Le festival Echos & Merveilles fête sa 5ième édition à Bruguières, sur le site du Bascala et son parc de 5 hectares, du 5 au 7 mai prochain. Rencontre avec Nicolas Chaccour, directeur du festival.
3 jours de fête et de découverte pour toute la famille sur la thématique des Cultures de l’Imaginaire, des mondes fantastiques et de la médiévalité. 4 scènes de concert avec les plus grands noms européens des musiques celtiques, pagan folk, nordiques comme FAUN, FINNTROLL, CORVUS CORAX, CECILE CORBEL, LUC ARBOGAST, TROBAR DE MORTE, THE SIDH, STILLE VOLK, et bien d’autres encore, qui en feront la plus grande scène européenne de ces styles musicaux. Le Festival Echos et Merveille fait donc son retour au Bascala de Bruguières avec une belle affiche mais pas seulement.
A quelques jours du festival, le directeur du festival, Nicolas Chaccour fait le point sur les nouveautés, l’absence de l’événement pendant 4 ans et sur le festival en lui-même.
Le week-end prochain, le Festival Echos & Merveilles est de retour au Bascala. Comment se sent-on à quelques jours du festival ?
Plutôt vigilant et serein à la fois. Vigilant sur la météo, mais là on ne peut rien y faire. Vigilant sur tous les points de derniers détails de travail, parce qu’il y a beaucoup de monde qui bosse sur le festival, et on a plein de choses à finir de régler pour que ce soit bien. Mais assez serein quand même parce qu’il y a eu un gros travail des équipes depuis plusieurs mois, voire plusieurs années pour certains puisque c’est un report de quatre ans. Et enfin serein aussi parce qu’on sent qu’il y’a quelque chose qui se passe au niveau des familles, du grand public. Donc on sent qu’il va y avoir du monde et on accompagne l’évènement comme il faut.
Le dernier festival a eu lieu il y a 4 ans en raison de l’épidémie de Covid et d’autres aventures. Est-ce que cela a été une période de doute ?
Oui et non puisqu’il y a eu pas mal d’épisodes. On a failli partir à Carcassonne parce que Carcassonne nous avait appelé. Finalement, ça ne s’est pas fait et on est très heureux de rester à Bruguières en fait et de nous installer tous les printemps là-bas. Il y a eu quelques doutes oui, à certains moments. Un groupe de musique nous plante quatre mois avant, et on ne sait pas vraiment pourquoi. Il a fallu gérer le public avec les reports et tout le monde ne comprenait pas. On a des festivaliers très compréhensifs, d’autres un peu moins donc, quelquefois ça mine un peu le moral mais globalement il y a une bienveillance quand même générale autour du festival. Il y a une conviction depuis le début que ce festival devait revenir et devait revenir fort !
Vous vous installez de nouveau au Bascala à Bruguières. Quelle est la relation avec ce lieu et cette ville ?
C’est une très bonne relation et l’anecdote c’est que la personne qui nous avait appelé pour Carcassonne est finalement partie de Carcassonne à ce moment-là pour devenir directrice du Bascala. Tout est lié à Echos & Merveilles , c’est très drôle. On a appris à se connaître avec la mairie, avec les services et aujourd’hui on a la maire qui est à fond derrière le festival, tous ses services aussi, tout le monde …On a vraiment les portes grandes ouvertes pour faire ça très correctement, et on sent aussi que les commerçants, les habitants, que Bruguières sont en train de créer une identité autour du festival. Et ça c’est vraiment très très plaisant au bout de quelques années ! Il faut imaginer que c’est un festival qui attend peut-être… 40 000 personnes, avec un grand festival de musique en plein milieu dans une zone résidentielle.
Revenons un peu sur l’origine du festival. Comment est-il né ?
Il est né d’une soirée, dans le cadre d’un autre festival que j’avais monté qui s’appelait Rock my Geek, qui était sur les cultures de l’imaginaire en musique. Il y avait une soirée Médiéval fantastique en 2016 qui se passait au Bascala, juste une soirée avec trois groupes et ça avait cartonné. Il y avait déjà le traiteur médiéval « Le tranchoir » ,et tout avait pris en fait ce jour-là. On a compris qu’il se passait quelque chose et donc on a continué en 2017. On a appelé ça Echos & Merveilles avec deux soirs de concert. Et à la fin de l’édition 2017, on s’est rendu compte qu’il y avait un parc autour. On n’avait même pas vu ce parc. On a pris l’ampleur de la chose et on a créé à partir de 2018, trois soirs de concert et le parc en journée sur un jour et demi. En 2019, on a fait trois jours de festival en journée et trois soirs de concert, donc c’est devenu vraiment l’identité, avec les 150 artisans, avec des animations, des scènes en extérieur, etc.
On parlait de fantasy, un genre devenu grand public maintenant. Beaucoup de gens s’y intéressent grâce aux séries, aux films, aux jeux vidéo. Est-ce qu’on le ressent dans le public du festival ?
Oui, ça c’est une histoire à mettre en parallèle avec l’histoire de notre groupe de musique qui est à l’origine du festival, Neko orchestra. Quand on a commencé à rendre des hommages à des compositeurs de musique d’anime japonais etc. il y a 11 ans, ces compositeurs-là on ne les voyait jamais en France. Et finalement, par un concours de circonstances qui n’a rien à voir avec nous, on a des concerts d’Hans Zimmer à Bordeaux ou d’autres compositeurs à Toulouse. On se rend compte qu’il y a une vraie démocratisation sur ces 10 dernières années des cultures imaginaires en général, une normalisation, banalisation aussi, de tout ce qui est mangas. Quand il y a un film d’animation qui sort, ça devient un film comme les autres et c’est pareil pour la fantasy depuis 10 ans. Il y a eu Game of Thrones qui a changé la donne un petit peu, il y avait Le Seigneur des Anneaux juste avant Harry Potter. Game of Thrones en 2011, ça a vraiment fait la bascule dans le grand public. Après, tout le monde ne va pas aller lire des romans très poussés sur ces univers-là, mais au cinéma, dans les séries, on adapte de plus en plus de romans de fantasy, etc.. Ça devient un gros succès. Donc oui, le grand public aujourd’hui s’en est emparé. C’est devenu assez mainstream mais dans le bon sens du terme. En tant que passionné, c’est ce qu’on attend depuis des années. Je ne vais pas faire la caricature du gars qui joue à Donjons et Dragons depuis 20 ans, mais aujourd’hui de savoir que c’est devenu une culture très très importante ça fait plaisir, et ça veut dire que tout le monde peut croiser un dragon, un chevalier, s’initier en grandeur nature et c’est pour ça que c’est aussi le bon moment pour ce festival pour revenir.
Quelles sont les grandes nouveautés de cette édition ?
La grande nouveauté, c’est qu’on a enlevé la partie Salon du Livre. On prépare un événement encore plus massif en janvier prochain autour de ça, mais du coup on a vraiment structuré l’identité autour de la musique, des animations et du marché… et de l’extérieur. Du coup il y a deux grandes scènes musicales au lieu d’une, elles vont être magnifiques. En tout, il y a 30 groupes. Il va y avoir 18 groupes qui vont jouer en journée et qui sont du même niveau que les groupes qui jouent à l’intérieur. Ça c’est une grosse nouveauté. C’est-à-dire qu’à cinq euros la journée, on a déjà des groupes qui ont joué à 36 € en intérieur donc c’est assez fort. Il y a aussi notamment un drakkar sur le lac et il y a 20 fois plus de troupes d’animation traditionnelle que la dernière fois. La dernière chose, c’est qu’il y a une chasse au trésor pour adultes.
Une chasse au trésor ?
C’est la nouveauté en plus de celle pour les enfants. On remercie d’ailleurs les artisans qui ont donné des lots pour la chasse des enfants. Mais pour les adultes on a fait un truc sympa : on fait gagner un voyage en terre viking, c’est-à-dire partir en Norvège une semaine tous frais payés, et si on est bon on arrivera à faire le lien avec des groupes de musique de là-bas aussi, et les gens qui vont gagner ça pourront même choisir la période à laquelle ils veulent partir. On va créer le voyage avec eux et tous frais payés. Et ça, c’est pour le gagnant de la grande chasse au trésor pour les adultes.
Quand aura lieu la chasse au trésor ?
Samedi et dimanche. C’est du samedi au dimanche, il faut être là dès 14 heures le samedi, il y a des indices sur des choses liées à la temporalité aussi, donc on va travailler là-dessus. Donc voilà pas le vendredi, mais il faut être là le samedi et le dimanche pour cette chasse au trésor.
Comment se passe la programmation du festival ? Vous travaillez en groupe ?
Alors moi j’ai des idées, mais il y a aussi un co-programmateur, qui est aussi un musicien du festival que je salue, parce que lui il connaît vraiment très très bien ces cultures là et depuis le début en tant que co-programmateur du festival, il amène des groupes, il sait en fait quel groupe on peut mettre en valeur, quels groupes sont émergents mais importants. Au bout de cinq ans, moi aussi, j’ai des idées de ce que je veux revoir, ce qu’on veut amener aussi. Des artistes amis, des artistes qu’on produit aussi un petit peu, qu’on accompagne. Donc il y a une scène émergente toulousaine, mais il y a aussi des artistes qu’on produit en France comme Faun quand ils sont en tournée ou encore Cécile Corbel qu’on accompagne aussi. C’est une harpiste celtique qui a fait de la musique de film et qui va venir faire un concert. Luc Arbogast qu’on connait bien, qu’on a mis en première partie de Faun à Paris. Il y a un suivi, une sorte de travail pas loin d’un travail de label mais qui n’en est pas un. Il y a des artistes qu’on essaie d’accompagner d’année en année. Il y a un groupe en anglais par exemple Brother Sea, c’est la suite d’un groupe qui était venu en 2018, et ils ne sont pas revenus en France depuis. Ils ne viennent que pour le festival et on est très heureux de les accueillir. Ce sont des groupes qui sont accessibles à tous. Autant on va avoir les pirates celtiques des Libertalia ou des Barbar’o’rhum où tout le monde va s’éclater devant en journée le vendredi ou le samedi, les Compagnons du Gras Jambon , des groupes plus pointus comme Trobar de Morte qui vient d’Espagne et qui vont amener un show assez conséquent aussi en journée, le groupe Skald en soirée, il y a de l’électro celtic avec The sidh, du culte avec Naheulband ; c’est 30 groupes vraiment différents, et c’est l’une des plus grandes scènes européennes dans ces cultures-là. Dernière nouveauté dont on n’a pas parlé, c’est la création d’une bière pour le festival cette année. La cuvée du roi Mundis. Alors Mundis, c’est mon chat, le plus beau de tous les chatons, et on a créé une bière à son effigie qu’il n’aura pas le droit de goûter mais voilà, il n’y a que des brasseurs artisanaux qui sont là. Les bières sont artisanales et la plupart sont bio.
Des coups de cœur pour cette édition 2023 ?
Alors, coup de cœur musicaux, des choses à pas louper, le groupe toulousain Storm avec Guilhem Descq et Sébastien Gisbert. Guilhem Desq c’est un type qu’on adore, qu’on connaît très bien et qui fait de la vielle à la roue électrique, il a révolutionné le genre, il a fait des millions de vue sur Youtube avec ça et là il est avec Sébastien Gisbert qui est un percussionniste absolument incroyable. Tous les deux vont faire un concert le dimanche après-midi sur la scène du Lac et c’est vraiment à ne pas louper. Après, il n’y a aucun concert à ne pas louper : je citerai celui-là parce que c’est Toulousain aussi. Pour les coups de cœur des groupes qui jouent à l’intérieur, on a Prima Nocta qui joue le vendredi soir. C’est un groupe qui a fait sensation à la dernière édition. Là, il faut imaginer des cornemuses, des tambours et puis c’est parti ! Ils avaient retourné la salle du Bascala, c’était une surprise totale et là ils reviennent en force le vendredi vers 23h30 et ça va être le feu. Voilà pour les coups de cœur si je devais sélectionner un groupe de jour et un groupe de soirée.
Qu’est-ce qu’on peut dire aux toulousains pour venir au Bascala ce week-end ?
En fait, les trois soirs de concert vont être complets cette semaine, mais par contre l’intérêt c’est que tout le monde vienne dans le parc et là il n’y a pas de limite. Et surtout soyez curieux, venez en famille, vous allez rentrer dans du merveilleux. Le parc est magnifique, il y a quand même un lac avec un drakkar au milieu. Il y a la réplique du trône de fer sur laquelle vous pourrez prendre des photos. Venez en famille passer la journée. Tout ça pour cinq euros pour un adulte et gratuit pour les moins de 12 ans. On a essayé de faire ça populaire : on se dit une petite participation de chacun, on ne peut pas faire gratuit non plus puisque sinon ce serait difficile à financer. Mais c’est le nombre qui fera le succès et qui permettra de pérenniser le festival. Et nous on a juste envie de dire « Venez ! Vous allez vous éclater ! »
Réservations : https://echos-merveilles-5ans.festik.net/