vendredi , 4 avril 2025

Interview – Anaïs :  » Je ne sais pas écrire autrement qu’en faisant rire « 

Quatre ans après son dernier album, Anaïs revient avec un 3e opus « A l'eau de javel ». Avant son passage à Toulouse, Anaïs nous présente ce nouvel album de reprises qui remet au goût du jour des titres des années 20 et qu'elle revisite à la sauce swing, pop ou electro.

En 2005, les français découvrent une certaine Anaïs Croze sur scène, avec pour seule compagnie une guitare, une pédale sampler et ses imitations. Quelques mois après, sortait « The Cheap Show », premier album auto-produit vendu à 500 000 exemplaires. En 2007, on la retrouvait en duo avec les Californiens de The Blood Arm, puis en 2008 avec The Love Album.

Vous revenez avec un 3e album studio « A l'eau de javel ». Que pouvez-nous dire sur ce nouvel opus ? Pourquoi l'avoir intitulé ainsi ?

C'est un album en hommage direct à la seule chanson dont j'ai mis les paroles dans l'album, qui s'appelle le Tango Stupéfiant. C'est une chanson chantée à l'époque par Marie Dubas qui était ce qu'on appelait une fantaisiste. Je voulais aussi rendre hommage à un certain pan de la chanson française que moi je connaissais. Et je savais que, malheureusement, les jeunes générations n'y avait pas eu accès. Alors que pour moi, toute mon écriture découlait un peu de tout ça et j'avais envie de montrer que c'était très moderne. Donc le côté « à l'eau de javel » c'est en référence au côté passé-présent et à ce qui était le plus corrosif et impertinent finalement, les années 20 plus qu'aujourd'hui.

Pourquoi avoir choisi de rendre hommage à des artistes de cette époque ? Comment les avez-vous découverts ?

Ce qu'on entend toute petite, ça vous marque. Moi, ,visiblement j'étais encline à apprécier la musique des années 20. Dans ma famille on aime beaucoup rigoler, donc toutes les chansons drôles comme ça, ça parlait beaucoup à mes parents et donc j'ai été bercé à ça. Et pour moi c'était tout naturel, car je ne sais pas écrire autrement qu'en faisant rire, c'est comme ça. Et puis je pense que j'ai eu le coup de cœur quand j'étais enfant, notamment pour la chanson de Lily Fayol de qui je reprends Le Petit Cochon en Pain d'Épice, qui me faisait pleurer de rire quand j'avais 5 ans et qu'on retrouve sur l'album. Et puis ce sont aussi des chansons que j'ai redécouvertes quand j'étais adolescente car elles ont été rééditées en CD à ce moment-là. Et c'est donc à cette occasion que j'ai pu me replonger vraiment dedans, de façon plus consciente.

Vous aviez donc envie de partager ces chansons avec votre public ?

Oui, mais le pari était osé car c'est un album de reprises pas connues pour la plupart. Mais je les ai choisies car les textes ne sont pas trop éloignés de moi, et puis même si les gens ne les connaissent pas, moi j'ai une grande humilité dans mon travail, par rapport à mes prédécesseurs et je trouve qu'on n'invente rien aujourd'hui. Et puis comme c'était aussi le premier album que je réalisais, j'ai fait comme les acteurs qui passent pour la première fois à la réalisation. S'ils sont devant la caméra aussi, ils jouent plus souvent des seconds rôles. Et comme c'était un projet que j'avais depuis très longtemps, je ne voulais pas tout mélanger, être au four et au moulin en même temps.

Le thème de l'amour semble se retrouver dans vos trois albums, c'est une source d'inspiration intarissable ?

Je n'ai pas l'impression de parler plus d'amour que d'autres dans mes chansons. Surtout que dans cet album je parle pas mal de drogues (rires), d'enfance… et puis les chansons reflètent les interactions entre les humains, donc l'amour en fait partie. Moi ce qui m'intéresse c'est d'écrire sur les relations entre les gens.

Qui avez-vous choisi pour vous entourer sur cet album ?

Pour ma première réalisation, j'ai pu choisir mon équipe de musiciens, auxquels une maison de disques n'aurait peut-être pas pensé. Ce ne sont pas des musiciens studio, ce sont des gens un peu foufous qui ont l'esprit libre, un peu décalé et qui ne font pas des arrangements trop faciles ou trop attendus. Parmi eux, il y a mon frère qui est batteur, mon bassiste, issu du groupe rock No One Is Innocent. Il y a aussi un violoniste fou furieux qui vient d'un groupe du sud qui s'appelle Poum Chak qui est capable de tout jouer.

Vous entamez actuellement une nouvelle tournée pour présenter l'album, est-ce que la scène vous manquait ?

Oui car j'aime bien être sur scène. Mais ce qui me manque par contre un peu c'est ce côté « sans filet », que j'avais quand j'étais toute seule. C'était un peu comme une performance pour moi de me trimballer de ville en ville avec ma guitare. On ne vit pas la scène de la même façon, on est obligé d'aller complètement à la rencontre des gens du fait d'être seule dans une salle.

On vous a aperçu l'année dernière dans le film de Rémi Bezançon, « Un Heureux Événement ». Une carrière au cinéma, ça vous tente ?

J'aime bien jouer oui, et dans ma façon d'écrire, j'ai toujours incarné des personnages. Pour ce film j'ai eu de la chance, car c'est un projet qu'on m'a proposé. Je me dis donc que si les gens pensent à moi pour des rôles, faudrait que j'aille un peu creuser par là. J'aime bien jouer des seconds rôles comme ça car ça permet d'apprendre le métier tout doucement.

Vous avez joué sur la place de la Bastille à Paris le soir de l'élection de François Hollande (ndlr : le 6 mai). C'était important pour vous de participer à cet événement ?

Ce n'était pas un soutien officiel au candidat, mais pour célébrer le fait que la Gauche soit passée. Je ne voulais pas m'impliquer dans une campagne, mais par contre oui je suis de Gauche et je l'assume complètement !

Anaïs au Bikini le 6 juin 2012
22,50€ – 24€ / 25€ sur place

Réservations :
http://www.lebikini.com
 

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