vendredi , 26 avril 2024

Interview de Natas Loves You avant son passage à Toulouse

Ce 19 novembre, le groupe Natas Loves You sera en concert au Connexion Live de Toulouse. Rencontre avec Virgile, chanteur et bassiste de la formation.
 
C'est au Luxembourg qu'est né Natas Loves You, projet pop qui emmêle pop psychédélique, disco rêveuse, électro à voix et soul turbulente. Le premier album du groupe, The 8th Continent, est une sorte de manifeste transculturel qui révise tous les équilibres, comme si Curtis Mayfield et les Beach Boys s'enfermaient en studio avec Air. Les 5 membres de Natas Loves You, dessinent les contours d'une pop stellaire et ambitieuse. Leurs mélodies aux couleurs lumineuses se glissent dans des rythmiques frénétiques ou contemplatives. Natas Loves You, disent-ils : et c'est réciproque.
 
Rencontre donc avec Virgile avant le passage toulousain du groupe.
 
Comment vous sentez vous dans une période très active entre la sortie de l’album et la tournée ?
Pour être honnête, on a anticipé cet album. Il était prêt. Quand il est sorti, on était à la fois heureux de le partager mais on est parti rapidement en tournée. On n’a pas eu le temps de réfléchir car tout allait très vite. On veut jouer et encore jouer dans le plus d'endroits possibles. C'est notre motivation actuelle.
 
Nouvelle date à Toulouse après le Bikini en début d'année. Mais que représente la scène pour vous ?
C'était une super date le Bikini. On a toujours aimé être sur scène. C'est très important pour nous. Dernièrement, on a fait les chantiers des Francofolies où on nous a aidés à nous développer. On y a franchi un cap salvateur. Des personnes parlent de nous en disant que c'est mieux en live que sur disque. Ça fait plaisir. Mais à la fois, on aimerait qu’on voie ça différemment. On fait une pop très millimétrée donc il faut cette exigence sur scène. On espère surprendre par la fraicheur et l’énergie. C'est un pur moment de plaisir.
 
Vous venez d’endroits différents. Comment est né le groupe ?
Le groupe est né à l'été 2008. On avait tous des groupes de notre côté mais certains comme Adrien et moi jouions dans le même. On gravitait les uns autour des autres. Avec une sphère commune, on a commencé à faire des choses et enregistrer ensemble. Puis c’est devenu notre centre d'intérêt principal. Tous réunis au Luxembourg, on a commencé à faire pas mal de chose. On est des potes du temps du collège qui ont formés une grande famille.
 
D’ailleurs d’où vient le nom Natas Loves You ? Y a-t-il, comme sur les vinyles de grands groupes comme les Beatles un message qu’on peut lire dans l’autre sens ?
C'est à peu près ça. Il y a du second degrès mais pas seulement, on oscille entre le 1er et les seconds degrés. C'est Satan à l'envers, un élément de réflexion comme quoi même la pire des personnes est capable d'amour. Mais le plus important est le mot Amour dans Natas Loves you.
 
A l’écoute de votre musique, on découvre une richesse musicale très pointue. Quels sont vos références ?
Nos références sont de plus en plus variées. Au début, le groupe était très axé sur le côté rétro et le rock psyché des années 60/70. On parle là des Pink Floyd ou encore de The Doors. Mais aussi la pop des Beatles d'où l'idée des harmonies vocales. Puis, on a découvert d'autres styles. D'autres façons de les incorporer dans nos morceaux. Comme le Hip Hop, la Soul, le Funk et même le R'n'B. On a eu aussi une grosse phase brésilienne…bref, on construit notre musique par un mélange en évolution permanente. On fait de longues recherches pour chaque titre. C'est ça Natas Loves You.
 
Quel est le processus créatif ?
La chose à comprendre, c’est qu’on a essayé une nouvelle façon d’écrire. A trois ! P-A, Adrien et moi, on écrit car on chante. C'est une formule qu'on a travaillé sur l'album. Le processus a pris du temps à se mettre en place. On se complète, on travaille par bribes de phrase. Pour la musique, c'est plus variable. P-A au clavier donne l'ossature d'un titre qu'on élabore plus ou moins à fond si on a envie de bosser ou pas. Ça prend énormément de temps. On affine au fur et à mesure. Voilà l'idée du processus créatif sur l'album. On n’a pas non plus de rôle prédéfini quand on compose. Je peux écrire à la guitare alors que je fais de la basse, etc…C'est à géométrie variable.
 
Vous avez travaillé avec Chris Zane ( Passion Pit). Qu'a t-il apporté à l'album ?
Chris a apporté un son qui lui est propre. Quand on l'a rencontré, il nous a expliqué que pour lui un bon album c'est des voix et une bonne batterie. Ça nous parlait. A partir de ça, on peut évoluer dans de bonnes conditions. Au-delà de ça, il a récupéré quelque chose de plus humain et a canalisé notre énergie. C'est facile de se perdre dans une chanson, lui, il revient nous tirer dans la bonne condition. A l'enregistrement, il nous a sensibilisé sur la différence entre le live et un album. On jouait nos parties comme en live. Ce qui ne faut pas faire. Il a su mener à bien le projet.
 
8th continent, pourquoi ce nom pour l’album ? L'envie de créer un monde utopique ?
Il y a un peu de ça. Ça respire un peu l'idéalisme naïf. C'est à mi-chemin entre l'idée et le concept. On ne jette pas le passé, on essaye de construire le futur sur nos erreurs. On s'inspire de tout pour quelque chose de neuf, voilà l'idée.
 
Cet album est une sorte de thérapie pour vous ?
Plutôt. Quand on est arrivé à Paris, on a dû gérer une nouvelle vie. Au Luxembourg, on connaissait beaucoup de monde, on était assez confortable dans notre façon de faire notre musique. A Paris, on se rendait compte qu'on était seul. C'était la galère les premiers temps. On jouait dans des cafés pourris etc…Il y a eu une période de doute. Est ce qu'on se battait pour rien ou pas ? Toutes ces questions nous pesaient. Et puis Paris semble âpre, rude et froide. On peut vite être perdu. C'est aussi une période d'accomplissement, c'est comme ça qu'est né l’album.
 
Vous passez à Toulouse mercredi soir. Mais la suite, c 'est quoi ? Un second album rapide ?
La suite, on a tourné un clip dernièrement avec P-A à la réalisation. Il sortira à la fin du mois. Puis, c'est la tournée en France et en Europe comme l'Allemagne etc…Enfin, on va se mettre au second album. Il a déjà commencé. On n'essaye de s'y mettre. On commence pas encore à écrire sur la route car on n'a pas assez de dates à la suite, et on a du temps libre chez soi entre les dates. Donc voilà les projets de Natas Loves you pour les prochains mois.
 
Natas Loves You à Toulouse
Le 19 novembre au Connexion Live

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