vendredi , 17 mai 2024

Toulouse – Weekend des Curiosités : IAM, les journalistes urbains

IAM a forgé sa légende dans le rap français grâce à des albums millésimés. Vendredi soir, les marseillais seront à Toulouse pour le Weekend des Curiosités. Rencontre avec Shurik’n.

C’est un groupe qui  rappe, qui a rappé et qui rappera. Beaucoup. Toute sa vie. IAM a construit sa légende dans les décennies passées avec des textes forts, des samples lourds et des albums cultes. 20 ans après leurs débuts, les marseillais continuent de tourner. D’écrire. Avec toujours la même passion. Car IAM a encore des choses à dire sur notre société telle des journalistes urbains. Vendredi, Akhenaton, Shurik’n et leurs compères débarquent à Toulouse pour le Weekend des Curiosités. L’occasion pour nous de rencontrer Shurik’n et d’évoquer le passé, l’avenir et même son dernier album solo…avant un retour d’IAM en 2013. Rencontre.

Tu viens avec IAM pour une date à Toulouse pour le Weekend des Curiosités. Pourquoi avoir choisi Toulouse ?

Parce qu'on est dans une optique de plaisir où qu'on aille. Là, on remonte ensemble malgré les projets solos mais on ne se quitte jamais entre nos travaux respectifs. C'était l'occasion de faire un festival qu'on n’a jamais fait. On a une histoire assez longue avec Toulouse depuis notre premier concert avec Massilia. Après on est revenu plusieurs fois pour des concerts, en solo et même pour des ateliers.

Et sur le principe du festival ?

Le mélange des générations est primordial dans ce genre de contexte. C'est une rencontre avec le public. Aussi bien pour nous que pour eux. Certains ne viendront pas pour nous voir, et ils nous redécouvriront avec la même énergie des débuts. Tu vois, c'est l'intérêt des festivals où qu'on aille.

Sur scène on retrouvera 1995 et BigFlo&Oli. Que penses-tu de cette programmation ?

Ce sont deux groupes émergents sur la scène hip hop. On est les plus anciens mais ils ont le même esprit que nous. Ils font du rap pour les bonnes raisons et de la bonne manière. C'est un esprit que j'aime chez eux. Ils ont une bonne base hip hop sans prise de tête. Dans la simplicité, ils font des bons sons.

Ce sont aussi deux groupes qui vous citent dans leurs références comme beaucoup d'ailleurs…

C'est vrai. Pour beaucoup, on est devenu des références mais ce n’est pas le but de notre démarche. Le fait est qu'on est les plus vieux sur la scène rap française. On a posé les premières pierres, et on compare les nouveaux à nous. Mais ce n’est pas forcément intéressant dans ce sens-là. Bref, c'est les gens qui décident. Avec nous, le public a toujours montré une certaine fidélité et compare chaque nouvelle production à IAM. C'est plaisant pour nous mais ce n'est pas notre let's motiv. Le jour où ça le sera, il faudra arrêter : ça veut dire qu’on n’a plus rien à raconter.

 

 

En parallèle à cette date toulousaine, tu as sorti ton deuxième album solo  plusieurs années après le premier. C'est l'envie qui te motive encore aujourd’hui ?

L'envie de dire des choses. Pas l'envie de lancer une carrière solo. Ce n'est pas ma priorité. Je n'arrête jamais de travailler sur des milliards de projet dont celui-là fait partie comme tant d'autres. L'envie de faire l'album est venu il y a trois ans sur la route avec IAM. J'ai pris mon temps, mais il me le fallait pour rester dans la continuité du travail accompli. Quand tu parles d'envie, je pense que c'est vraiment la raison principale du projet et non pas un come-back en solo.

Il y a une évolution dans ton rap depuis le premier ?

Oui, en 14 ans, le flow et la technique changent sensiblement. Même si on reconnaît ma patte. Elle reste inchangée depuis tout ce temps. En tout cas, je crois que mon rap est plus dense dans le fond et dans le flow que sur le premier album. L'évolution est omniprésente et fait partie de moi, du rap en général. Je reste sensiblement sur les mêmes bases.

Sur cet album, tu ne produis que quelques titres alors que sur le précédent tu étais omniprésent : un nouveau challenge pour toi ?

Un challenge, oui. Il ne faut pas rester dans le confort. Le risque fait partie de moi. Et puis, logiquement après avoir exercé dans la production plusieurs fois, il fallait aussi faire confiance à d'autres. Je suis omniprésent sur certains titres mais je ne voulais pas tomber dans le piège de tout faire comme il y a 14 ans. Pour l'occasion, je m'entoure de gens que je connais et que j'apprécie dans la musique comme en dehors. Et, ça donne cet album-là.

20 ans après le début d'IAM, penses-tu que vous avait muri ?

Muri forcément. Les anciens continuent d'être aussi vivaces qu'on se le dise.  On reste dans le panorama avec des sujets qui nous parlent. Le rap est une musique vivace parfois rapide, mais il y a toujours des bonnes choses qui sortent. Il est important de voir cette évolution aussi présente chez nous.

Les textes d'IAM sont toujours d'actualité. Vous faites cette musique car vous avez toujours des choses à dire ?

La société nous a donné beaucoup de sujet de chansons. Si elles sont encore d'actualité, c'est que la société n'a pas changé depuis nos débuts. On a toujours voulu parler d'actualité, de fait divers, prendre position sur des sujets  avec humour et distance. Mais pas que. On a toujours vu IAM et le hip hop comme un aspect du journaliste urbain. C'est ce qu'on est !

A Toulouse, qu'allons-nous voir en live ?

Plein de morceaux avec de nombreuses surprises. C'est pourquoi je ne vais rien te dire dessus. J'aime le côté mystérieux d'un concert. On va tout mélanger : les morceaux du groupe, des parties solos…et des surprises.

20 ans après, quel est ton album préféré dans votre discographie ?

Il y a plein de morceaux et je suis hyper fière du travail accompli. Je crois que l'Ecole du Micro d'Argent est le plus abouti.

L'avenir d'IAM, outre ce concert toulousain, c'est un nouvel album en préparation ?

On commence à y revenir dessus. On parle beaucoup d'un projet autour de Morricone, de sa musique…et ce sera le cas. Un album concept avec la validation du maître. On veut faire quelque chose de concret autour de son oeuvre avec des samples de sa musique. Mais plusieurs de ses musiques sont protégées par les maisons de disques de chaque film. On a toujours été dans son univers depuis Sadhill. C'est donc dans la logique des choses. Si tout va bien, il devrait être disponible début 2013…

 

Vendredi 25 ami à 19h au Bikini (Scène du Port) – Toulouse

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