samedi , 27 avril 2024

Interview du Prince Miiaou avant son passage au Weekend des Curiosités

Le Prince Miiaou ouvrira le Weekend des Curiosités ce soir au Bikini en compagnie de Lilly Wood and The Prick; rencontre avant ce concert. 

Un peu gauche, naïvement adroite, joliment dégingandée, le Prince Miiaou n'est ni un chat, ni un homme ni un groupe. C'est juste Maud-Elisa Mandeau. Sans considération philosophique, son patronyme est un véritable conte de fée. Salué par les critiques, le Prince Miiaou débarque sur la scène du weekend des Curiosités pour défendre son nouvel opus « Fill the Blank with your own emptiness ».  La chanteuse lève le voile, s'ouvre malgré une grande timidité. Rencontre avec une artiste entière.

Le Prince Miiaou n'est pas un groupe, juste toi. Mais qui es-tu ?
Je m'appelle Maud Elisa. Le Prince Miiaou est un nom que j'ai choisi au pif dans la table des matières d'un livre. Pour m'inspirer. Je pensais à plusieurs noms, et puis le choix s'est porté au Prince Miiaou. Un nom que j'aimais.

Quand as-tu été happée par la musique la première fois ?
Ado, j'avais un frère qui écoutait beaucoup de musique comme Nirvana. Il possédait un groupe et j'avais envie d'en faire partie. De jouer avec lui, le coller. Personnellement, j'écoutais rien. Je suis tombée amoureuse de la musique un peu par hasard. J'aime composer. J'ai eu un autre groupe par la suite avant de me lancer en solo.

La composition est donc primordiale pour toi. Comment cela se passe ?
Je compose notamment grâce aux ordinateurs. Je prends une guitare, une idée de base. Je cherche l'idée que j'ai en tête. Je cherche ce que j'ai en tête sur l'instant. Puis, je le travaille sur un instrument. Ce n’est pas un squelette de A à Z. Rien ne se déroule chronologiquement dans la composition. J'avance à tâtons, au fur et à mesure.

Puis vient le moment de l'écriture ?
Plus ou moins. La musique est inspirante. Parfois une idée sort le long de la composition. J'avance aussi avec rien à dire, il faut donc passer plus de temps. J'ai ce besoin de prendre le temps. J'invente des textes le plus souvent viscérals où transpirent les émotions. Que ce soit des comptines ou des histoires.

Tu parles de temps. Mais pour ce nouvel album, tu es allée encore plus vite. C'était difficile de créer dans ces conditions ?
Plus dur car moins de temps. C'est ma faute. Je ne voulais pas rater le coche d'un nouvel album. Je ne voulais pas attendre 4 ans. C'est comme rendre un devoir de philo du samedi pour le dimanche. Ce n'est pas forcément bon. Je n'ai pas non plus un gros public, c'est surtout la presse qui me soutient. Je n'avais pas envie de les décevoir. J'ai eu la pression et j'avais moins à dire que sur les précédents. Mais le résultat est plus que convainquant, j'en suis assez fière.

Comment définis-tu cet opus ?
C'est une base rock/pop un brin indé. J'ai vraiment du mal à définir mon style. Il y a des passages légers comme des passages plus exigeants et difficiles. Je suis donc moins formatée au rayon de la Fnac.

A l'écoute on ressent une capacité à gérer les contrastes aussi.
Tout a fait. J'aime manier les contrastes. On peut imaginer plusieurs passages avec des temps forts et des temps faibles. Mon kiff, c'est d'aller dans les extrêmes. Car, j'ai du mal à rester calme tout un morceau.

Une chanson te correspond bien : «  J'ai deux yeux ». Comment aborder ses complexes en musique ?
On a tous nos petits complexes, d'où cette chansons sur les yeux. Il y a aussi l'idée de conquérir un mec, le regard est important. Et c'est une petite histoire. Ah, si on n'avait pas nos yeux !!

C'est d'ailleurs l'unique composition en français dans l'album.
Le français, c'est se dévoiler. L'anglais est plus efficace. Je commence toujours par du yaourt avant de passer à une écriture plus anglo-saxonne. Ce n'est pas évident de trouver quelque chose en français pour coller à ma musique. Parfois. Ce n'est pas une théorie quasi permanente. Pour Bugs, je la chantais en français. Mais je reste une fois encore assez timide quant à la langue française.

Et comme tu le dis : l'anglais colle bien au rock.
Peut être qu'un jour je réaliserais un album entièrement en français. Le langage musical du rock est anglo-saxon. J'aime pas le rock français parce qu'il ne possède pas les attributs du rock tout simplement. Puis, cela sonne mieux, c'est plus décomplexé et simplement tourné vers de la poésie jamais ridicule. J'attache une importance particulière aux mots et aux notes. Le message ou la forme n'est pas aussi important que les sonorités. Je ne me considère pas comme un auteur. J'écris la musique et je chante : c'est différent.

Tu passes par Toulouse pour le Weekend des Curiosités : La scène est quelque chose d'important ? Un peu de trac avec le caractère timide que tu sembles dégager ?
Plutôt heureuse. Je n'ai pas encore envie d'y aller en courant mais cela vient. Tous les regards portent sur moi donc je gère petit à petit. Car sur scène, tu as besoin de technique. C'est le drame de ma vie, mais c'est de mieux en mieux. J'apprends, je me rassure. J'aimerais ne pas parler entre les titres, si je parle je suis mal à l'aise. Il y a beaucoup de problématique d'ailleurs à prendre et à comprendre la scène. Est ce que c'est moi ou eux ? C'est un jeu de réflexion comme devant un miroir. J'ai donc du mal à appréhender la scène encore. Mais, je ne suis plus toute seule devant. J'ai peur de ne pas être assez bonne. Mon seul plaisir, les moments libérateurs.

Lilly Wood and the Prick + Le Prince Miiaou + T teen
Ce soir à partir de 20h30 au Bikini
Tarif : 19€

> Programme complet du Week-end des Curiosités

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