mardi , 16 avril 2024

Interview : WarEnd prend son envol !

La révélation rap WarEnd, donnera son premier concert au Connexion Live le 27 janvier. L’occasion d’une rencontre avec ce toulousain d’adoption pour évoquer son amour de Toulouse, du rap, de la musique et son avenir.

Dix ans après avoir commencé le rap seul dans sa chambre, WarEnd présentera son tout premier concert en tête d’affiche le 27 janvier prochain au Connexion Live. Vainqueur du Buzzbooster Occitanie, lauréat des Inouïs Printemps de Bourges Occitanie, premières parties d’artistes comme Bigflo & Oli, Oboy et Josman, le rappeur toulousain gravit au fur et à mesure les échelons dans sa carrière. Avant cette premiere date solo, l’occasion était trop belle pour ne pas évoquer avec lui son aventure dans la musique mais aussi en mer. Rencontre.




Vendredi 27 janvier, tu joueras ton premier concert au Connexion Live. Dans quel état d’esprit es-tu ?

Prêt ! C’est beaucoup de taff ces derniers temps et je suis très très chaud, j’ai hâte. C’est ma première date solo, il y a donc une petite appréhension même si je sais que les gens vont venir pour moi . Mais,  j’ai toujours peur de ne pas être à la hauteur. C’est mon petit côté manque de confiance. J’arrive  à l’éliminer petit à petit .

Quel est ton rapport avec la scène ?

 Elle et moi, on fusionne quand on est ensemble. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs mais en général j’oublie un peu tout quand je suis dessus. Ma première scène en 2019 c’était en première partie d’OBOY, à partir du moment où j’ai mis le pied sur la scène du Rex, j’ai vraiment oublié toute ma vie. Enfin, c’est comme si toute mon âme était consacrée à ce moment-là. C’est un amour fou pour la scène que j’ai développé́ au fur et à mesure du temps.

Pour évacuer, j’utilisais la musique.

Petit retour en arrière pour évoquer ton parcours. Comment arrive-tu dans la musique, quel a été le déclic pour se lancer ?

J’ai commencé́ à écrire à 16 ans, mais ça a pris de l’importance un an plus tard. L’écriture a été un soulagement, pour la simple et bonne raison que j’étais un enfant qui ne communiquait pas du tout avec ses proches et encore moins ses parents. Du coup, j’ai décidé de faire de la musique pour passer par un canal de communication qui, pour moi, était plus simple. Mes parents n’ont pas compris tout de suite, mais au fur et à mesure, ils ont compris que pour évacuer j’utilisais la musique. C’est un peu comme ça que je suis arrivé dans la musique et ce qui a aussi été une grande source d’inspiration à cette époque pour moi, c’était Sexion d’Assaut. Ils m’ont mis un sacré coup de boost !

Leurs paroles ? Leurs musiques ? Leur façon d’être ?

Je trouvais que c’était un peu les Avengers du Rap à ce moment-là, parce que chacun avait une personnalité́ différente et je me retrouvais dans notamment deux ou trois , Gims, Black M et Lefa. Lefa c’était pour l’écriture, la façon dont il posait son flow. Black M c’était pour ce côté un peu double perso et Gims c’était pour la mélo, tous les mélos, tous les refrains étaient des toplines qui m’ont toujours marqué..

As tu d’autres inspirations ?

On parlait de la scène, il y a un artiste qui m’inspire beaucoup au niveau de la scène c’est Travis Scott, dans ce côté très rock’n roll et à la fois très Rap et Hip Hop. Il y a Marilyn Manson aussi, j’aime beaucoup ce qu’il fait sur scène c’est le lâcher prise en personne. Donc ça, c’est sur l’aspect scénique, mais si on parle de l’aspect son ou l’aspect texte, j’aime beaucoup dans la nouvelle génération Damso, Nekfeu, et aussi IAM. Ce côté un peu samouraï, ça me parlait un peu plus que NTM.

Comment se passe le processus d’écriture chez Warend ?

Ça va dépendre. En général, par exemple ces derniers temps, quand je décide d’écrire : je me lève tôt le matin, j’écoute énormément de sons, de prods et j’écris en instantané. En général ça peut prendre entre 1 et 2 heures, sinon je peux écrire des phrases dans la rue et quand je rentre je vais construire le son. Ça va dépendre beaucoup du mood. Je ne vais pas me précipiter pour sortir des sons. Je ne vais pas me précipiter non plus pour sortir des EP. Si je vois que je n’ai pas d’inspi sur le moment, j’attends. Dans tous les cas, il faut que j’alimente cette inspiration, je ne vais pas essayer d’aller chercher des choses au plus profond de moi qui ne me ressembleront pas. Sur l’écriture, autant je peux être productif pendant 6 mois et pendant 4 à 5 mois, le néant.

Parisien à l’origine, arrivé sur Toulouse plus tard. Comment est née cette histoire d’amour avec la ville rose ?

De base je suis né à Créteil et on a déménagé́ à mes 10 – 11 ans, au milieu de ma 6ème, dans le Sud, mais dans un premier temps à Perpignan où j’ai fait toute mon adolescence. Je suis venu 1 an après à Toulouse pour mes études. 3 ans à Paris pour le boulot et quand je suis revenu de mon long voyage après mes 3 ans à Paris, j’ai décidé de venir à Toulouse, parce qu’il y avait mon père et que je voulais rester dans l’esprit grande ville et être actif. En arrivant à Toulouse, rien que l’énergie pendant les premiers mois m’a fait beaucoup de bien. Par rapport à Paris ça n’a rien à voir. Même si je suis Parisien et j’ai Paris dans mon coeur, mais Toulouse me va très bien aussi je trouve.

Les rencontres aussi comme avec Big Flo et Oli…

Même bien avant Big Flo et Oli, j’ai rencontré́ des personnes sur Toulouse comme Unité Sud. Dans ce collectif là, il y avait photographes, vidéastes, deux trois artistes rappeurs et des  danseurs . Grâce à eux, on a pu développer mon image comme je l’entendais.  Big Flo et Oli, ça a été une très belle surprise l’année dernière. Le premier contact que j’ai eu avec Oli, c’était la première partie de Maxence quand je l’ai fait au Connexion et après tout s’est déroulé, les propositions de premières parties sont arrivées.

Faire mon son, que ça plaise ou pas, dans tous les cas je me fais du bien . 

On va parler de ce projet WarEnd. Comment est né le nom et pourquoi ce nom ?

Le nom traduit littéralement « c’est la fin de la guerre » mais la vraie signification de mon blaze c’est plus la paix. La paix dans le game. Je vais faire une métaphore ; dans le game il y a ce qu’on appelle le roi, c’est un peu celui que tout le monde veut dépasser, parce qu’il a fait une très longue carrière, je ne sais combien de streams et  d’albums vendus.  Tout le monde veut absolument faire les mêmes chiffres donc tout le monde sort des albums le vendredi pour rentrer dans le top album. Bref, je vois un peu ça comme une bataille et je ne me sens pas du tout inclus dans ce mode de jeu là, dans ces règles là. Moi, je veux juste faire du son, je ne veux pas me battre avec qui que ce soit. Je suis vraiment à l’écart , je préfère regarder tout le monde, faire mon son, que ça plaise ou pas dans tous les cas je me fais du bien . 

La folie est présente dans le projet sous l’alter-ego John qu’on retrouve dans certains morceaux. Qu’est ce qu’il y a de fou chez toi ?

Il y a John, mon alter ego, mon double torturé. C’est très particulier, il y a très peu de réponses aujourd’hui sur son sujet, mais tout ce que je peux dire c’est que John c’est mon alter ego que je maîtrise à 100 %, il n’y a pas de perte de contrôle. Il ne prend jamais le dessus sur moi. Et en fait il se nourrit tout simplement de mes peurs, de ma haine, de mes peines. C’est tout ce qu’on sait aujourd’hui sur John. Son origine, sa naissance ne sont pas révélées et ça c’est le secret depuis 10 ans. Il n’y a que moi qui suis au courant de ce secret sur cette terre.

On le voit quand ? Sur scène ? Dans les morceaux ?

Il est beaucoup sorti au début de ma carrière, notamment au Rex. Sa première apparition était le 20 Juin 2019 au Rex exactement et sinon bah peut être que le 27 vous le verrez. On sera 3 du coup, moi, John et le DJ . Sinon on peut le retrouver dans les sons, toujours pas de feat avec, mais on peut l’entendre, dans les ambiances souvent il va y a avoir des cris de peine ou de douleur qu’on peut entendre derrière les sons en général.

Et on en saura un peu plus pour le 3ème EP qui est prévu pour bientôt ?

Mon 3ème EP, qui sortira le 03 Février 2023, s’appelle « mutation ». Je l’appelle EP parce que c’est le terme exact quand on sort un 6 ou 7 titres mais pour moi, c’est ni un EP ni un album, je le vois plus comme une transition. C’est un projet qui, de base pour moi, n’était pas prévu dans ma direction artistique, dans ce que je veux faire, dans ce que j’ai établi sur 5 ans. Mais j’avais besoin de le dire. J’avais besoin de l’exprimer, donc je vois plus ça comme une transition, mais qui colle totalement à ma DA. Dans tous les cas je ne sortirais pas de projet si ça ne collait pas.

Il y un album en prévision 2024 ?

Pour le moment, on avance. J’ai pas forcément de réponse à cette question pour le moment.

Avant ton arrivée à Toulouse, tu as traversée l’Atlantique en bateau pendant 8 mois.  Qu’est-ce que ça a apporté́ à ton projet ? 

J’étais à un stade de ma vie où j’avais vraiment besoin de tout couper et de partir loin. Ça m’a changé. J’ai pas eu l’impression d’avoir perdu du temps, parce que l’expérience était folle, et puis même si j’en perdais, même si ma carrière n’avait pas démarré à ce moment-là précis, franchement je ne serais pas frustré aujourd’hui de pas avoir réussi dans la musique après ce voyage. Ça m’a fait grandir, prendre du recul aussi sur ma DA, parce que du coup j’ai fait énormément de sons sur le bateau et je me suis dit « non, en fait, t’es archi pas prêt ». On parlait d’album justement, j’avais fait tout un album pendant cette traversée qui a duré́ 8 mois et en rentrant à Toulouse j’ai dit « non, il faut que tu prennes ton temps, tu n’as pas digéré l’expérience », c’est ce que j’ai fait et je suis très content d’avoir agi comme ça. Je pourrais en parler des heures et des heures tellement ça a été bénéfique pour ma carrière et même humainement.

Si ma carrière s’arrête demain je suis déjà très content d’avoir accompli tout ce que j’ai accompli.

 Est ce qu’on écrit différemment sur un bateau que dans une chambre ? 

 C’est intéressant comme question. Je pense que je n’étais pas prêt avant le voyage. Au moment,  où j’ai traversé l’Atlantique, je venais à peine de reprendre le son, ça faisait deux ans que j’avais arrêté à cause de mon ancien travail . J’avais tellement de trucs à dire que je ne réalisais pas vraiment où j’étais. Il n’y a que sur la fin de la traversée, les 3,4 dernières semaines où j’ai commencé́ à avoir une écriture un peu plus positive. En réalisant ce que j’étais en train de vivre, j’ai fait un son qui s’appelle « Mal de terre ». Je ne sais pas du tout où ma carrière va m’amener mais comme je le dis souvent, si ma carrière s’arrête demain je suis déjà très content d’avoir accompli tout ce que j’ai accompli.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

De la réussite, du bonheur et de la santé.

Et une belle date au Connexion le 27…

Et une belle date au Connexion le 27 avec un belle sortie d’EP le 3 Février. Et déjà là on sera bien ! 

crédit photo : @Only Wann (CP)

A voir aussi

Toulouse Métropole soutiendra les athlètes des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 

Ce jeudi, lors du conseil de Toulouse Métropole, il a été décidé qu’un soutien financier …