dimanche , 28 avril 2024

Interview. Nicolas Lacroix : « L’humour, c’est mon arme et c’est la seule que j’ai »

 L’excellent Nicolas Lacroix présentera son premier seul en scène « Trop Gentil » le 27 mars au Flashback Café et le 28  mars à la Comédie de Toulouse. Rencontre avec un humoriste ultra talentueux !

Nicolas Lacroix le revendique: il est trop gentil ! Son arme est l’humour et il la maîtrise parfaitement avec talent. Faut dire que depuis tout petit déjà il rêve de ce métier. Un confinement, des vidéos TikTok, et le succès est au rendez-vous. Un an et demi plus tard, plus d’un million et demi de personnes le suivent au quotidien.

A Toulouse, pour deux soirs, il nous présente son premier spectacle « Trop Gentil ». L’occasion parfaite pour discuter avec lui pour Toulouseblog.

Tu seras par deux fois à Toulouse les 27 et 28 mars pour présenter ton premier spectacle. Comment se passe cette tournée en France ?

On se sent bien, surtout qu’en France on est bien accueilli ! J’avais un peu peur aussi, parce qu’en étant Belge, on se demande comment va être pris son humour mais l’accueil est extraordinaire . 

Ressens-tu une différence entre les publics belges et français ? Et est-ce que tu adaptes certaines blagues à la France ?

En fait, en province, non. Paris, peut-être, ça dépend des soirs aussi, mais c’est vrai que je ne vois pas une énorme différence. Parfois, ça ne rit pas sur les mêmes blagues, mais tout dépend, dans l’ensemble je dirais qu’il n’y a pas de différence vraiment. Après sur le spectacle, il y a quelques adaptations pour la France mais pas totalement finalement ! En préparant les dates en France, j’ai remarqué que le show n’était pas 100 % belge, à la limite c’est même que 10 %, donc le switch a été plutôt simple. J’adapte certaines références que je pourrais avoir qui sont plus belges ou des mots qui sont belges. 

Flashback. Revenons sur tes premiers pas et surtout sur le moment où l’humour est arrivé dans ta vie. J’ai pu lire que c’était depuis tout petit. 

Oui, c’est ça, vers 6/7 ans. A cette époque, je suis allé voir une pièce de théâtre avec ma grand-mère en Belgique, une pièce amateure. Le coup de foudre et des interrogations pour moi. La passion pour l’humour a commencé par le théâtre et puis, après à la télé, j’ai vu des humoristes, des spectacles, notamment Virginie Hocq. J’ai vite compris aussi, en étant plus petit, que l’humour est une arme et très certainement la seule que j’ai avec un charisme de branche, un charisme de crevette… c’est mon arme et c’est la seule que j’ai ! J’ai remarqué que l’humour pouvait désamorcer énormément de choses et de tensions. Je trouve que c’est super chouette de recevoir du rire, d’en donner, c’est du donnant-donnant ce qui se passe sur scène, donc c’est là qu’on puise de la force aussi.

 Quel a été le déclencheur pour en faire ton métier ?

Je travaillais en production de spectacles et  je ne me posais pas la question, parce que j’étais plutôt heureux dans ce que je faisais.  Après, pendant le confinement où il n’y avait plus rien à faire, j’ai tenté de faire des vidéos… à ma grand surprise j’ai trouvé un public. Tu réfléchis pour te rendre compte qu’il y a un mini potentiel possible. Alors peut-être que je me trompais, mais je me suis dit que j’étais peut-être un peu plus légitime à essayer un truc sur scène.

Des réseaux à la scène, il y a un monde. Ce fut compliqué comme passage ? 

Ce n’est pas la même chose, ça c’est sûr. C’est vraiment un autre exercice. En spectacle, il y a un fil rouge. Les vidéos, ça ne dure pas plus d’une minute alors que, sur scène, il y a le retour des gens, tu peux peaufiner, tu peux retravailler. Et, je préfère les rires d’un public aux likes d’une vidéo.

Restons sur tes vidéos. Tu fais des millions de vues, tu as des millions d’abonnés, est-ce qu’on prend toujours du plaisir à faire des vidéos alors que tu es sur scène ?

Le plaisir, j’essaie de le garder. Il y a des fois où j’enchaîne les dates, et je n’arrive pas à réaliser une vidéo pendant une-deux semaines. Là je vais chercher quelque chose à écrire, mais c’est la pire chose à faire. Il faudrait vraiment que j’ai un ou deux jours de repos et que des idées me viennent dans mon canapé. Les vidéos doivent rester un plaisir !

Il y a eu une rencontre déterminante aussi avec GuilHome pour ce passage à la scène. Comment s’est passée la rencontre ?

Complètement, il savait que je voulais faire de la scène, il en avait entendu parler, il me suivait sur les réseaux sociaux, et puis il m’a envoyé un message sur Instagram en proposant qu’on se rencontre. Il vient des réseaux aussi donc ça me parlait, et c’était la première fois qu’il voulait produire quelqu’un. Franchement c’est un truc qui m’a botté tout de suite !

Et qu’est-ce qu’il t’a apporté ?

 Du coup ce qu’il m’a apporté, c’est déjà tout le soutien du monde, comme je suis quelqu’un d’anxieux, qui n’a pas confiance et tutti quanti, il me rassure beaucoup. Le fait qu’il y ait quelqu’un avec moi déjà, ça va plus vite, parce que si j’avais dû le faire tout seul, quand on a un manque de confiance, je pense que je n’aurais pas été aussi vite. C’est vraiment précieux tout ce qu’il apporte, ce qu’il a apporté et ce qu’il apportera.

Tu es prêt à tout pour GuilHome, même faire un tatouage lors d’une émission. Lors de cet happening, que se passe-t il dans ta tête ?

Oui oui, bien sûr sans souci, j’ai un joli tatouage. Sur le moment même, je ne me souviens pas vraiment , j’étais comme anesthésié. Par exemple quand les gens m’ont dit « bah ça fait mal de se faire tatouer ? » Je ne sais pas si ça fait mal ou pas, parce que pendant le tatouage je cherchais mon texte et à faire rire le public. Après, je ne le regrette pas : c’est un tatouage qui a une histoire . En plus,  je peux même revoir les images de mon tatouage (rires).

Evoquons le spectacle, « Trop gentil ». Comment le décrirais-tu ? 

Un spectacle qui parle à tout le monde. Je suis aussi un peu un faux jeune, c’est-à-dire que j’ai de vieilles références, que ce soit en musique, ou quand j’écoute de la musique actuelle. Je dirais que c’est « une ligne du temps ». J’adore voir ce qui se passait avant, un peu de nostalgie, mais pas trop parce que sinon c’est chiant.  Mais aussi, ce qu’il y a maintenant, et ce qu’il y aura plus tard. Et tout ça avec le fil rouge du « trop gentil » . Sans oublier d’incarner des personnages. Il y a des parties plus stand up où je parle aux gens, mais je voulais aussi absolument faire des personnages. 

Il y a de plus en plus d’humoristes qui reviennent à des personnages.

Oui et ça fait du bien ! J’aime le stand up, mais c’est vrai que là récemment quand je vais voir des personnes qui font des personnages, moi ça me fait du bien. Ce sont les spectacles qui me font le plus de bien. Quitte à en consommer, autant en faire. C’est dans ma personnalité aussi, je ne peux pas m’enfermer dans ce qui se fait pour le moment.

Est-ce qu’on se permet plus de choses dans un personnage ?

Oui je pense, et puis en règle générale dans un spectacle, on peut dire plus de choses que sur les réseaux sociaux. En tout cas, c’est ce que je pense. Les gens qui viennent voir le spectacle me connaissent, ou pas, mais en tout cas ils font le déplacement, ils vont passer 1h20 1h30. Je me permets plus de liberté c’est sûr.

Niveau processus de création, l’imagination, où la puises-tu ?

Ca peut être autour de moi. Dans la vie de tous les jours. Après c’est des choses qui me viennent, comme je disais, même pour les vidéos, c’est quand je ne les cherche pas. ça dépend des jours aussi, il y a des jours où il ne faudrait pas que je sois trop fatigué, genre un jour ou deux de repos après les dates je peux penser à l’écriture. En Belgique, je fais des chroniques tous les mercredis sur une radio où il faut quand même que j’écrive un sketch par semaine. Mais ça se trouve en voiture, dans le canapé, sous la douche. Souvent c’est ces trois-là, je ne sais pas pourquoi.

Là il y a une tournée avec pas mal de dates j’ai vu et après, quels sont les autres projets ?

Au niveau du spectacle, quand on me demande si je suis en train d’écrire le suivant , je réponds non, parce qu’il change tellement, je le change tellement, je me dis quand est-ce que j’en serai satisfait ?  A 100 %, je pense que c’est impossible, mais j’essaye toujours, et il bouge tout le temps. Si j’ai des idées pour le suivant, j’avoue que je les mets dans celui-ci. C’est peut-être une mauvaise façon de faire. Après peut-être plus de choses au cinéma ou de chroniques. C’est chouette aussi et puis des séries. C’est vraiment un exercice que je n’ai pas encore eu beaucoup la possibilité de faire, j’aime bien toucher à tout et voir si ça me plaît, ou pas.

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