Axel Bauer cumule plus de 30 ans d'expérience dans le monde de la musique, après sept ans sans album, il revient avec "Peau de serpent". Dans le cadre de sa tournée, l'auteur de Cargo de nuit sera au Connexion Live de Toulouse le mardi 9 avril. Rencontre avec un vétéran de la musique.
Que symbolise le titre de votre dernier album "Peau de serpent"?
Il y a plusieurs idées derrière ce titre, d'abord l'idée de transformation, il s'est passé beaucoup de choses depuis mon album précédent. J'ai quitté Universal Music et j'ai une façon de faire différente. Cet album est plus littéraire que pop, notamment grâce à la présence des auteurs. Le titre est acté dans la transformation. Il me fait penser à Sailor&Lula, un film dans lequel Nicolas Cage porte une veste en peau de serpent. Ca symbolise aussi la mue.
Comment se fait-il que vous ayez quitté Universal pour produire cet album de façon indépendante?
On m'a rendu mon contrat suite à un changement d'équipe dans le label, c'est comme un licenciement. Je ne correspondais plus à la nouvelle ligne artistique qui était orientée R'n'B.
Pourquoi cet album sonne-t'il plus grave que les précédents?
Les textes n'appellent pas à chanter fort et puissamment comme avant. J'avais envie de poser la voix et de ne plus pousser dans les aigus.
Qu'est-ce qui vous a influencé pour cet album?
J'ai été influencé par des choses qui ne se ressentent pas, notamment par la folk alors que ça ne se retrouve pas. J'ai essayé d'être au plus proche des textes. J'ai reécouté des vieux chants de Léo Férré ou de vieux chanteurs français. Cet album est ancré dans l'interprétation, un peu à l'anglaise.
Que s'est-il passé pendant vos huit ans d'absence?
En 2006 j'avais sorti Bad Cowboy, j'ai fais une tournée de deux ans en suivant. Il y a eu le départ d'Universal, j'ai débuté l'album en suivant et ça m'a pris pas mal de temps. J'ai aussi fais des projets à part, par exemple la chanson Transylvanie qui a été reprise par la comédie musicale Dracula.
Avez-vous déjà songé à arrêter la musique?
Ca m'a traversé l'esprit quand j'avais 30 ans, après avoir sorti "Eteins la lumière" en 1991, je ne suis revenu qu'en 1998. J'ai arrêté pour vivre des expériences. J'ai démarré très jeune et je me suis directement retrouvé dans un monde d'adultes. a 30 ans j'ai eu envie de me construire personnellement et de connaître autre chose que le cycle infernal composition/tournée.
Qu'est ce qui a changé dans votre musique en 30 ans de carrière?
J'ai démarré dans les années 1980, en écoutant des choses très rigides. Ensuite je suis passé à des choses plus psychédéliques et aujourd'hui j'essaye d'être davantage moi.
Quelle est votre vision de l'industrie musical moderne?
Ma vision est que beaucoup de choses changent trop vite avec l'ère numérique. Même Facebook, on ne sait pas si ça existera encore demain. On vit dans un monde en perpétuelle évolution, tout change trop vite. Mais je pense qu'à un moment on arrivera à la stabilisation. Pour les groupes de musique cest devenu plus simple, on n'est plus obligé de passer par une major. Aujourd'hui tout le monde peut produire de la musique de façon indépendante.
Axel Bauer au Connexion Live
mardi 9 avril à 20 heures.