samedi , 11 mai 2024

Weekend des Curiosités – Interview : François 1er, la mélodie des images !

Le Weekend des Curiosités 2016, du 3 au 5 juin, embarquera sur scène l’excellent François 1er le samedi au Bikini. Rencontre avec un magicien du son.

Franc?ois Ier s’impose au sein de la sce?ne e?lectronique franc?aise depuis son premier EP 1515, sorti a? l’automne 2013. Le jeune producteur confirme son succès à passant de scène en scène. Du Badaboum a? Paris, sa ville natale, au Bikini de Toulouse, sa ville d’adoption, en passant par le Festival de Montreux, les Trans Musicales de Rennes, New York, Garorock, Gene?ve ou encore le Positiv Festival, Franc?ois Ier parcourt les salles avec son Live saisissant.

En 2016, il revient avec un nouvel EP, l’excellent « Hotel du Nord », et une nouvelle date à Toulouse, au Bikini, pour le Weekend des Curiosités. Passionné du son et de l’image, François 1er  a pris le temps pour livrer ce nouvel opus. Avant son passage toulousain, rencontre avec notre coup de cœur du Festival.

Dans quelques jours, tu seras sur la scène du Bikini pour le Weekend des Curiosités. Une scène que tu connais bien pour y avoir joué plusieurs fois. Dans quel état d’esprit es-tu pour ce festival ?
Un peu inquiet et stressé comme d’habitude. Ce n’est pas la date la plus sereine à Toulouse, même si j’ai déjà fait pas mal de live au Bikini. C’est un festival que je connais pour avoir moi-même bossé pour Bleu Citron l’an dernier et connaitre l’équipe organisatrice. Le Weekend est une date très cool, avec une belle énergie mais très stressante. Je suis encore plus inquiet de jouer ici que pour mes dates parisiennes par exemple. Puis, après des Dj Set et autres performances notamment avec le collectif Boussole, c’est la première fois que je présente un show véritablement visuel au Bikini pour un festival qui compte devant des gens que je connais…ce n’est pas une date comme les autres, il y a beaucoup d’enjeu pour moi samedi soir.
 
Qu’allons-nous voir samedi soir ?
A priori, ce sera un live visuel que j’ai peu fait avant. Il y a une dimension visuelle que je n’ai pas encore exploitée. Cela met plus de valeur au set. Certaines personnes peuvent ne pas être sensibles à ma musique, mais ils peuvent se sentir concernés par l’image. Ça va être très intéressant : la vidéo réussit à capter les plus réticents. Ce sera quelque chose d’unique. Une date test par rapport à ce procédé.
 
Revenons à tes débuts. Comment t’es-tu lancé dans ce projet ?
Assez simplement. A un moment, l’envie est devenue irrépressible. Une vieille envie qui dormait au fond et qu’il fallait éveiller à la lumière. Je me suis souvent censuré musicalement. Je n’ai aucune formation musicale, mais j’ai toujours eu envie de m’y intéresser, de m’y plonger. J’ai commencé avec un clavier et quelques logiciels, je préparais des choses dans mon coin. Pudiquement, je gardais ça secrètement pour moi. Ma première production sortie, les retours ont été plutôt positifs dans l’ensemble. Du coup, je m’y suis filé avec une motivation nouvelle.
 
Et dès le départ, c’est dans le domaine de l’électro que tu envisageais la musique ?
Ce fut assez naturel en fait. L’électro est l’envie du départ mais pas une électro de club uniquement, mais quelque chose de très mélodique. Même si je reconnais que les premiers EP sont très binaires, j’ai toujours cherché la mélodie. J’essaie aussi de bien faire figurer mes influences. Des influences venant du rock psyché, expérimental, de l’électro et surtout des Bandes Originales de film.
 
Tu parles de musiques de film. Justement,  à l’écoute de ta musique et notamment ton dernier EP, « Hôtel du Nord », un imaginaire musical assez fort. C’est ce que tu cherches dans la composition ?
Ce n’est pas très réfléchi au départ. J’ai souvent employé des musiques de film dans mes sons, mais c’est vrai, en y pensant, que je dois chercher le visuel et l’image dans la composition. Faut dire que je suis étudiant à l’ESAV, en école de cinéma, de Toulouse où actuellement je finis ma dernière année un peu par correspondance. La musique reste un hobby, un hobby qui me prend un maximum de temps. Surtout sur la dernière année. La combinaison image/son reste primordiale pour moi dans ma musique comme dans les films et projets de mon école.
 
Quels sont tes références en musique de film ?
C’est assez dense. Mais pour la grande partie, c’est François de Roubaix et son esthétique des années 70. Le premier a travaillé dans des gros studios et a cherché des grosses sonorités. Il reste ma référence pour moi. Plus récemment je peux citer le travail de ParaOne dans le film « Bande de filles » de Céline Sciamma. Puis dans les compositeurs classiques, je pense à Angelo Badalamenti avec qui David Lynch a longtemps travaillé. En général, c’est le courant minimaliste qui me touche le plus.
 
D’où l’importance pour toi de mêler l’image au son dans le futur…
Du coup oui, je me suis chargé de la réalisation de mon premier clip en pellicule. La chance d’être étudiant à l’ESAV est de pouvoir utiliser de la pellicule pour nos projets. C’est la dernière école à proposer ça. Une chance que j’ai saisie en combinant la réalisation de mon premier clip avec un devoir de l’école sur le titre From Roubaix de l’EP. Je pense le diffuser au mois de juin, en attendant je le fais voir à des médias voir ce qu’ils en pensent, ainsi que lors de la projection à l’Utopia au mois de mai dernier.  


Parlons de ton nouvel EP, « Hôtel du Nord ». Ta musique se veut plus mélodique qu’auparavant, une recherche nouvelle ?
J’ai consacré plus de temps que précédemment surtout. Et j’ai voulu une sortie plus soignée que les précédents EP. Je savais depuis longtemps ce que je voulais pour cet EP, il me fallait prendre le temps de le faire correctement. Les titres remontent à plus d’un an quand j’étais à New York,mais voulant une sortie physique j’ai mis le soin qu’il fallait pour qu’il soit comme dans ma tête. J’ai été plus assidu. J’ai passé plus d’un an sans rien sortir. Pour l’EP, je me suis chargé vraiment de tout, j’ai eu plusieurs casquettes pour maitriser au mieux le projet. Sans médire sur les autres EP, je peux dire que j’étais à l’époque un peu plus novice. Il y a aussi une évolution plus mélodique, moins binaire dans ma musique. J’y fais figurer  d’autres influences pour faire une musique moins évidente et moins attendue que lors de mes premiers morceaux.

Donc c’est pour toi un changement majeur cet EP ?
Je visualise plus ça comme une évolution. Une suite logique. Il y a une cohérence de mes 4 opus même si 1515 est sorti il y a trois ans maintenant. Je visualise donc ça comme une évolution. La prochaine étape logique sera un album l’an prochain si tout va bien. Il sera encore plus riche avec plus d’expérimentations aussi.

Tu as tourné pas mal à l’étranger ces derniers temps de New York à Berlin en passant par la Suisse et même les Transmusicales. Comment vis tu ces voyages ?
Il y a eu quelques dates étrangères. New York c’est différent car ce fut une date improvisée. J’étais dans la ville dans le cadre d’une mobilité étudiante et j’ai eu l’opportunité d’un live en roof top avec Joy. Mais je retiendrais vraiment mes deux dates à Berlin, mes dates à Montreux ou encore à Genève. C’est très compliqué de lancer un projet en Europe. Berlin reste la grosse référence de la musique électronique, c’est assez cool de pouvoir jouer là-bas. Enfin, la date la plus mémorable jusque-là reste les Transmusicales. La date la plus importante de cette dernière année. C’était mortel, les retours ont été excellents, la programmation est dingue…ce fut une superbe expérience.

Tu as l’origine du projet Boussole qui tourne beaucoup sur Toulouse. Quel regard portes tu sur le paysage musical toulousain ?
Du coup, initialement, si je fais ce projet avec ses propres dates c’est qu’il y a eu un avant. On a créé avec Antonin et 5/6 potes le collectif Boussole il y a 3 ans et demi. Il n’y avait pas encore l’émergence de collectif sur Toulouse. Il y avait une frustration de la nouvelle génération en manque de proposition en termes de soirées.  Depuis, beaucoup d’associations ont pris le relais et continuent de faire évoluer les soirées. Ce qui est parfait pour la ville. Concernant les groupes toulousains, je n’ai pas l’impression d’une émergence nouvelle plus qu’avant. Peut-être sur les Curiosités car il y a une mise en avant, mais sinon je ne pense pas. Je n’ai peut-être pas assez de recul dessus.
 
Enfin, quelles sont les prochaines dates pour toi ?

Je vais continuer sur ce rythme-là avec deux dates parisiennes les 20 et 21 juin, respectivement à St Eustache puis à la Fleche d’or avant d’aller aux Déferlantes.  Mais en attendant on se focalise sur la date du Bikini samedi qui revêt une importance particulière pour moi.
 

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