vendredi , 6 juin 2025

Bigflo et Oli, » Ensemble dans la même direction »

Le Flow qui foudroie, le verbe fort, une présence scénique indéniable : BigFlo et Oli ont construit une véritable réputation. Les deux toulousains seront ce soir à la Dynamo de Toulouse: Rencontre.

 
Aussi lucide que ludique, les deux frères rivalisent de talent. Tout deux étudiants au conservatoire de Toulouse, ils mélangent leur musicalité à la finesse de leur plume. Révélation du dernier Weekend des Curiosités en mai dernier, BigFlo & Oli décrivent leur jeunesse, leurs rêves avec la maturité des "papas" du rap français. Après la sensation, la confirmation. Les deux rappeurs se produiront donc sur la scène de la Dynamo le 11 octobre prochain.
 
Comment vous sentez-vous à la veille d'entrer sur la scène de la Dynamo pour cette première grande date ?
Oli : C'est un vrai plaisir pour nous. On se sent soutenu par tout le monde. Il y a une vraie émulation autour. On est pas stressé, mais plutôt pressé. On y pense tout le temps, on peaufine pour rendre cette soirée inoubliable.  Après les Curiosités, qui furent un grand souvenir, c'est une grande date pour nous. Il y aura beaucoup moins de monde, mais ils viennent uniquement pour nous. Ça fait chaud au cœur.
 
D'ailleurs la scène est l'endroit où votre musique prend toute son ampleur, non ?
Oli : Pour ma part, je me sens plus à l'aise sur scène qu'en studio. On peut s'y tester, profiter du public et ressentir les impressions à chaud. C'est assez touchant. Une véritable folie.
Bigflo : Même constat. On voit directement comment les gens réagissent à notre musique. On peut jouer avec eux, s'amuser, sauter, rapper, faire un véritable show en somme. La scène prend une grande place pour moi.
 
A quel moment avez-vous rencontré la musique ?
Bigflo: Notre père est un musicien de salsa, on l’écoutait donc. Après, on s'est intéressé très tôt aux textes. Très tôt on a écrit. Je ne sais pas exactement quand, ça me semble tellement inné. Ce qui est drôle, c'est quand on revoit des enregistrements de nous à 6 ans, on rappait déjà…bon, ce n’était pas non plus très bien, mais bon, on était déjà là.
Oli : Il n’y a pas eu vraiment de moment. C'est venu en douceur. On écrit, on freestyle, sans vraiment savoir qu'on pouvait le faire. On s'est construit petit à petit. 
 

Quelles sont vos influences ?
Oli : Flo écoute quasi que du rap comme IAM, et l’école du Micro d'Argent, un album qui nous a marqué, comme énormément de personnes. Il y a eu d'autres influences. Nos parents écoutaient aussi de la chanson française. Je me souviens de Nostalgie (rire). Au conservatoire, on a découvert de nouvelles choses, on a travaillé sur des instruments. C'est comme ça qu'on a fait du rap avec beaucoup de textes, très travaillés, en y rajoutant des notions de jazz par exemple. La preuve, ce soir à la Dynamo, on va vous offrir un show extraordinaire où nos influences vont se mixer dans un feu d’artifice hip hop. 
 
Vous vous rendez compte, et je l'ai constaté au Weekend des Curiosités, votre public n'est pas uniquement hip-hop, il est assez éclectique et large…
Oli : Oui, on s'en rend compte. Notamment, en voyant les gens dans la rue. Qu’ils soient jeunes, vieux, rastas, un peu rock, on reçoit beaucoup de mots d'encouragement. On représente peut-être une génération de rappeurs, mais il n y a plus tellement de castes entre les styles. Le rap, comme les autres musiques, s'est installé et n'est plus uniquement voué à une catégorie de personne. On s'adresse à tout le monde. Le rap s'ouvre de plus en plus aux autres.
Bigflo : on est comme n'importe quel artiste : assez ouvert. Un rappeur est un artiste à 100%. On a la chance que notre musique touche un large public, on doit en profiter.
 
Comment se passe le processus créatif entre vous deux ?
Oli : Il n'y a pas de règles dans notre boulot. On prend souvent un thème qui nous tient à cœur ou même d'actualité. On part en freestyle ou sinon on essaye de raconter une histoire autour. Il n'y a pas de règles. Même pour les instrus. On les travaille ensemble pour en sortir le meilleur. Travailler avec son frère est un plus.
 
L'entente est donc au top entre vous ?
Oli : Carrément. On s'entend super bien. En plus d'être mon frère, notre amour de la musique nous rapproche. C'est assez rare. On va ensemble dans la même direction, c'est ce qu'on doit retenir de notre travail. 
 
Dans votre dernier clip, « Pourquoi pas nous », vous mêlez un sentiment assez pessimiste sur l'avenir mais aussi assez optimiste sur votre avenir. Mais avec l'adhésion autour de vous, on sent une vraie réussite pour la suite ? 
Oli : Quand on a écrit la chanson, on était en pleine transition. Il nous arrivait plein de bonnes choses, plein de concerts, pleins de trucs positifs. On voulait faire un bilan ; une chanson transitoire. Il y a toujours la peur de se lancer mais qui s'estompe au fur et à mesure de nos travaux. On est super content, mais on se montre assez prudent sur l'avenir. On sait qu'on joue à un jeu dangereux où tout peut s'arrêter. Il n’en ressort pourtant que du positif.
 
 
 
Dans une interview, Bigflo tu expliques que le rap à plusieurs visages. Où vous situez vous là-dedans ?
Bigflo : Quand je dis qu'il y a plusieurs visages, je parle de la forme. Il y a un rap de tess (NDLR : cité), avec des punchlines etc…Un rap plus conscient, et encore d’autres. Tous les raps sont de même qualité. Nous, on se pose vraiment la question de savoir où on se situe.  On ne s’en soucie pas forcément quand on compose, on continue juste notre chemin.
 
Dernièrement quel est l'album qui vous a marqué ?
Oli : Le dernier Youssoupha. Il a mis le niveau très haut dans les textes. Et musicalement, il tente des choses avec du Dubstep ou même de la rumba en hommage à son père. Son travail est très intéressant.
Bigflo : De mon côté, Drake. Je ne pensais pas accrocher à un artiste qui rappe et chantonne. Mais il m'a marqué. Sinon, le dernier Orelsan que je trouve de grande qualité.
 
D'ailleurs Orelsan apparaît dans votre dernier clip. Comment s'est faite la rencontre ?
Bigflo : On a fait sa première partie lors de sa venue à Toulouse. On s'est posé l'aprem avec lui. On a vraiment sympathisé, discuté, puis on a lui montré ce qu'on faisait et comme l'équipe du Labo (NDLR : boîte de production audiovisuelle) était là, on lui a proposé de participer au clip. On a gardé le lien avec lui après ça. Dernièrement, il nous a invités à son Planète Rap sur Skyrock. On y a pris du plaisir. En plus, on se trouvait entouré de rappeurs de talent. 
 
L'avenir pour Big Flo et Oli ? 
Oli : Comme l'explique Booba, « Future easy ». Sérieusement, on espère plein de bonnes choses. Rien n’est sûr pour le moment. On travaille sur pleins de projets, et de bons trucs vont arriver. On n’en dit pas plus, on prend notre temps et vous serez au courant quand il faudra…
 
JEUDI 11 OCTOBRE 2012 – 20H30
LA DYNAMO TOULOUSE
Tarifs : entrée 12 euros / entrée + T-Shirt 20 euros
> réservations : www.bleucitron.net
 

 

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