samedi , 4 mai 2024

Interview avec les actrices du film Arrête de pleurer Pénélope !

Rencontre avec Juliette Arnaud, Corinne Puget et Christine Anglio, copines dans la vie, sur scène mais aussi à l'écran avec Arrête de Pleurer Pénélope, le film.

Après le triomphe des deux premières pièces de théâtre du même nom, les trois comédiennes se sont lancées un nouveau défi : celui de porter les aventures de Chloé, Léonie et Pénélope au cinéma. Cinq ans après, les trois amies d'enfance, qui s'étaient un peu perdues de vue, se retrouvent chez le notaire suite au décès de la tante de Chloé qui leur lègue sa maison de campagne. A nouveau réunies, les trois héroïnes s'embarquent alors dans une nouvelle histoire pleine de rebondissements. Quelques jours avant la sortie du film, les trois actrices étaient de passage à Toulouse pour le présenter en avant-première.

On vous avait laissées en 2007 avec Arrête de Pleurer Pénélope 2, que sont devenues Chloé, Léonie et Pénélope depuis ?
Juliette – Et bien, elles ont vieilli, comme nous, comme vous. (rires)

Le film est donc une suite de la pièce ?
Juliette – Oui c'est bien une suite, un troisième épisode en quelque sorte et non une adaptation, qui reprend les mêmes personnages. Mais ça peut se voir sans avoir vu les deux premières pièces de théâtre.

Comment avez-vous travaillé sur l'écriture du film ?
Corinne – On a travaillé comme on travaille au théâtre. C'est-à-dire qu'on en parle beaucoup, on se fait marrer, on se met ensemble pour écrire la structure. On négocie pendant des heures parce qu'on n'est pas d'accord, car on n'a pas forcément les mêmes idées sur la vie. Mais les choses qui nous font marrer ce sont les mêmes. Après on dialogue, on se tape dessus et rebelote jusqu'à ce qu'on soit d'accord.

Vous écrivez donc toutes ensemble ?
Juliette – On écrit toutes les trois oui, mais une fois qu'on a eu fini le scénario, on a rencontré Diane Clavier, qui est scénariste et qui nous a aidé à le mettre au format cinéma. Comme on avait beaucoup de dialogues, elle nous a aidé à couper et à nous faire prendre conscience qu'avec l'image on peut raconter beaucoup de choses, sans qu'on ait besoin de tout dire.

Est-ce que vous vous êtes inspirées d'anecdotes qui vous sont arrivées pour le film ?
Christine – Alors oui, mais pas forcément à nous. Il y a des choses dans le film qui sont vraies, d'autres totalement fausses. C'est un savant mélange des deux que ce soit pour le caractère des personnages, ou pour des faits précis du film. Mais ça peut être des choses qui sont arrivées à nos parents, ou grands parents par exemple.

Est-ce que vous ressemblez à vos personnages dans la vie ?
Christine – Un peu. Physiquement déjà, c'est assez flagrant (rires). Au niveau de la voix pareil. Je fais aussi la même pointure que Pénélope ! (rires) Plus sérieusement, oui, j'ai des traits de caractère en commun avec elle, mais moins grossiers. Car nos personnages sont quand même un peu des caricatures. Mais ceci dit, j'ai aussi des choses en commun avec Chloé et Léonie, et vice versa.
Corinne – Et moi je peux escalader un portail à 2h du matin bourrée avec 20 cm de talons. En revanche, je me balade rarement en robe lame et or dans les villages.
Juliette – Mais c'est un tort.
Corinne – En même temps, j'ai comme une intuition qui me dit que dans le film ça fonctionne, mais dans la vie je suis moins sûre.
Juliette – Ça se tente.

Niveau ridicule, vous semblez n'avoir peur de rien !
Corinne – C'est ça qui nous fait rire dans la vie, l'auto dérision.
Christine – C'est ce qui permet de se moquer des autres aussi, quand on commence par se moquer de soi, on peut se permettre de faire des vacheries sur autrui. Ce qui n'est pas le cas de tous les gens drôles.

Quelles sont les personnes ou personnages qui vous font rire ?
Juliette – Pour moi c'est Jacqueline Maillan, elle a un sens du ridicule qui est sans limite. A côté de ça, c'est sûrement une des personnes les plus dignes que je connaisse. Moi, par exemple je la craignais quand j'étais plus jeune, même si elle me faisait mourir de rire. J'aurais adoré la rencontrer mais je pense que j'aurai été très très impressionnée. Elle sait se mettre en scène de manière grotesque, pathétique, minable tout en restant flamboyante.

Ce n'est pas difficile de s'accorder sur l'humour ?
Corinne – Nous c'est comme ça qu'on s'est trouvé et puis on travaille depuis des années là-dessus. A coté de ça, il y a plein de choses sur lesquelles on n'est pas d'accord. Après, moi je pense aussi à Dominique Lavanant, des actrices comme ça, qui nous ont marqué quand on était petites. De Funès aussi. "Les hommes préfèrent les grosses", quand j'étais petite, j'étais fan absolue de ce film et je voulais faire ça, faire rire. Jouer comme Balasko et Lavanant, qui sont comme deux hystériques dans le film !
Christine – Dans le genre je suis ridicule, j'aime beaucoup aussi Will Ferell. Moi ce que j'aime c'est la sincérité dans le ridicule. J'aime les gens qui ne rigolent pas de leurs propres blagues et qui ne s'excusent pas de jouer ce qu'ils jouent.
Juliette – Et puis nos personnages ne sont pas gentilles, hormis Pénélope qui est la bienveillance incarnée. Chloé et Léonie sont des salopes égocentriques et il leur arrive ce qu'elles méritent !
Christine – Être amie avec Pénélope, c'est leur punition ultime ! (rires)
Juliette – Je pense que c'est pour ça que les gens ont aimé les spectacles et j'espère qu'ils aimeront aussi le film. Car quelque part, si on est honnête, on se retrouve tous un peu dans ces personnages.

C'est rare de voir ce genre d'humour porté uniquement par des femmes sur grand écran.
Juliette – Ah ben oui, le rire c'est comme la cuisine des grands chefs, diriger les orchestres symphoniques, aller sur la Lune, etc. c'est censé être réservé aux hommes ce qui est d'une connerie abyssale. L'humour n'a pas de sexe, il n'a pas de couleur non plus. L'humour est libre ! Bien sûr que les femmes sont drôles. Mais avant c'était seulement accordé aux laides. Une des premières à avoir essayer de prouver le contraire, c'était Valérie Lemercier, qui est quand même un beau brin de femme. Et Jacqueline Maillan elle était sexy à plein d'égards. Je l'ai revue récemment dans Potiche. Il y a des scènes où elle est incroyablement attractive.

Vous avez mis un certain temps à produire le film, quelles en sont les raisons ?
Corinne – Déjà, il fallait qu'on reprenne des forces et qu'on se prenne des vacances après des années passées sur scène avec la pièce. Puis il a fallu qu'on écrive un scénario original. Qu'on se retrouve, qu'on ait une idée, qu'on écrive. Après, trouver un producteur, ça a été long. Et, qu'après lui, il arrive à monter un financement. Pour le film en lui-même, il nous a fallu un an. Mais on a pu le faire, ce qui est super.

Corinne et Juliette, vous êtes aussi toutes deux co-réalisatrices du film, pari réussi ?
Juliette – Oui. Que le film sorte, c'est inespéré. Corinne s'appelle Puget mais ce n'est pas la fille de l'huile d'olive, moi je ne suis pas Juliette Seydoux. Donc à partir de là, c'était pas si simple. Il n'y a pas de tête d'affiche sur ce film. Ce n'est pas facile de monter un film sans Daniel Auteuil ! En même temps, ça aurait été compliqué de le caster dans le rôle de Pénélope, même si on y a pensé ! (rires)
Christine – Oui, mais il peut tout jouer Daniel Auteuil, c'est ça le talent.

Maintenant que vous avez testé les deux, une préférence pour la scène ou les plateaux de tournage ?
Corinne – C'est incomparable. C'est extraordinaire de jouer devant un public lorsqu'on est sur scène. Et c'est aussi extraordinaire de fabriquer un film, de mettre tout en place. Et quand ça tourne, il faut que tout le monde soit prêt à la minute. C'est aussi la magie de voir tout ce qu'on installe pour avoir une image où rien ne dépasse. Ce n'est pas le même plaisir mais il y a de l'excitation des deux côtés.

Vous ne délaissez pas le théâtre pour autant ?
Christine – Ah non. Mais la différence avec le cinéma, c'est qu'on n'est pas payé pareil ! Et puis le ciné c'est un égo trip. Votre gueule en quatre par trois partout dans la ville, il y a des gros plans de vous au cinéma, alors que le théâtre c'est quand même plus discret.

Arrête de Pleurer Pénélope, avec Juliette Arnaud, Corinne Puget, Christine Anglio et Jacques Weber.
Sortie mercredi 6 juin dans les salles. Durée : 1h24.

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