jeudi , 25 avril 2024

Interview : Vianney continue son ascension !

Après une Dynamo complète en mars dernier, un show exceptionnel à la Prairie des Filtres le 14 juillet, le chanteur Vianney sera de retour à Toulouse, au Bikini cette fois, ce 21 octobre. Rencontre six mois après, de nouveau, avec le lumineux chanteur. 

Ses morceaux ont la couleur et la chaleur des feux de joie, le rayonnement des grands embrasements populaires. Chanteur à textes et à voix, Vianney s'impose avec son premier album. Sans effort ni cliché. Idées blanches, c'est l'histoire d'un mélomane qui s'ignorait, ou presque, jusqu'à l'éclosion de ces 12 chansons.  Après une première interview en mars dernier (lien ici), Toulouse blog a fait le point avec le chanteur après un été riche.
 

Notre première rencontre a eu lieu il y a presque six mois. Depuis, le succès est au rendez-vous pour toi . Dans quel état d'esprit es-tu avant de reprendre la tournée ?
Je suis vachement bien. Surtout, comme tu le dis, la tournée reprend et j'en avais bien besoin. Là, j'ai fait énormément de promo, j'ai besoin de quitter Paris et voir le public. Sinon, tous se passe hyper bien pour moi. Il n'y a que de bonnes surprises .

La saison des festivals est passé. Comment l'as tu vécu, étant donné que c'était ta première ? Quels souvenirs gardes-tu ?
Cet été, j'ai fait pas mal de dates : quinze en juillet et autant en aout. J'ai fait le plein de musique, de scène et de rencontres. Il y a eu des moments très forts qui restent gravés en moi depuis. Je pense notamment aux Francos à La Rochelle. J'ai adoré ce qui s'est passé : l'endroit, le public, les gens…Il y a eu aussi le Printemps de Bourges, qui pour moi, était très particulier ; je fêtais mes un an de scène.

Après un an de scènes, comment as-tu évolué ?
Ecoute, pour être franc, je n'avais pas de stress avant, je n'en ai toujours pas. Ça ne change pas ! Par contre, je m'y suis amélioré. Je sens une véritable évolution. J'ai progressé sur mon set, sur les morceaux et mon aisance scénique. Je me suis forgé une expérience et un style de concert qui me correspond aujourd'hui encore plus qu'au début. D'où mon besoin de retrouver la scène rapidement. J'essaye beaucoup de chose sur scène et cela crée des sets différents de scène en scène.

Tu repasses à Toulouse après une Dynamo mais surtout après un 14 juillet à la Prairie des Filtres. Quel souvenir te procurent ces passages ? Notamment ton duo avec les Cats On Trees le jour de la Fête Nationale.
Tellement de bons souvenirs. C'est indéniablement mon meilleur moment ce 14 juillet. J'étais heureux de pouvoir partager la scène avec les Cats. Une amitié est née entre nous, on est vraiment très proche, et ce n'est pas uniquement des paroles consensuelles d'artiste. Et puis Toulouse, le cadre, l'ambiance, le public…tout était réuni pour faire de cette date un moment privilégié dans ma, jeune, carrière.

En six mois, tu es passé de la belle révélation à un artiste plus médiatique au succès grandissant. Comment vis-tu ces évolutions ?
Je le gère tranquillement. J’ai du faire un petit effort d'adaptation au début. Je ne me rendais pas vraiment compte de ce qui se passait pour moi, en fait. Jusqu'en août, jusqu' à mes vacances, rien ne me mettait la puce à l'oreille. Mais, en vacances, les moments en famille ne sont plus les même. Les gens me reconnaissent, m'abordent.. J'ai dû m'adapter à ça. Ce qui est assez terrifiant car ma famille est présente et je veux la protéger. Ce qui est encore plus étrange, c'est que je n'ai pas l'impression de changer. Ce sont les choses qui changent. Pourquoi ? C'est pourtant normal, je crois. J'ai évolué personnellement mais les gens ne voient pas ça.

Le succès est tellement fort que même les Guignols ont fait une reprise de « Pas là ».
C'était très drôle. Franchement, en plus, c'était les Guignols qui reprenaient la chanson. Tu sais, mes chansons ne m'appartiennent plus depuis qu'elles sont sorties. Les gens en font ce qu'ils veulent. Et quand c'est fait avec talent, j'en suis d'autant plus fier.

Revenons un peu sur l'album « Idées Blanches ». A l'écoute, on ne sent pas énormément tes influences. Ou plutôt, tu les as assez digérées pour créer ton son. C'était une évidence pour toi d'éviter les étiquettes musicales ?
Non, je n'ai jamais voulu effacer mes influences. Moi, je les entends, et si les gens remarquent, tu vois, ça ne me dérange pas du tout. Je n'ai aucune volonté à les gommer. Mais si je suis assez content qu'on ne les remarque pas forcement et qu'un son plus personnel s'en dégage. Mon son, ma patte, est sûrement du à ma voix, aux traits de mes chansons. Mais je ne prend pas conscience de ça, au risque de tomber dans la caricature. Donc je me dis qu'il n'y a pas de style Vianney, donc je peux ainsi avancer plus tranquillement.

Donc pour un prochain album, ce sera un autre Vianney ?
Ecrire pour un album, j'ai vraiment du mal. Je n'ai jamais arrêté d'écrire ou de composer. C'est sur qu'on va y venir sur un second album, pour l'instant je me pose aucune question de savoir quelles seront les sonorités ou les chansons. Ce ne sera pas pour tout de suite. La tournée avant tout. Je me concentre sur les choses les unes après les autres.

Tu dis avoir d'autres chansons en réserve. Est-ce que tu joues ces titres lors de tes passages sur scène, comme le font certains artistes qui testent leurs morceaux ?
J'ai essayé de tester, mais je n'aime pas du tout ça. C’est comme montrer un truc hyper intime qui n'est pas encore à la disposition du public. C'est bizarre. Je préfère revisiter des titres ou faire des reprises que tester quelque chose qui m'appartient encore !

Après deux interviews, je sens que tu restes très discret sur l'intime. Un besoin d'avancer un peu masqué ou plutôt sans trop en dévoiler sur ta vie personnelle ?
Quand c'est pour comprendre mes chansons, je peux comprendre. Avec toute la promo que je fais, j'ai l'impression d’énormément donner en étant assez généreux. Je peux être très ouvert jusqu'aux limites de ma vie privée. Surtout concernant la famille, cela me gêne, donc je cache tout ce côté là. Même si je comprend que ça intéresse certains, je ne veux rentrer là dedans.

Revenons donc à l'album, et à ta collaboration avec Antoine Essertier. Qu'a-t il apporté à ta musique ?
Beaucoup, voir énormément de choses. Antoine a trouvé un équilibre entre sa culture et ma couleur de chanson. Il a amené des émotions électroniques, même si dans l'approche cela reste très acoustique. Il a permis à mes chansons d'être plus compréhensibles . Il est d'une utilité indéniable, je jure beaucoup par lui.

Tu pourrais aller vers de la musique plus électronique par la suite ?
Au contraire, j'entends que de la programmation par ordinateur aujourd'hui. Entendre de vrais musiciens avec des prises lives me manque réellement. Je pense aller plus dans cette direction par la suite. J'aime qu'on puisse jouer avec des vrais instruments au risque de se planter. Là j 'ai enregistré des morceaux pour les albums hommages à Téléphone et Bob Marley en guitare voix et prise live…ça m'a fait énormément de bien !

Parlons de ce projet d'album hommage à Téléphone. Que représente ce groupe pour toi ?
C'est un groupe mythique de base. On m'a approché via ma maison de disque. Je suis assez heureux de pouvoir participer à ce projet, car c'est important : Ils ont marqué notre musique.

Faire partie d'un album hommage ne te dérange pas ?
ça ne me dérange pas. C'est vrai qu'on est dans une mouvance de reprise. L'idée me plaît quand il s 'agit d 'un phénomène artistique phare, même si pour la plupart c'est pour des raisons pécunières évidement.

Te considères-tu aujourd'hui comme un chanteur ? Comme un musicien ?
Déjà indéniablement, j'ai pas mal évolué dans ces domaines. Je le suis, c'est certain. Mais pas exclusivement. Je ne me vois pas comme ça en réalité. Malgré le temps, je n'arrive toujours pas à le voir. De l'extérieur, tu peux me le dire. Mais ça fait partie de moi, comme beaucoup de choses. C'est ce que je suis, comme les voyages.

En parlant de voyage, tu es parti en vélo pour Berlin au mois d’août pour la sortie de ton album. Tu avais besoin aussi de reprendre le vélo et te vider la tête ?
Ça m'aide beaucoup c'est clair. J'ai réalisé que j'avais besoin d' effort et de solitude. Encore plus cette année que les autres précédentes. Je n'étais pas seul de l'année, il me fallait partir pour respirer et me retrouver avec moi même.

Tu es aussi un artiste engagé. On t'a vu parler des enfants malades par exemple. C'est important pour toi d'être engagé quand on a un statut comme le tien ?
C'est tellement logique. C'est la seule réelle utilité d'une notoriété. Essentiel donc ! Justement les Enfoirés, ça m'attriste qu'on tape dessus chaque année alors que beaucoup ne font rien. C'est naturel je trouve, il ne faut pas faire preuve de frilosité et s'engager. Après, je vois comment ça fonctionne autour de moi, et je comprend que certains aient mauvaise presse car ils font ça pour de la pub. Mais pour beaucoup, ce n'est pas le cas. Moi je le fais car je pense que c'est essentiel. Peu importe mon statut ou que cela dérange certains.

A l 'heure où les artistes prennent de moins en moins de risques, toi tu en prends comme dans les années 70. Tu te dis aussi garant de la variété des années 70. Crois tu être né dans la bonne période ?
(Rires). Oui je suis né dans la bonne période. Content de ne pas faire partie de ce qui se fait aussi. J'aime cette période, j'aime mon temps. Mais essayons d'aller mieux.

Est-ce que Vianney est heureux aujourd'hui ?
Complètement. A 200% . C'était déjà le cas avant. Beaucoup de choses ont changé, des périodes différentes se succèdent mais elles sont toutes aussi lumineuses.

 

Vianney en concert
Mercredi 21 octobre à 20h au Bikini
Réservations : www.lebikini.com

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