mercredi , 8 mai 2024

Interview : Sing Sing My Darling, la révélation toulousaine ouvre le Weekend des Curiosités

Avec Superpoze et Deluxe, Sing Sing My Darling ouvre ce soir le festival du Weekend des Curiosités au Bikini. Rencontre avec son leader et fondateur Jonathan Raharison.
 
 Sing Sing My Darling  est un quatuor qui, mené par son talentueux songwriter, Jonathan Raharison arbore la pop sous un largue spectre, chatouillant l’électronique, mêlant guitares groovy, refrains entêtants, rythmes dansants, le regard résolument tourné vers la musique afro américaine des années 60 jusqu’à aujourd’hui. Le troupe donne une quinzaine de concerts entre la France et le Royaume-Uni en 2012, dont le festival Vive la France à Brighton (R-U) ou encore la première partie de The Rapture au Bikini à Toulouse.
 
Aujourd'hui, ils reviennent du Printemps de Bourges avec une belle notoriété acquise, et c'est justifié, sur scène. Rencontre avec un personnage à part, timide mais sincère, leader et fondateur, le talentueux Jonathan Raharisson.
 
Ce jeudi, Sing Sing My Darling ouvrira le Weekend des Curiosités au Bikini en compagnie de Superpoze et Deluxe. Comment te sens-tu ?
Ça fait super plaisir de jouer pour l'ouverture, puis c'est notre premier concert après Bourges. Du coup, il y a un mélange d'appréhension et d'excitation. Apparemment, il y a pas mal de locations donc ça s'annonce plutôt bien. On continue dans la foulée du Printemps de Bourges, une belle suite. On verra bien…
 
C’est aussi un retour au Bikini…
C'est l'une des meilleures salles de France avec un accueil hyper cool. Du coup, on est super fier de retrouver cette salle. J'espère qu'on n’aura pas de problème comme aux sélections des Inouis (NDRL : concours de qualification pour le Printemps de Bourges). On avait une batterie sur plateau avec un ordinateur. Il avait planté après le premier refrain du premier morceau. J'espère qu'on n’aura pas le même problème jeudi.
 
En parlant de Bourges, il y a un écho plutôt favorable autour du groupe. Comment vis-tu ce buzz?
Je ne sais pas trop s’il y a un buzz autour de nous. Je ne le vois pas de mon point de vue en tout cas. On a beaucoup travaillé pour Bourges, on a tout donné, et on était super ému de jouer sur la scène des Inouis. Le retour a été très bon. On était surpris car on nous avait briefé sur un concert où il y aurait pas mal de pro pour deux trois morceaux puis ils partiraient pour voir autre chose et boire un verre. ça n'a pas été le cas. On a eu une salle pleine en face de nous, avec un public assez réceptif.  Personnellement, ça a été une grande aventure.
 
Revenons aux débuts. Comment est né le projet Sing Sing My Darling?
Ça a commencé il y a 4-5 ans en classe de musique au lycée. Au même moment où j'ai appris à jouer de la guitare. J'avais deux potes avec moi qui étaient chauds pour faire un groupe de reprises au départ. Puis, j'ai fait des premières compos. Au début, on a commencé à trois, avec aucun des membres du groupe actuel. Il y a environ 3 ans, Gabriel, Zacharie et Hugo se sont greffés au projet.
 
C'est un projet vraiment perso au départ ?
Tout à fait. C'est un projet que j'ai débuté il y a longtemps. J'ai toujours eu une passion pour la musique et puis, j'ai découvert la composition. Je ne faisais pas forcément de la grosse bombe, mais je prenais un réel plaisir dans la recherche. Il y a encore beaucoup de progrès à faire. Ça me tient à cœur, et je souhaite vraiment aller le plus loin possible avec ce projet.
 
D’ailleurs d’où vient le nom Sing Sing My Darling ?
Le nom vient d'une chanson malgache que j'écoutais petit avec mes parents qui était « Chante Chante Ma Vali ». La Vali est un instrument traditionnel de Madagascar. Etant petit je ne connaissais pas ce mot, donc j'ai compris « ma chérie ». Ça m'est resté dans la tête…et c'est devenu Chante Chante ma chérie. Après je ne sais pas pourquoi j'ai choisi de le traduire en anglais directement.
 
Tu sens une progression dans ta démarche ? Un idéal à chercher ?
Oui, mais je ne pense pas avoir atteint ce qu'il faut. Je suis assez ouvert musicalement, du coup, j'écoute pas mal de choses. Quand j'essaie de faire mes petites productions dans ma chambre, je découvre pas mal de sonorités. Pour le moment, j'apprends. Je ne sais pas trop vers où je vais aller, mais je sais que j'ai encore une grosse marge de manœuvre. 
 
La musique a toujours fait partie de toi ?
Je pense que j'ai toujours été baigné dedans. Mon père faisait de la musique étant jeune. Il touchait un peu à tout : il faisait des cuivres, du piano… Il a tout appris dans une famille nombreuse. A ma naissance, j'ai écouté de la musique en boucle. Beaucoup de choses m'ont marqué, surtout la musique des années 90. Mes parents me faisaient écouter de la musique sur des K7 ou des vinyles, puis ils m'ont inscrit en cours de musique, avec des horaires aménagés. Je partageais mon temps entre les cours et la musique. Elle a donc une part importante dans ma vie. 
 
Tu parlais d'influences. Quelles sont-elles ?
Ce qui est ancré dans ma tête reste la musique des années 90, un peu. Tout ce qui tourne autour de la French Touch comme Daft Punk. Même si je n’écoutais pas Daft Punk à l'époque, quand je les ai découverts en 2000 avec Discovery, là je me suis jeté sur les premiers albums. J'aime aussi les sonorités des années 90 comme la House et Cassius. J'aime aussi le R’n’B américain, sans pouvoir dire quel artiste, mais c'est surtout l'esprit du R'n'B. C'est assez large jusqu'à la soul. Il y a plein de choses.
 
Pour composer, tu t'inspires de ces influences ?
Oui, mais je crois que c'est un truc que j'ai développé en jouant de la guitare. J'ai eu, dès le départ, envie de créer quelque chose de groovy. Du coup, ça tend vers ces choses-là. Après, je n'écoute pas forcement ces musiques là pour m'inspirer. J'y tends naturellement.
 
Même si tu es à la base du projet, comment se passe le processus créatif avec le groupe ?
Pour l’écriture, il n’y a pas de recette. La musique et le texte dépendent du morceau. Des fois, le texte vient en premier, des fois le son. Après j'aime bien avoir un produit fini pour évaluer la capacité du morceau. Du coup, je passe mon temps à faire des mini productions autour de mes créations. Ensuite, je présente mes idées au groupe en répétition, en leur demandant s’ils sont capables de les faire. On affine par la suite en fonction du style de chacun. On a tendance à écouter la même chose mais on a tous notre façon de jouer. Il y a donc un temps d'adaptation avec ce que je propose. 
 
Ils ont quand même leur mot à dire ?
Je leur demande leur avis et après, j'avoue que j'ai tendance à trancher quand ça m'arrange. Je reste quand même assez ouvert. Le batteur, je le connais depuis le lycée. J'ai quasiment pas besoin de lui parler pour savoir ce qu'il est capable de faire. Je sais comment il joue, donc je comprends ce qu'il peut faire quand je compose. C'est aussi un travail que je fais quand j'écris, je me demande s’ils peuvent faire ça ou proposer une variante dans une ligne directrice que j'ai pensée. J'essaie de me mettre dans leur tête.
 
Comme beaucoup de groupe français, vous chantez en anglais : c'est un cheminement logique dans ta création ?
Un cheminement logique oui ! Je ne me suis pas réellement posé de question sur le choix de la langue. Je travaille l'anglais en permanence. En ce moment, je travaille avec une anglaise qui m'aide à enrichir mes textes avec des références, du vocabulaire. Elle m'aide beaucoup, et ça se voit dans la suite de mes textes. Après, je ne pense pas me diriger vers le français, car je n'ai pas le feeling pour cette langue sur ma musique. C’est une langue qui s'exporte facilement. Ça reste dans une certaine logique. Comme on a des ambitions internationales, on doit chanter en anglais (rires). Le français n'est pour le moment pas envisageable.
 
La semaine passée, vous avez sorti un nouveau clip, « Lady », qui a eu des échos favorables dans la presse . Peux-tu m'en dire quelques mots ?
Ce clip, on l'a réalisé avec Morgan Jouquand & Léo Dequivre, des potes à nous qui font de la production vidéo. On se connaissait par des amis communs. Eux, ils réalisaient des vidéos pour des pubs. J'avais déjà bossé avec eux pour une pub. Ils avaient exprimé leur intérêt pour notre projet. On a donc jugé que Lady était le titre qu'il fallait travailler. On a pris trois jours pour le faire dans un appart place du Capitole puis dans les rues de Toulouse. 
 

 

 
Avec Sing Sing My Darling, vous faites partis d’une jeune scène toulousaine qui grimpe pas mal. Qu’elle est ton sentiment sur cette évolution ?
Elle se bouge bien et dans tous les styles. Je pense qu'il y a un intérêt qui se crée autour de la ville de façon nationale. C'est une chance à saisir. Je ne sais pas trop quel est le ressenti des gens ailleurs, mais reste à savoir si ça va marcher.  
 
Enfin, quels sont tes projets pour le futur ?
Là on a quelques dates prévues prochainement. Les curiosités jeudi, puis la demi-finale des Inrocks le 31 mai prochain à Toulouse. On sera à Pause Guitar en juillet puis à Toulouse d'été début août. Et quelques dates à la rentrée septembre. Là, en même temps, on est en contact avec quelques structures, labels, éditions pour une éventuelle collaboration. Les choses avancent tranquillement mais bien. Après, faut faire attention de ne pas prendre trop de temps pour rater les opportunités dans les prochains mois.
 
 
Soirée d'ouverture du Weekend des Curiosités
Jeudi 23 mai à 20h au Bikini
> Réservations : www.leweekenddescuriosites.com
 

A voir aussi

L’Opéra national du Capitole participe à Tous à l’Opéra !

Samedi 4 mai, rendez-vous pour un récital du Choeur de l’Opéra National du Capitole à …