand j’écris, j’ai eu envie d’écrire comme je voulais sur ce dont j’avais envie et c’est ensuite que j’ai vu que les titres auxquels je tenais le plus pouvaient être assemblés. Cet EP il parle de peurs, de doutes sur le monde qui nous entoure, mais aussi d’envies, de rêves et d’apprentissage. C’est un peu un condensé des 3 dernières années que j’ai traversées. J’espère que beaucoup de gens pourront se retrouver dans ces interrogations. En tout cas moi il m’a fait grandir et j’ai beaucoup appris sur ma manière d’écrire, mais aussi sur moi d’un point de vue plus personnel.  

Est-ce que tu vois ton écriture évoluer et comment ?  

Comme je le disais, cet EP m’a permis de me trouver dans l’écriture. Oui, elle évolue, j’ai plus confiance en ce que j’écris. J’ai d’ailleurs commencé à écrire pour d’autres artistes ! Mais foncièrement mon processus d’écriture n’a pas changé : j’écris partout, tout le temps et presque tous les jours, avant d’en faire des chansons. 

Parles moi du superbe titre « Ces bruits » dont le clip est sorti mardi.  

Ah Ces Bruits ! C’est mon morceau porte-bonheur. Je pense que c’est le premier texte qui m’a fait prendre confiance en moi, avec l’espoir d’en vivre un jour. Et si aujourd’hui j’en vis c’est en partie grâce à lui. C’est lui qui a gagné la plupart des prix que j’ai remporté, c’est le morceau dont on me parle à la fin des concerts, celui dans lequel les gens se retrouvent le plus. Et c’est ma passerelle entre le rap et la chanson, où j’aime me positionner aujourd’hui. Un très beau clip, que j’ai réalisé avec mon ami Nik Pearce, l’accompagne. C’était un gros pari ce clip, mais je tenais à faire quelque chose de différent, plus cinématographique pour livrer ce message universel que porte le morceau. J’en suis très fier.   Pour l’anecdote : c’est le seul morceau qui a fait tous les lives d’HYL depuis la création du projet et je pense qu’il restera dans la set list encore longtemps ! 

 « C’est ma passerelle entre le rap et la chanson, où j’aime me positionner aujourd’hui. »

D’ailleurs, en écoutant les premiers titres sortis, je trouve qu’il y a une sincérité et que cet EP est plus personnel. Est-ce qu’on voit une nouvelle facette de HYL ? Une facette plus personnelle ?

A Astaffort, comme je l’ai un peu évoqué tout à l’heure, j’ai pris conscience d’une chose, c’est qu’en écrivant pour mes 3 personnages (que j’avais à ce moment-là) j’avais un peu oublié qui j’étais. Il était important de les enlever pour remettre « Yoann » au centre du projet. J’avais peur de le faire, peur d’être plus vulnérable en parlant de mes émotions et de ce qui me traverse, mais au final ça m’a libéré et c’est la meilleure décision que j’ai prise pour ce projet ! Depuis on ne piétine plus, on avance. Je pense que le rôle des artistes, c’est aussi de digérer ses propres émotions pour bousculer celles des autres.  

Samedi, concert au Connexion Live. Que représente la scène pour toi ?

S’il n’y avait pas de concert, je ne ferais pas de musique. C’est aussi simple que ça !   C’est ma drogue, là où on croise le regard des gens, où les émotions se bousculent. Et si j’accepte de travailler avec passion et acharnement, c’est pour finir par venir interpréter mes textes sur scène. C’est ça le plus beau cadeau ! 

Pour écouter l’EP Monopoly : https://kuronekomedia.lnk.to/HYL

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