samedi , 27 avril 2024

Interview. Lumière sur AaRON !

Rencontre avec Simon du groupe AaRON à l’occasion du concert au Bikini, près de Toulouse le 8 juillet prochain.

Depuis plus de 15 ans, le duo AaRON formé de Simon Buret et Olivier Coursier construisent une oeuvre puissante. Pour leur dernier opus, « Anatomy of the Light », les compères se libèrent et explorent leur art d’une manière libératrice. Aussi lumineux qu’indispensable.

De la période actuelle, au retour sur scène, en passant par JCVD et leur nouvel album, Simon se livre dans une interview avant la date à Toulouse.


Retour sur scène après de longs mois sans voir le public. Comment vous sentez-vous dans cette période de retour au live ?

Un peu comme tout le monde, excités, nerveux, et certainement encore un peu abasourdis par ce monde nouveau. On rentre dans un état intéressant pour monter sur scène puisque c’est des instants fragiles, et donc on a conscience de la chance d’être ensemble.

Qu’est ce qui vous a le plus manqué pendant cette période sans concert ?

C’est surtout la privation de libertés qui me questionnait. Les limites de l’homme, que nous, chanceux, n’avions pas encore expérimentées . Ça rapproche de l’essentiel, les moments où l’on perd le contrôle. Le manque est un sentiment fort, qui permet aussi de comprendre à quel point on désire quelque chose, ou quelqu’un.  Alors je dirais le manque de nous. 

J’ai rarement autant créé que dans cette année.

Est-ce que d’ailleurs l’année 2020 a été une période propice à la création ou au contraire ?

Extrêmement propice. J’ai rarement autant créé que dans cette année. Les heures du jour et de la nuit n’étaient que création. Un long voyage dans la matière. 

Vous allez jouer votre nouvel album sur scène « Anatomy of Light ». Comment définiriez-vous cet opus ? 

Lumineux . Tentaculaire . J’aime parfois penser qu’il est l’autre face de « we cut the night » , notre album précédent. La face solaire du même sentiment, de la même lune, de la même pièce. Il parle de se sentir profondément vivant, dans ce monde que nous traversons. Par la prise de risque, par le fait de sortir de sa zone de confort, par l’idée même que tout ce qui nous fait n’est que la somme de ce qu’on traverse.  C’est un appel au mouvement du corps et de l’esprit 

Sortir de sa zone de confort

Sur l’album, vous écrivez en français. Qu’est ce cette langue permet ou libère chez vous que l’anglais ne permettrait pas ? 

 C’était plutôt “la prise de risque” , l’inconnu qui nous guidait ; comme dit plus haut , sortir de sa zone de confort. Lorsqu’on maîtrise ses outils de base, c’est très excitant. Cela nous permettait aussi d’envisager tout ce projet à nouveau comme un premier album ; traverser des endroits inexplorés, ou brièvement auparavant. Cela permet de rester éveillé dans son processus créatif. Ce 4ème album imaginé en français et anglais nous permettait de réunir les deux côtés de ce que je suis, aussi . 

Après tant d’années, le processus créatif reste le même entre vous ou il y a des nouveautés ? 

La chance d’avoir été toujours bien accueillis et attendus nous permet peut-être d’évoluer vers de plus en plus de liberté, et de prendre le temps entre chaque album . 

J’aime la chanson Apollo. Pour vous, quelle est votre chanson préférée de l’album et pourquoi ? 

Elles sont toutes accrochées très proches sur le veston de nos jours et de nos nuits, comme une broche de fierté ! 

Nous considérons et concevons les chansons avant tout comme des paysages, des terres invisibles à traverser

Pour cet album, et comme souvent avec vous, vous avez des invités dans vos clips, Jean Claude Van Damne, ou pour parler de l’album avec Sylvain Tesson. Comment se sont passées les rencontres ? 

Toujours de la plus simple manière qui soit , par une lettre , ou un coup de fil . L’idée est toujours de contacter quelqu’un car il a sa place, à notre sens, pour rajouter une couche de lecture différente à notre travail.  Jamais par pur opportunisme. Comme pour tout , c’est avant tout une enveloppe de sensations que nous tentons de créer à chaque projet .  Nous considérons et concevons les chansons avant tout comme des paysages, des terres invisibles à traverser ;  une sorte de voyage immobile, pour l’auditeur…Sylvain Tesson étant un immense explorateur,  nous étions curieux de voir quels mots il rapporterait de son voyage dans notre album , chose qu’il n’avait peut être encore jamais faite. Un voyage uniquement sonore.  La cartographie qu’il en a rapporté nous a profondément touché , c’était génial . 

Et JCVD ?

Pour JCVD , il nous fallait un porte parole, un chef d’orchestre capable de porter la liberté et l’évidence du message simple que portent les mots du refrain d’Ultrareve « n’aies pas peur , y’a pas d’erreur » ; son statut l’icône, d’homme libre, de super-héros autant que porteur d’une fragilité qui touche le monde entier. Cette force là nous permettrait de faire passer le message, si compliqué, de l’acceptation de soi, dans un monde illusoire où tout est recherche de perfection.

D’ailleurs dans le clip Ultrareve, JCVD nous offre son plus beau déhanchement depuis Bloodsport. Parlez moi de l’idée de ce clip et de la part de création de JCVD dedans ?

Le point de départ était de poser Jean-Claude en guide pour le spectateur. De l’aridité et la désolation du monde, d’un parking ,  ( avec en référence la voiture mustang , symbole de destruction, de pouvoir de vitesse, d’envie et de pollution ) à la liberté des vagues .  JC comme ultime chef d’orchestre , dans la lignée d’un joker, qui emmène du plein urbain à la pleine nature , si libre qu’il fait danser l’océan . 

Un rendez vous attendu

Pour finir, vous êtes donc à Toulouse, au Bikini, le 8 juillet. Ce n’est pas la première fois. Quels souvenirs avez-vous avec cette salle ?

Les gens sont aussi fous que le catering est bon .  C’est toujours un rendez vous attendu pour nous . 

Et enfin, qu’allons nous voir sur scène car avec « Anatomy of Light » le programme semble alléchant ! « 

Gardons du mystère , mais nous avons fait une création visuelle et scénographique unique , une sorte de forêt de lumière.

Infos et réservations : www.bleucitron.net 

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