dimanche , 6 avril 2025

Interview : Gilles Ramade, un touche à tout passionné !

Gilles Ramade reprend son spectacle Il Maestro Furioso ce soir au Casino Barrière de Toulouse. Rencontre avec l'intéressé avant de redécouvrir son spectacle drôle, éducatif et intelligent.
 
Tour à tour pianiste, chanteur lyrique, acteur, burlesque ou bourreau des choeurs, Gilles Ramade, alias « Alberto Luigi di Castagnetti » mène ses 28 musiciens et 60 choristes tel un clown jonglant avec des bulles de musique. D’un coup de baguette, il vous enivre de mots, de musique, d’émotions, et vous déconcerte… Chopin, Debussy, Satie, Vivaldi, Mozart, Beethoven, mais aussi Rossini, Verdi, Purcell, Berlioz sont quelques compositeurs phares de ce spectacle hors norme, inclassable et iconoclaste. Il vous entraîne durant près de 2 heures dans son univers baroque et vous propose une grande fresque musicale, pleine de folie, de rêve et de poésie…
 
Avant son retour au Casino théâtre Barrière de Toulouse avec l'orchestre Toulouse Mozart, rencontre avec Gilles Ramade.
 
Comment se sent-on à la veille de reprendre Il Maestro Furioso à la maison ( au Casino Barrière de Toulouse)?
Ce spectacle est très particulier pour moi. C'est un peu mon show. Dans Maestro Furioso, je dois coordonner 30 musiciens et il y a une organisation dingue autour du projet. Il y a une double pression : celle d'être sur scène et en même temps coordonner le tout. Et puis, je dois toujours me montrer exigent pour être au niveau qu'on a envie d'avoir sur ce genre de spectacle. Il est à mon service, et les gens y croient à travers moi. Donc je sens une haute responsabilité. C'est comme conduire une Ferrari, sans faire d'égratignures. 
 
Le spectacle connaît un véritable succès depuis sa création à Toulouse mais pas seulement. Comment l'expliquez vous ?
Il ne vaut mieux pas chercher à l'expliquer. Sinon, on aurait une formule magique qu'on utiliserait à chaque fois et donc il n'y aurait plus cette prise de risque. Après je suis heureux que depuis sa création il fonctionne toujours aussi bien sur le public. Peut être que le spectacle marche aussi sur mon savoir faire. J'ai pas mal bourlingué et j'ai appris de nombreuses choses. C'est un spectacle de passionné pour un public divers. Je ne fais pas une démo de chant ou de savoir faire. Je permet l'accès à la musique à tout le monde, en les faisant monter sur scène. Je crée une interactivité avec le public surtout. Je crois que ma passion est une réponse à son succès. 
 
Vous êtes touche à touche . Comédien, metteur en scène, chanteur, producteur, et j'en passe un gros paquet. Pourquoi ce besoin d'être constamment dans la création et la recherche artistique ?
Je ne me pause pas la question à vrai dire. En France, on n'aime pas que les artistes se dispersent trop. C'est une envie de toucher à tout. L'hyper activité artistique vient certainement du fait que je ne sois pas le meilleur dans une catégorie mais seulement bon partout. J'aime tout faire, ce serait un outrage de ne faire qu'une chose. Je connais mes limites, et j'aime les repousser au maximum.
 
Le besoin d'écriture est constant aussi ?
Je ne peux pas me passer d'écrire. C'est assez viscéral. Je l'ai dans le corps. J'écris d'ailleurs aussi bien pour la jeunesse et le retour est encore plus touchant. 
 
Comment naît un projet ? Comment choisis-t-on un thème ?
A l'envie. Pourquoi une femme plutôt qu'une autre. Je considère toujours le thème plus important que le texte puis je me lance. J'ai besoin de faire un projet quand il me semble être le bon moment pour faire passer des choses.
 
Comment se passe le processus de création ? 
Je sais pas si je peux le dire pour ce spectacle. Il y a une très grande part d'improvisation comme je fais tout. A cause de l'interactivité avec le public, je ne peux pas tout écrire, mais je respecte quand même le synopsis proposé sur le papier. Je récupère tous les moments d'ouverture possibles pour m'y jeter la tête la première avec toujours une porte de sortie. Même si parfois mon spectacle peut durer 2h30. Tout dépend de moi ou du public. Mais qui vient avant l'oeuf ou la poule ? Je ne sais pas qui conditionne l'autre. 
 
C'est un spectacle que vous pouvez jouer encore des années sans jamais qu'il soit le même en fait !
Maestro Furioso est une belle respiration dont j'ai besoin. C'est un dialogue non un monologue ce qui permet de changer à chaque représentation. Il y a une grande ouverture dans le texte. Il sera différent à chaque période de ma vie. Je ne le ferais plus de la même façon à 70 ans que maintenant par exemple.
 
Les futurs projets ?
Là, j'ai Sa Majesté des Mouches qui noircit mon ordinateur. The Wall, l'opéra rock reprendra la saison prochaine et je prépare « Les Grands fantaisistes », un gros spectacle pour l'an prochain. Puis il y a aussi Piano Furioso, une parenthèse au piano de mon personnage qu'on verra ce soir à Toulouse. Ce moment solo m’intéresse de plus en plus pour en faire un spectacle unique. Je l'ai testé au Printemps du Rire, lors de la Nuit du Printemps au Zénith, et ça a beaucoup plu. Je me dirige vers ce format plus simple, moins chère, et permet ainsi d'avoir un personnage à deux vitesses.
 
Quelques mots sur le Printemps du rire d'ailleurs. Vous êtes un habitué, qu'elle est votre relation avec le festival ?
Je l'ai connu avant avec le Printemps des Courges. J'ai une relation profondément amicale avec le festival et les gens qui y travaillent. Je crois que mon humour correspond parfaitement au Printemps. Il permet de faire la navette entre l'humour grand public et des choses plus discrètes dont je me sens plus proche. Pour la mise en scène, on m'appelle car je suis un habitué, et que j'aime ça. Après j'ai rien signé, il y a une remise en question à chaque fois. C'est difficile d'être jugé quand on est artiste. Qui dans son métier supporterait autant d'étre jugé qu'un artiste. Donc tant que ça fonctionne, j'en profite.
 
Enfin, quel regard portez vous à l'aventure de Gilles Ramade jusque là ?
Il y a deux choses qui ne m’intéressent pas, c'est la nostalgie et l'angoisse de l'avenir. J'ai juste envie de vibrer à l'instant présent. Je suis assez heureux des messages des gens après les spectacles et je me souviendrais toujours de mes débuts. Il y a eu des grands moments. Mais les plus grands temps forts sont à venir.
 
Il Maestro furioso
Ce soir à 20h au Casino théâtre Barrière

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