mardi , 23 avril 2024

Garorock 2017 : Interview avec Ludovic Larbodie, programmateur du Festival

Du 30 juin au 2 juillet, à Marmande, Garorock revient pour une jouissive 21e édition avec un line up unique dans son genre. Rencontre avec l’homme derrière la programmation Ludovic Larbodie.

Cette année encore, le Festival propose une programmation dantesque avec Justice, Phoenix, MIA, Foals, London Grammar, La Femme, Mr Oizo, Her, Horror, Beth Ditto, Diplo ou encore FFF et Mac Miller, Petit Biscuit, Mat Bastard…L’occasion de faire un point sur l’édition 21 de Garorock avec le programmateur Ludovic Larbodie.

Comment te sens-tu à quelques jours du festival ?
On est dans les finalisations, on a commencé le montage le 5 juin. On est dans l’excitation totale. Moi, je commence déjà sur 2018. En tant que programmateur, j’ai toujours un festival d’avance. Nous on sait que ça va être beaucoup mieux que l’année dernière donc il me tarde de voir les gens profiter de ce Garorock là. Chaque année, on améliore. On est un festival indépendant, nous n’avons pas une multinationale derrière nous, donc on a des moyens limités. On s’est donné 25 ans pour arriver au festival idéal. Là on fait un grand bond dans l’organisation, dans les animations… Les gens vont halluciner.

La programmation s’améliore aussi d’année en année. Les artistes viennent plus facilement ?
Je trouve aussi pour la programmation. Et les artistes viennent en effet plus facilement je crois. Déjà, on a un accueil génial pour les artistes, comme pour le public. On veut que ce soit au même niveau. Le site est extraordinaire, et le public aussi. Il est jeune et festif. Les artistes n’ont pas un public comme ça tous les quatre matins. Et, aussi, c’est le seul gros festival du Sud Ouest. Avant ils avaient peu d’événements, donc ils viennent plus facilement car ils ont rien d’autre dans la région sur cette période là sinon.

Quelles sont les nouveauté de cette édition 2017 ?
Cette année, on a mis une nouvelle scène au Camping dès le jeudi avec Salut C’est Cool et autres. Une seconde scène rock aussi en parallèle à cette scène Electro. Beaucoup d’animations tout au long du week-end. Il y aura beaucoup plus d’opérationnel par les partenaires sur le site avec un Château William Lawson, de la déco…Marmande est une ville de 130 000 – 150 000 personnes pendant quatre / cinq jours donc il faut faire quelque chose avec plus de lieux de restauration, de petit déjeuner. On recrée une ville dans la ville. Marmande est une ville de 15 000 habitants, donc il n y a pas assez de lieu pour vivre l’expérience Garorock. Donc pour vivre l’expérience à fond, on a créé cette île avec une fête foraine. Plus que de la musique c’est une expérience autour de la musique. Ce qui nous intéresse aussi, en plus de la musique, c’est que les gens passent cinq jours de vacances comme cinq jours à Ibiza.

Tu t’occupes de la programmation. Comment se passe le choix des artistes ?
On est trois programmateurs. L’excitation commence toujours par nos envies à nous. Ce qu’on aimerait voir l’année prochaine. On fait des listes d’artistes. On voit ensuite les tourneurs en France, en Angleterre, aux Etats Unis.. On voyage dans plusieurs pays, plusieurs festivals, pour y voir des artistes qu’on n’a pas l’habitude de voir. Quand on arrive en décembre, la programmation est presque terminée même si on donne les noms au compte goutte. Et, l’excitation est dans le fait d’avoir les artistes qui nous font kiffer à nous aussi. Les gens qu’on a écoutés étant jeunes comme les nouveautés, et les nouvelles tendances. C’est excitant et stressant à la fois, car si tu n’arrives pas à les avoir, il faut vite rebondir. Eviter les fixations. Après ça fait 21 ans qu’on fait ça donc on a pris l’habitude. En décembre cette année, on était hyper serein et fier de nous car on savait qu’on allait avoir Justice, Phoenix, MIA, Royal Bloods..On avait notre ADN.

Et à partir de cet ADN vous composez ?
Oui, une fois qu’on a nos grands noms, on va chercher les artistes qui peuvent s’associer à ceux-là. Si on a Queen of the Stone Age, on cherchera des noms plus dans le stonner et le métal. Quand on fait venir une locomotive, autant amener et faire découvrir de jolis artistes. On essaye de ne pas avoir de choses convenues. On ne voulait pas un amas de têtes d’affiche et on va voir quelque chose exceptionnel et original.

Garorock suit toujours les tendances du moment ? Quel est la ligne directrice ?
En effet, être dans les tendances du moment est notre ligne directrice. Etre Electro-pop, rock et Hip Hop. Il faut toujours se renouveler, suivre les tendances et ne pas être has been. On a toujours été sur les tendances du moment. C’est important pour nous et pour le public aussi.

Le Festival a réuni 130 000 festivaliers l’an dernier. Vous espérez le même taux de remplissage ?
A jour égal, on est sur le même nombre de réservations. On ne sait jamais ce qui peut se passer, on est assez content. Il y a toujours un petit stress à ce niveau là car c’est un gros budget, de 8 millions d’euros avec des enjeux financiers car c’est à 85% par des financements privés. Donc on a besoin de ça pour continuer de grandir. On s’est fixé 25 ans pour arriver à la version 3 du Garorock et au festival qu’on souhaite. Après on arrêtera d’évoluer. Le but n’est pas de faire 50 000 personnes par jour, mais d’avoir 50 000 personnes qui vivent l’expérience à fond. Qui s’éclatent et soient bien. Marmande reste une petite ville et on ne peut pas accueillir tout le monde.

Quels sont tes trois meilleurs souvenirs des éditions précédentes ?
C’est toujours très compliqué. Il y en a un c’est le pire et le meilleur. C’est l’annulation. On apprend qu’une tempête arrive, que le Festival est Sold out, et qu’il faut évacuer tous les festivaliers pour les mettre à l’abri et qu’on nous dit à 19h que la tempête n’aura pas lieu. Et dans le même temps, on a évacué tout le monde, démonté les scènes, que les artistes sont là mais qu’on peut rien faire. J’ai dis à mes techniciens de mettre du son dans le camping, on a ramené les artistes au camping et on a fait une méga teuf là bas gratuitement pour 15 000 – 20000 personnes. Du coup le concert de Shaka Ponk et Skrillex le lendemain on l’a offert aux personnes du samedi. C’était dingue et fou ! Un moment démentiel ! Je retiens aussi le souvenir du premier Garorock sur la plaine de la Filiole. C’était exceptionnel aussi. Artistiquement, ça m’embête de donner un nom sur autant de festivals. On a du faire 1 000 artistes.

Cette année, trois artistes coup de cœur ?
Je vais dire Horror, Thérapie Taxi et un troisième, je dirais MIA.

Enfin quel est l’artiste qui va surprendre cette année ?
Clairement, Beth Ditto.

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