Interview Florence Foresti (Partie 2) et extraits vidéos du spectacle

Avant son passage à Toulouse, Florence Foresti se confie; découvrez la deuxième partie de son interview aujourd'hui et des extraits de son spectacle.

Florence Foresti sera au Zénith de Toulouse les 25 et 26 Mars prochain avec son spectacle "Mother Fucker". Avant le début de sa tournée, elle se confie. Découvrez son interview en trois parties de mercredi à vendredi sur Toulouseblog.fr.

>> Voir la première partie de l'interview

Florence, avec Mother Fucker, c’est la première fois qu’une humoriste aborde la maternité, la grossesse et l’accouchement de la manière dont vous l’abordez sur scène, d’une manière cynique. J’ai envie de demander pourquoi il n’y a ni chichi ni tabou dans votre bouche à vous ?
Parce que je vis comme ça. J’ai grandi comme ça. Avoir un enfant n’était pas quelque chose que j’avais forcément prévu, l’image de la mère parfaite m’a toujours un peu hérissé le poil. C’est mon éducation. Je ne me retrouvais pas dans ce modèle là. Quand j’ai eu cette expérience, quand j’ai eu mon enfant, j’ai vite réalisé que ça ne m’avait pas changé, je suis restée avec mes défauts, les mêmes envies et les mêmes désirs de femme. Je n’ai pas cherché à casser les tabous, mais à montrer ce que je vivais. Et comme je ne suis pas la seule à vivre ça, ça parle à d’autres femmes.

La maternité rime plutôt avec des clichés qu’il était grand temps de modifier ?
Je trouve. J’aime bien décomplexer les femmes, leur dire qu’on ne peut pas être partout, qu’on ne peut pas être la meilleure, et que finalement on fait avec ce qu’on a. On n’a pas à être des mères parfaites. On a le droit de rester nous même, tout en étant responsable et en les protégeant. On reste nous même. Je pense que beaucoup de femmes n’osent pas se le dire.

Quand on voit le spectacle, on sent le vécu. Je me suis demandé si c’est 100% autobiographique, testé, ou s’il y a des petites choses de fantaisie ?
Tout est 100% vérité. La vie est suffisamment riche pour fournir de quoi rire, de quoi se moquer de soi-même, de quoi avoir de la dérision et des idées. Je me suis juste servie de ce que j’ai vécu. Je ne crois pas l’avoir enrobé. Tout est très vrai, jusqu’aux prénoms, aux expériences…

Vous êtes quel type de maman ?
C’est maintenant que vous voulez connaitre ma vie privée ! Je ne sais pas du tout quel type de maman je suis. Justement, j’aimerais qu’on n’ait pas à se poser la question. Je suis la femme que je suis. La mère se débrouille avec la femme que je suis. Je suis une maman énervée quand je suis énervée, fatiguée quand je suis fatiguée… je suis comme toutes les mamans, j’essaie de me dépatouiller avec le quotidien, avec ma fille qui grandit et qui change. Je n’ai pas la prétention d’être une bonne mère mais je n’ai pas la peur d’être une mauvaise mère. Je me démerde avec mon quotidien comme la plupart des femmes.

C’est quoi la dernière anecdote de Florence Foresti « mauvaise » maman ?
Je peux être mauvaise maman parce que je peux malencontreusement faire mal à ma fille en ne la portant pas comme il faut, en la cognant contre un mur parce que j’ai marché trop vite et la portant dans mes bras. On peut s’accuser de tout. Pour moi il n’y a pas de bonne et de mauvaise mère, il n’y a que des femmes qui font ce qu’elles peuvent avec leur enfant. Je suis comme ça. Je vois au jour le jour, je gère. J’ai juste quelques principes, qui sont les horaires. Ma fille ne se couche pas à minuit mais à 20h. Ce sont des principes qu’on hérite de nos propres parents et qu’on transmet. Ce sont les seules choses importantes pour moi, que l’enfant soit bien reposé et bien rythmé.

Quand on voit le spectacle, il y a la notion de Vietnam qui apparait. Est-ce vous avez eu une grossesse et un accouchement aussi agités et tourmentés que peut le laisser supposer le spectacle ?
Je l’ai vécu comme ça. Il y a peut être des femmes qui le supportent beaucoup mieux parce que c’est dans leur tempérament. Je suis très douillette, très chochotte. Je ne suis pas très résistante. On peut croire que je suis une femme forte mais pas du tout, je ne suis pas le genre de femme qui bosse jusqu’au dernier jour de sa grossesse et qui se lève trois jours après sa césarienne. Je ne suis pas du tout cette femme là. J’ai fait de cette faiblesse un sketch, parce que je me trouvais tellement misérable et peu glorieuse dans ces moments là qu’il est bien d’en parler. Je trouve quand même qu’il y a un côté Vietnam dans l’accouchement et dans ce que vivent les femmes dans leur vie. On sait que les femmes ont plus souvent à faire face à la douleur, c’est génétique et physionomique, et qu’elles sont assez fortes ; on ne les entend pas beaucoup se plaindre, ce n’est pas nouveau.

Comment réagissent les mères de famille qui viennent voir le spectacle ?
J’imagine que certaines ont dû parler avec vous à la fin du spectacle, ou en vous croisant dans la rue. Quelle est leur perception du spectacle ? Je n’ai pas énormément de retour, parce que je ne peux pas sonder 1000 personnes par soir. J’aimerais bien mais c’est impossible. Je pense qu’il y a beaucoup de mères de famille qui aiment le fait que ma parole soit libre et qu’elles puissent parler à travers moi. C’est très présomptueux de dire ça, mais c’est un peu ce que certaines d’entre elles m’ont dit. « Je l’ai vécu pareil, ça me fait du bien parce que je n’ai pas pu le dire, ça me fait du bien parce que j’avais honte de m’ennuyer au parc »… Ce sont des petites choses, qui me font du bien. Les petites choses du quotidien qui nous pourrissent la vie et dont on n’ose pas parler par peur, je trouve ça idiot, la vie est trop courte. J’aime bien faire avancer ça un tout petit peu.

>> Voir la première partie de l'interview

Vendredi, découvrez la troisième partie de l'interview de Florence Foresti.

>> Extraits du spectacle 1
>> Extraits du spectacle 2

Interview réalisé par Franck Peltier

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