Après plus de dix ans de carrière et des millions de disques vendus, Hélène Ségara a su conserver sa place dans le cœur des français.
On se souvient de son duo avec Andrea Bocelli et de son rôle emblématique dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris, en 1998, qui l’a révélée. Mais c’est en 2000, avec la sortie de son album Au nom d’une femme et des titres comme « Il y a trop d’gens qui t’aiment » ou encore « Elle, tu l’aimes », qu’Hélène entre dans la cour des grands. Depuis, six albums ont suivi, ainsi que de nombreux concerts qui ont renforcé sa popularité auprès du public.
« Parmi la Foule », son dernier album sorti en avril 2011, marque son retour en chansons et sur scène. Et c’est avec ce nouvel album que la chanteuse sillonne les routes de France et qu’elle partage sa passion avec son public, toujours fidèle. Avant son concert à la Grande Halle de l’Union, le 19 octobre, nous avons pu nous entretenir avec elle. L’occasion de revenir sur le déroulement de sa tournée – entamée en mars 2012, sa relation privilégiée avec ses fans, sa carrière ou encore sa façon de travailler, en famille.
Vous êtes actuellement en tournée pour la promotion de votre album « Parmi la foule ». La plupart de vos concerts affichent complet. Quel sentiment cela vous procure-t-il ?
C’est un grand cadeau qu’ils me font. Je suis très fidèle à ce que je leur donne et je mets un point d’honneur à rester sincère et proche de mon public. Après le secret, je ne le connais pas mais je suis ravie bien sûr.
Vous aviez hâte de retrouver la scène et votre public ? Quels rapports entretenez-vous avec lui ?
Oui, même si je suis en concert chaque année et que, quelque part, je n’ai pas eu le temps d’avoir un gros manque, c’est toujours un vrai bonheur de se retrouver sur scène. En dehors des concerts, j’entretiens aussi des liens privilégiés avec mes fans notamment avec ma page Facebook, dont je m’occupe personnellement. J’ai aussi beaucoup de témoignages après mes concerts. J’ai notamment rencontré des personnes qui y étaient invitées et qui, au départ, sont venues sans vraiment connaître mes chansons et, souvent, ce sont ces personnes-là qui viennent me trouver pour discuter à la fin et c’est un vrai plaisir d’échanger avec elles.
Et concernant la tournée actuelle, vous avez des retours ?
Ah oui, souvent. Ce qui est récurrent en ce moment, c’est que les gens me disent que le spectacle est très dynamique et ludique car, même s’il y a des moments d’émotion, il y a aussi beaucoup de rires avec le public. Et puis, sur cette tournée, je reprends bien sûr mes anciens titres mais je les ai revisités avec une instrumentation tout à fait surprenante et les gens me disent qu’ils adorent cette nouvelle orchestration.
Pour votre dernier album, vous avez notamment collaboré avec votre mari, Mathieu Lecat et Emmanuel Da Silva. Dans quel contexte avez-vous rencontré ce dernier ?
On m’a proposé de travailler avec Manu Da Silva car lui et moi avons un ami commun, qui s’appelle Sébastien. Ensuite, il y a une rencontre qui s’est faite au bureau d’Orlando (ndlr : son producteur) et on a plutôt bien accrochés. Puis, on s’est mis à travailler ensemble, à la bonne franquette. Il est venu chez moi, on a travaillé sur les textes, pendant que je faisais la cuisine, on faisait un break puis on retournait travailler.
Qu’ont-ils apporté l’un et l’autre à la composition de l’album ?
Cela dépend des chansons. Pour « La balançoire » ou « Parmi la Foule » par exemple, j’avais déjà ébauché des choses, alors que sur d’autres, c’est Emmanuel qui a apporté ses idées. C’est d’ailleurs le cas pour la chanson « Lame de Fond » qui était quasiment déjà faite. C’est lui qui a écrit le texte puis il a refait par la suite la musique avec mon mari. Sur « La vie avec Toi », c’est la même chose, sauf qu’il avait fait une partie de la musique et une partie de texte. Les autres parties ont été complétées par Mathieu, de manière à l’adapter le plus possible à l’interprète. Concernant la musique en elle-même, je travaille généralement avec mon mari. On travaille tous les deux depuis longtemps. Il a toujours participé à tous mes albums, même de façon discrète. Et si je continue à travailler avec lui, ce n’est pas seulement parce que c’est mon mari et que j’ai envie de l’imposer, c’est surtout parce que c’est celui qui connait le mieux mes goûts et préférences.
Votre fils aîné, Raphaël, a également apporté sa contribution, il chante avec vous sur le titre « Le monde à l’envers » et vous accompagne sur certaines dates de la tournée. Comment est né ce duo, qui a eu l’idée ?
D'abord, je tiens à dire que je ne pousse pas mon fils à faire de la musique, au contraire, je voulais qu’il fasse ses études et passe son Bac. Mais ce duo qu’on fait ensemble, je trouve que c’est un beau cadeau que l’on se fait l’un à l’autre. C’était aussi l’occasion de se retrouver en chanson. Mais pour revenir sur la petite histoire, c’est mon mari qui a fait cette chanson et mon fils l’a découverte avant moi, un jour où il est passé à la maison. Il s’est amusé à la chanter, et quand je suis rentrée et que je l’ai découverte avec sa voix, j’ai trouvé que ça rendait bien, même si ce n’était pas dans sa tonalité à lui. Je lui ai donc dit que ça serait sympa qu’on laisse un peu sa voix sur cette chanson. Et il accepté même si ce n’est pas dans son registre, à côté, lui a un groupe de rock. Mais c’est aussi important d’être ouvert en musique, ça fait évoluer.
En parlant d’évolution, cela fait plus de 15 ans maintenant que vous faites carrière dans la chanson. Après tout ce temps, comment a évolué votre rapport à la musique et votre façon d’appréhender les choses ? Est-ce vous avez des envies de collaborations particulières pour la suite ?
Oui, en quinze ans, les choses changent. La preuve en est avec le dernier album, notamment avec la chanson « La vie avec Toi », ça change de ce que je faisais avant, ou des chansons comme « Elle tu l’aimes ». C’est une vraie bouffée d’air dans mes concerts. Après, on essaie d’évoluer, de se renouveler tout en essayant de ne pas perdre son public. C’est d’ailleurs là qu’est toute la difficulté. Il y a aussi encore beaucoup de rencontres artistiques que j’aimerai faire, j’ai encore plein de rêves. Sans citer un artiste en particulier, dans mes projets, il y a un album de duos que j’aimerai faire. Mais je n’ai pas encore pris le temps de m’y pencher plus.
Depuis vos débuts, il y a une chose qui semble constante chez vous, c’est votre engagement auprès d’associations et de projets caritatifs. C’est important pour vous de concilier carrière professionnelle et engagement ?
Disons qu’on a plus d’opportunités quand on est médiatisé, beaucoup d’associations s’adressent à nous et on fait donc des choix. Mais moi, quand je m’engage, ce n’est pas pour être une marraine virtuelle, je m’engage vraiment. C’est vrai que ça fait seize ans que j’aide une quinzaine d’associations, je m’y attèle donc à fond. C'est aussi une manière de rendre tout l’amour que je reçois. Les artistes sont quand même privilégiés, c’est donc important à mon sens de passer le flambeau et d’aider les autres.
Pour finir, quelques mots peut-être sur votre prochain concert à la Grande Halle de l’Union en octobre, vous connaissez un peu la région ?
Ça fait longtemps que je ne suis pas venue dans le Sud-Ouest mais je connais bien la région, oui. Particulièrement Toulouse qui est une ville qui bouge énormément. J’aime aussi bien sûr la cuisine en bonne vivante que je suis, sans oublier « mes poussins du sud-ouest » qui se reconnaîtront ! (rires). C'est le petit surnom affectueux que je donne à mes fans de la région et qui ont même créé un groupe Facebook. Je me réjouis de les retrouver !
Crédits photos : Klaus Roethlisberger
Hélène Ségara en concert à la Grande Halle de l’Union
Le vendredi 19 octobre à 20h30
Tarifs de 38 à 41 euros
Réservations : www.box.fr