
Les explorateurs célestes de la musique, Walter Astral, dévoile un premier EP méritant toute notre attention. A l’occasion de leur concert au Weekend des Curiosités, le duo composé de Tristant et Tino répond à nos questions.
Et si on vous embarquait dans un univers unique. Un monde musical onirique, absurde, psyché et electro. Un monde à l’orée des bois où la magie passe dans chaque note, dans chaque mot du duo Walter Astral. Walter Astral c’est le duo que forment Tristan Thomas aussi connu sous le nom de Zaspero et capitaine chez Ovhal 44, et Tino Gelli le chanteur de Polycool. Après une rencontre, Walter Astral nous offre un premier EP « Hyperdruide », réalisé et mixé dans une ancienne maison d’un ermite près de Sancerre dans le Berry.
Le duo évoque cet EP, leur univers et leur histoire avant leur passage au Weekend des Curiosités du Bikini à Toulouse ce vendredi 2 juin 2023. Rencontre.
Pour ceux qui ne connaissent pas Walter Astral, qui êtes vous ?
Nous sommes deux apprentis druides ! On aime mélanger nos deux univers, celui du rock psyché, et de la minimal techno.
Comment vous êtes-vous rencontrés, et comment est venue l’idée de monter un groupe ?
Lors d’une pérégrination Berlinoise, dans une cave nommée le Trésor. De là, s’en sont suivies 10 ans d’amitié à écouter nos projets respectifs, Polycool pour Tino, Ovhal44 pour Tristan. Durant les confinements, nous nous sommes retrouvés à vivre dans une cabane dans le Berry, et les premiers jams sont apparus. L’EP Hyperdruide est né.
Pourquoi le nom de Walter Astral ?
C’est le nom d’un druide qui réside dans le multiverse dédié à la magie. Là où fée, nitrolutin, gnome et Gobelins font la fête. Il nous est apparu dans un rêve en commun, et nous a demandé de nous poser des questions et d’y répondre en musique.
D’ailleurs, comment décrire votre musique ?
Un banjo poussiéreux sur des nappes psychédéliques, le tout ciselé par une drum machine qui fait taper du pied.
Votre intérêt pour le druidisme vous rapproche. Pouvez-vous nous expliquer votre rapport à ce domaine ?
Notre lieu favori pour créer se trouve en pleine nature, nous aimons raconter des histoires, on essaie au travers de nos concerts de donner le sourire et faire danser…
Finalement c’est un peu des préceptes druidiques, le barde qui chante, le druide qui raconte l’Histoire au travers des contes, l’ovate qui guérit.
Quelques mots sur Hyperdruide, votre premier EP. Où a-t-il été composé et est-ce que le lieu a eu une influence sur sa création ?
Énormément oui, toute l’inspiration est née de ce moment figé dans le temps, où le rythme de nos vies s’est ralenti et s’est accoutumé à l’essentiel.
C’est dans le Berry, dans une cabane appartenant à une ancienne rebouteuse du village, que la magie a opéré.
Et pourquoi le nom Hyperdruide ?
On était tombés sur un article dans le Berry Républicain qui parlait du « Cyber-Terroir », ça nous a fait beaucoup rire. On a commencé à chercher des mots qui connectent deux univers éloignés par essence.
L’hyperdruidisme est apparu et nous a tout de suite plu, ça résumait parfaitement le projet, entre musique acoustique et électronique, tradition et futur, fun et sérieux. Un délire un peu « chasse et pêche » et « science et avenir » en somme.
Votre EP évoque les éléments, quel est votre rapport avec la nature ? Et notamment la place de l’humain dans la nature ?
La nature nous manque pas mal dans notre quotidien de parisien. Cet EP avait une envie d’autant s’écouter durant une balade en forêt que dans un club.
On avait envie, au travers des textes, de parler de thème universel, l’amour, l’inspiration, la naissance, la mort, en les incorporant dans le grand tout, résumé par les quatre éléments. Et l’Hyperdruide serait cet humain, au milieu, qui partage autant la quiétude de la nature que l’électricité de la ville.

A l’écoute, la musique correspond aux éléments évoqués. Par exemple, le titre l’Air est très « aérien ». Vous avez pensé les morceaux pour que musicalement ils collent aux éléments ? Si oui, quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?
Quand on s’est dit qu’on se lançait dans un EP qui se concentrait sur les éléments, tout est devenu assez limpide. Ça a plus simplifié la tâche. Tous les choix musicaux devenaient assez limpides. Okay, on est dans un univers aquatique, ça serait cool que ces nappes évoquent le ressac des vagues, l’air serait un grand Om tenu durant tout le morceau, la terre aurait un riff et un beat très ancré, le feu serait chaleureux, solaire et réconfortant.
Comment se passe le processus créatif ? Vous écrivez ensemble ?
Étant tous les deux des compositeurs en solo, souvent on propose une instrumental assez minimaliste mais qui a déjà une identité à l’autre. De là on met les idées en commun, souvent la nuit, on jam dessus, on chantonne des mélodies. On enregistre le maximum de matière, et plus tard on allège toutes les idées pour garder celles qui nous plaisent le plus. C’est un peu un Ping Pong entre des moments de mise en commun d’idées et de sessions solos. Tino a la casquette de l’instrumentiste qui insuffle des idées, Tristan celle du producteur qui finalise les morceaux.
Il y a un soin particulier apporté sur vos clips. Pour vous, c’est important de mettre en image votre univers? Et d’ailleurs quel est votre rapport à l’image ?
On vient tous les deux d’univers artistiques liés à l’image, Tristan est réalisateur et Tino peintre et dessinateur. C’est donc assez naturel pour nous de vouloir mettre nos idées en image. Avec l’aide de Valentin Becouze, ami de longue date et réalisateur loufoque, c’était parfait de se lancer dans l’aventure de la Terre et de l’air car il était dans notre tête. Il n’y avait pas besoin d’expliquer nos idées, elles étaient déjà acquises et même flattées.
Pour le feu nous étions que tous les deux, on a appris sur le tas ce que c’était de faire un dessin animé. Tino dessinait et peignait, Tristan scannait et montait les images. 500 dessins plus tard, on s’est rendus compte que c’était vraiment un boulot titanesque et intense, mais on a adoré l’expérience.
Ce weekend, on vous retrouvera au Weekend des Curiosités à Toulouse. Quel est votre rapport avec la scène ?
C’est le point culminant du projet ! On adore pouvoir jouer la version « director’s cut » de nos morceaux. C’est un peu l’endroit où ils peuvent s’exprimer de manière maximum, ou tant qu’on le sent et que le public est avec nous, on pousse les curseurs de la transe au Max.
Les sourires, les cris et la danse sont un peu les plus jolis cadeaux qu’on peut recevoir avec notre musique. Il nous tarde de groover à Toulouse.
Pour la suite, que pouvons-nous espérer de Walter Astral ? (Album, EPs, concerts…)
On a une super tournée qui va traverser l’été avec des très cool festivals, tel que le Biche, Musilac ou le Pop Kultur à Berlin.
Nous allons sortir dans très peu de temps un nouveau single qui s’appellera Mirage, avec son clip d’animation réalisé par nos soins.
Nous travaillons actuellement sur un album concept qui abordera les thématiques de la transformation et de la dualité, sous la forme d’une aventure au travers du jour et de la nuit.
Photo CP : Lucie Bascou