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Touchante. Bouleversante. Plus mature. La scène toulousaine du Bikini accueillait hier soir une invitée de marque : Charlotte Gainsbourg pour son album live « Stage Whisper ». Cette dernière est actuellement en tournée en compagnie de l'original Connan Mockasin.
"Encore une actrice qui chante." Oui mais pas seulement. Pour Charlotte Gainsbourg, le rapport à la musique a toujours été particulier. A part. Elle écrit très peu de textes, elle ne compose pas, elle chante seulement. Et pourtant, elle s'en sort bien, très bien même. Et puis, une fois sur scène, on se dit qu'elle a quand même récupéré deux-trois trucs de son illustre père, ce qui est plutôt un avantage.
Le set s'ouvre sur l'électro "Terrible Angels", un des titres inédits les plus expérimentaux et psychédéliques de l'album rappelant la patte de Beck.
Malgré le poids de l'héritage familial, Charlotte n'hésite plus à alterner textes en anglais et en français et même à reprendre "Ouvertures Eclair", un des titres de son tout premier album « Charlotte For Ever » (1986).
Entre chants et murmures, la voix de Charlotte Gainsbourg nous entraîne dans une sorte de spirale psychée, le tout orchestré par les talentueux musiciens du groupe de Connan Mockasin, parmi lesquels un certain Samuel Eastgate, au clavier, également aperçu dans le quatuor des Late Of The Pier.
Mais la véritable surprise de ce concert c'est sa voix et son aisance sur scène. Bien loin des ses débuts timides, la voix de la chanteuse est assez méconnaissable sur certains morceaux : grave, forte, tout sauf frêle. La chanteuse passe également avec aisance de morceaux folk psyché, comme le très mélancolique "Out of Touch" en duo avec Connan Mockasin, à des titres plus pop comme la reprise de "Ashes to Ashes" de David Bowie. Et au fur et à mesure que le concert avance, on a la confirmation que le style pop psychédélique convient tout à fait à Charlotte.
Outre les titres de son précédent album comme "Heaven Can Wait", le concert s'achève sur "Paradisco", aux sonorités dansantes et tropicales, extrait du dernier album. Seul titre manquant à l'appel, "IRM", qui aurait pourtant eu sa place dans la setlist.
Au final, un concert, tout en grâce et volupté, pour une performance d'autant plus harmonieuse avec la complicité de Connan Mockasin, mais aussi une soirée de découvertes. Les premiers arrivés ont en effet pu savourer une première partie bien particulière. Lescop, phénomène français du moment foulait pour la première fois le sol de Toulouse. Le chanteur du même nom – qui ne va d'ailleurs pas sans rappeler un certain Ian Curtis – propose une musique aérienne aux textes frappeurs, menée par le désormais classique "La Forêt". www.popnoire.com/lescop_fr
Photo : Charlotte Gainsbourg à Toulouse
