lundi , 29 avril 2024

Interview – Trois Cafés Gourmands : « Ça reste une superbe aventure humaine »

Pour sa dernière tournée, le groupe Trois Cafés Gourmands s’arrêtera au Bascala de Bruguières le 2 mars. Rencontre avec Sébastien Gourseyrol , l’un des membres du trio.

Cinq ans après le succès de «  A Nos Souvenirs » (270 millions de vues sur Youtube), le groupe Trois Cafés Gourmands a annoncé fin juin la séparation du trio corrézien. Il ne reste plus qu’un mois de dates en France avant la fin de l’aventure à trois, et le début d’une aventure à deux. Dont une près de Toulouse, au Bascala ce samedi 2 mars 2024. L’Occasion de retrouver les chansons du groupe de leurs deux albums « Comme des enfants » et « La promesse ». Mais aussi quelques nouveautés et surprises.

L’occasion était parfaite pour une interview sur Toulouseblog pour évoquer l’aventure, ce dernier album et les concerts avec Sébastien Gourseyrol.

Le groupe termine la tournée ce mois de mars. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

On est dans un bon état d’esprit, on a un show qui est très bien rôdé donc ça va se voir forcément sur nos visages parce qu’on prend plaisir, on rit entre nous. Comme on sait comment tout se déroule et que ça ne dépend que de l’échange qu’on a avec le public, on se permet même plus d’échanges. On va sur les dernières dates, à Nantes, il y a eu une ambiance de fou, ça a été un show de fou.

Tu gardes à l’esprit que c’est votre dernier mois ? 

Pas du tout, puisque nous on est sur la route là avec Jeremy pour le quatrième album, donc on ne se dit pas qu’il ne nous reste plus qu’un mois, pour nous c’est la fin du championnat et le championnat d’après débutera dès le lendemain.

Le 2 mars, ce sera donc une date au Bascala, près de Toulouse. Quel est ton rapport avec la ville rose ?

Oui avec Jeremy c’est particulier parce qu’on a fait nos études supérieures à Toulouse à Paul Sabatier. Donc on connaît très très bien Toulouse et c’est toujours un plaisir d’y revenir. On est très heureux, on n’est pas loin de la maison, le soir du concert on pourra rentrer dormir chez nous, donc on sera encore plus content de venir à Toulouse. On revient tous les mois à Toulouse s’il faut, ce n’est pas grave.

Avec le temps, vous avez créé une belle relation avec le public.

On essaie d’être assez proche du public. Oui. Ça se ressent dès la première chanson, puisqu’on leur fait une petite surprise dès la première chanson. On essaye d’aller les voir un maximum après les concerts. On va prendre la température, savoir comment ça s’est passé et qui est le public de ce soir. On est en train de découvrir qu’on a un nouveau public. En fait, il y a des gens qui viennent au concert pour la première fois. Ça sera peut-être le cas à Bruguières ;  vu que c’est au nord de Toulouse, ça pourrait être la possibilité de rapporter des gens de Toulouse mais aussi de Montauban, et ça sera l’occasion d’aller voir après le concert qui est venu nous voir. Donc on a une relation un peu privilégiée.

Ce nouveau public, tu l’expliques comment ?

C’est plus les enfants qui grandissent, et qui en parlent dans les écoles. Qui savent que le groupe ne passe pas loin et qui demandent à leurs parents de venir. Ces gens-là, ils sont restés sur un autre souvenir, ils ne connaissent pas du tout le projet, et du coup ils découvrent le groupe et décident de venir nous voir

Pour rester sur le live, quand on compose une chanson, est-ce qu’on pense à la scène ?

Oui, complètement. Quand nous on prépare une chanson, on pense complètement au live. D’ailleurs, et c’est ce qui va se passer aujourd’hui, il faut qu’on freine un peu notre envie, on a tendance à vouloir faire une chanson en studio comme on la ferait en live, et souvent on nous dit « non, non mais attendez on va mettre moins d’instru, on va alléger le truc … » et nous on a envie que ça tape ! Il faut prendre cette mesure-là, il faut faire attention à ça.

On va parler un peu de cette aventure, un mois avant cette coupure, et une reprise à deux avec Jeremy. Quel bilan retiens-tu de cette aventure ?

Ça reste une superbe aventure humaine, nous avec Jeremy on est arrivé d’un autre milieu professionnel, et on a appris énormément de choses. On apprend encore tous les jours, on est fort de ça. On a découvert plein de monde, plein d’artistes, mais aussi plein de techniciens sur les routes. Des gens, au bout de trois tournées, on commence à les recroiser, on devient presque des baroudeurs et on croise des têtes qu’on reconnaît. Donc on est riche à la fois d’une expérience professionnelle, mais aussi à la fois des personnes qu’on aura rencontrées. On gagne une culture à changer de villes tous les jours.

Est-ce que dans les chansons ou dans la création ça apporte quelque chose de voyager comme ça ?

Oui, ça a inspiré certains bouts de chansons ou même des passages. Après, on sait que le public ou certains journalistes s’attendent à ce qu’on refasse « à nos souvenirs », qu’on va parler que de nos racines, et potentiellement de la Corrèze et tout, mais je crois qu’en fait, les chansons et l’inspiration viennent sur le moment. Ce ne sont pas forcément les villes, mais plus des images, des moments, qu’on aura figé lors de nos passages dans ces villes. Il y a des auteurs qui le disent, l’environnement familial et l’environnement de travail autour de soi impactent directement une chanson. Le mood dans lequel on est, l’esprit dans lequel on est, impactent directement une chanson, c’est sûr.

Tout à l’heure tu parlais de «A  nos souvenirs », le succès a été énorme. Comment on gère tout ça ?

A l’époque, on quittait nos boulots, on allait se professionnaliser dans la musique, on était dans un paquebot puisqu’il y avait un label, et les émissions tombaient dans tous les sens, on avait des interviews radio etc …On n’avait même pas le temps de réfléchir à ça, donc je trouve qu’on a plutôt bien géré. Mais on a plutôt bien géré parce qu’on était « âgés », on avait dépassé la trentaine. On en rigolait un jour avec Jeremy, il me disait « toi, si c’était arrivé à 20 ans, tu aurais fait n’importe quoi », et effectivement j’aurais peut-être fait n’importe quoi. Là, on avait nos vies personnelles qui nous raccrochaient de toute façon à la réalité, et les gens autour de nous, les valeurs dans lesquelles on a été élevés, font que ça n’a rien changé. On s’est laissé porter par ce qui se passait et voilà.

On vous a mis dans une case aussi avec cette chanson.

Évidemment, chaque artiste est mis dans une case par rapport à la chanson qui fait son succès. Il y en a qui arrivent à s’en sortir.

Comment on s’en sort ?

En proposant d’autres albums, et en montrant que, et bien en 2018, je disais ça, mais en 2020 j’avais envie de vous dire ça. En 2022, j’avais envie de vous dire autre chose. Et puis là en 2024 avec Jeremy, ou en 2025, on va sortir un album, et on aura envie de vous dire autre chose, de vous montrer qu’il y aura d’autres chansons etc… Et s’il arrive à se démarquer une chanson dans un album, ça permet aux gens de s’ouvrir un petit peu. De voir qu’il y a autre chose que « à nos souvenirs ». Après, le live il est vraiment fait pour ça, ça permet de comprendre l’album. Il permet vraiment de comprendre pourquoi telle ou telle chanson a été écrite. Et le live permet de comprendre qu’il y a des chansons qui ont des doubles sens, on les explique pendant le live ces choses-là.

D’ailleurs « La promesse », comment décrirais-tu ce nouvel album ? Il se stiue entre la chanson et la pop non ?

C’est exactement ça. Plus pop, plus chansons avec des textes qui ont été un peu plus travaillés. On a échangé beaucoup plus à trois. Donc on a fait évidemment un peu plus attention à ça, on a changé de studio, on a demandé qu’il y ait un fond plus organique, qu’on entende vraiment une guitare, qu’on entende le doigt sur la contrebasse quand il y a une contrebasse de jouée ou sur la basse. Après, au niveau des chansons, il est un peu plus engagé, sous le fer de lance de la chanson « Quand » avec Jean-Jacques Goldman. Il nous a dit « mais vous savez, vous pouvez aussi vraiment donner votre avis, vous êtes à votre 3ème album, si vous avez des choses à dire, dites-les. » Après il faut les dire évidemment intelligemment, et on connait notre public, on sait que c’est un public familial. On n’a pas un public de rock, et on ne va pas balancer des choses trop dures ou trop négatives, ce n’est pas le but non plus. Quand un enfant de 5 ans ou 8 ans vient nous voir en concert, il ne faut pas qu’il entende des choses négatives sur chaque chanson, ce n’est pas le but. Ou alors il faut que ce soit tourné à la dérision, ou qu’on le fasse rire et dans ce cas-là, ça fonctionne.

Est-ce qu’il est plus personnel aussi ?

Oui, il y a un côté un peu plus personnel puisqu’on s’est mis à écrire à trois, donc chacun a des choses personnellement à dire et les a dites. En tout cas à ce moment-là,  on avait des choses personnelles à dire.

Quand on écoute l’album, il y a des moments très optimistes, très festifs, des moments un peu plus sombres. Qu’est qui vous dicte dans l’écriture ?

Oui, c’est ce qu’on voit tous les jours. C’est l’esprit dans lequel on est tous les jours. Pour avoir la chance d’etre en haut, d’être heureux quand tout va bien, il faut être passé par les bas aussi. Donc il faut le dire aux gens. Dès le premier album, il y avait une chanson qui s’appelait « Adesias » sur la disparition de quelqu’un, sur le fait que quelqu’un s’en aille. Il faut ces moments-là pour se dire, quand on est en réunion de famille derrière, qu’on est 30 et que tout se passe bien, qu’on mange bien, qu’on a du chauffage, qu’il faut être heureux. Il faut passer par ces bas-là en tout cas.

Dans toute cette aventure, quels seraient les souvenirs qui remonteraient à ce moment-là ? 

Forcément, je pense que ce serait, enfin tous les trois, si on faisait l’interview, je pense que ce serait des dates de concert. Après, elles seraient différentes, mais on aime bien dire qu’aux Francofolies à ce moment-là il y avait une ambiance particulière par exemple, chacun aura son moment. Moi j’ai pas forcément des grands moments en studio, parce que j’aime pas le studio, bien que je commence à aimer ça, mais je n’ai vraiment pas du tout aimé ça sur le premier et le deuxième album. Il demande à Jeremy son ou ses moments préférés : réponse : les festivals. Les festivals, tu vois il répond comme moi, c’est les festivals, les concerts.

Et pas le studio donc ?

Non, mais on a concrétisé cette passion-là, parce qu’il y avait le public et parce qu’on aimait aller en concert, donc si tu demandes où en est bien et qu’est-ce qu’on retient ? On retient forcément les concerts.

Enfin quelle est la suite?

La suite, on est déjà dedans avec Jeremy. On l’a anticipée depuis le mois de septembre. On est en train d’écrire le quatrième album, et donc la suite c’est la préparation de ce quatrième album, trouver des titres qui sortent du lot peut-être, faire un clip, deux clips. On est vraiment dans cette optique-là.

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A deux ou à trois ?

On est à deux pour l’instant, et on sait que forcément pour le live il nous faudra une voix féminine, que ce soit une chanteuse seule ou des choristes, il faut qu’on essaye de trouver cette alternative-là. Mais on a déjà une quarantaine de chansons, 45 je crois qui se font à trois…Il faudra trouver un moyen de les interpréter. Après, y a des chansons sur lesquelles on pourra peut-être dire « tiens le public c’est vous qui allez faire la voix féminine », mais on ne pourra pas se le permettre sur toutes les chansons. On ne va pas demander au public de faire les harmonies.

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