Pour commencer l’année comme il se doit, l’espace Odyssud de Blagnac offre la possibilité de découvrir ou redécouvrir de grands classiques de la danse, du théâtre et de la musique.
Cendrillon par le Ballet de l’Opéra de Lyon
Conte de fées pour temps modernes, la Cendrillon de Maguy Marin est l’un des chefs-d’oeuvre de l’histoire de la danse. Il a été donné plus de 400 fois à travers le monde depuis sa création en 1985 par le Ballet de l’Opéra de Lyon, l’une des meilleures compagnies de danse internationales. En transposant le conte de Perrault dans l’univers des jouets, la grande chorégraphe Maguy Marin ne détruit pas le merveilleux, mais elle donne à cet univers onirique la profondeur mélancolique de l’innocence perdue. Les masques qui recouvrent les visages des danseurs et les costumes rembourrés qui déforment leurs corps permettent un traitement naïf et décalé du langage de la danse classique. La danse gagne en humanité, rendant encore plus touchants les personnages. Un spectacle enchanteur et troublant qui s’adresse directement aux enfants et aux adultes qui ont su garder en eux le souvenir des émotions juvéniles.
Cendrillon
du 9 au 11 janvier à 20h30
Pergolèse/ Bach/ Vivaldi par Damien Guillon et Céline Scheen
Les beautés du Stabat Mater de Pergolèse fascinent le public d’aujourd’hui autant qu’elles ont fascinées l’Europe entière au XVIIIe siècle. Ce chef d’oeuvre absolu, bouleversant chant du cygne d’un compositeur disparu à l’âge de 26 ans, aura donné lieu à de nombreuses adaptations dont la plus étonnante est celle de J.-S. Bach. Réalisée en langue allemande sur le texte duPsaume 51, cette adaptation respecte et préserve les ineffables mélodies de Pergolèse. En écho, deux autres sommets : le très intérieur Salve Regina de Pergolèse et le sublime et prenant Nisi Dominus de Vivaldi. Ce programme de choix sera donné par des orfèvres : Céline Scheen, soprano, et Damien Guillon, contre-ténor d’exception qui dirigera son ensemble Le Banquet céleste.
Pergolèse/ Bach/ Vivaldi
Mardi 14 janvier à 20h30
Mirrors, shadows, a book of Madrigals
Le madrigal connaît son plus haut degré d’accomplissement dans l'Italie de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle, mais aussi à la même époque en Angleterre. Cette forme de musique vocale raffinée et subtile qui se veut expression recherchée des passions, où les rapports du texte – emprunté souvent aux plus grands poètes italiens : Pétrarque, L’Arioste, Le Tasse – et de la musique sont particulièrement étroits, s’ouvre alors à toutes les audaces d’écriture, à toutes les expérimentations. Carlo Gesualdo, le ténébreux prince de Venosa au caractère passionné et excessif, représentant, avec Monteverdi, de ce point d’extrême maturité du genre, est la figure emblématique de ce programme que nous propose l’Ensemble Exaudi où trois compositeurs d’aujourd’hui s’exercent à de savants jeux d’ombres et de reflets sur cette forme ancienne dont la perfection et la liberté fascinent encore.
Mirrors, shadows, a book of Madrigals
Mardi 14 janvier à 20 heures
Offenbach par la grande Duchesse de Gérolstein
Le général Boum et le baron Puck décident de faire la guerre pour distraire leur grande duchesse qui s’ennuie. Celle-ci tombe amoureuse du soldat Fritz et le nomme général en chef… Composé 3 ans avant la guerre de 1870, cette satire féroce du militarisme et du bon plaisir des souverains est l’un des chefs-d’oeuvre d’Offenbach. Grâce à des mises en scènes inventives et un excellent niveau musical, la brillante compagnie Les Brigands a triomphé à Paris et à Odyssud dans de nombreuses opérettes telles que le Docteur Ox, Ta bouche, Toi c’est moi,Arsène Lupin… Ces artistes sont de retour avec l’intention claire de s’approprier en toute liberté l’oeuvre : la mise en scène de Philippe Béziat, cinéaste spécialisé dans les films d’opéra tels que Traviata et nous et l’interprétation d’Isabelle Druet, Victoire de la Musique 2010, feront date !
Offenbach
le 16 et 17 janvier à 20h30
Voyage au bout de la nuit
Seul en scène, Jean-François Balmer nous entraîne dans une bouleversante traversée du chef-d’oeuvre de Céline. Dans cette adaptation, l’acteur empoigne le texte, interprète avec puissance et générosité Bardamu. Au cours des quatre époques du roman (la guerre, New York, l’Afrique, la banlieue), dans un décor de ciels tourmentés, Balmer porte autant le récit que le personnage. Il est tour à tour souffrant, ahuri, incrédule, horrifié tout en se faisant l’interprète des fulgurances rageuses de cette prose d’une modernité étonnante et d’un comique désabusé. Il révèle toute la force, la beauté et l'évidente théâtralité du roman. Un moment magistral et superbe.
Voyage au bout de la nuit
le 19 et 20 janvier à 20h30
La Belle et la Bête par Philip Glass
Parmi les miroirs musicaux que Philip Glass a tendus à Jean Cocteau, figure La Belle et la Bête, véritable opéra pour film, voix et orchestre. Sa musique, interprétée en direct par le Philip Glass Ensemble, se pare d’un romantisme inhabituel pour célébrer ce chef-d’oeuvre de l’onirisme. Par le miracle d’une synchronisation parfaite, les quatre chanteurs présents sur scène offrent leurs voix aux acteurs. Philip Glass n’ayant conservé que les images, il transforme les dialogues originaux du film en parties chantées elles aussi en français, conservant ainsi l’intelligibilité des dialogues. La Belle et la Bête devient ainsi un opéra à part entière dont la couleur musicale est proche de Ravel, Debussy ou Fauré. Cocteau avait orné ce conte de fées d’images à la Vermeer : Glass ajoute sa propre touche d’illusion aux trouvailles visuelles du film, démultipliant la féérie de ces luminescences d’outre-tombe en tissant des soieries électroniques venant comme autant d’ombres portées de l’aura qui entoure chaque scène.
La Belle et la Bête
le 21 et 22 janvier à 20h30
Le mariage de Figaro par Beaumarchais
Figaro, héros du Barbier de Séville, se prépare à épouser Suzanne. Ce projet se heurte à une délirante course d’obstacles : de la cruauté du Comte aux intrigues de Marceline et de Chérubin, tout concourt à empêcher la noce. Dans une esthétique de commedia dell’arte, les quinze excellents artistes de la troupe Comédiens et Compagnie donnent une version enlevée et tonique du chef-d’oeuvre de Beaumarchais. De surcroît, ces comédiens se font chanteurs en interprétant quelques-uns des airs tirés des Noces de Figaro de Mozart. Cette production originale mêlant théâtre et musique prolonge l’émotion d’un personnage, la folie d’une situation. Une mise en scène vive et généreuse où le foisonnement de caractères et de situations bouscule sans cesse le déroulement de cette folle journée !
Le mariage de Figaro
le 24 et 25 à 20h30 et le 26 janvier à 15heures
Comme s’il en pleuvait par Pierre Arditi
C’est d’abord un billet de 100 euros que découvrent Bruno et Laurence sur leur canapé. Puis des liasses de billets, qui envahissent chaque jour leur appartement… comme s’il en pleuvait ! Sébastien Thiéry, le jeune auteur comique le plus doué de sa génération s’est déjà illustré à Odyssud avec deux pièces surréalistes avec Richard Berry. De cette situation absurde à la Ionesco, il tire les fils d’une farce féroce sur les dérèglements de la société et les contradictions humaines. L'argent (surtout lorsqu'on ne l'a pas gagné) rend-il heureux ? Pierre Arditi est parfait dans son personnage politiquement très incorrect : il sait jusqu’où aller trop loin pour donner à cette redoutable comédie son irrésistible efficacité !
Comme s’il en pleuvait
Du 29 janvier au 2 février à 20h30.