mercredi , 1 mai 2024

Benjamin Paulin (Première partie) : « J’ai appris à comprendre l’écriture »

Sur la scène musicale française, Benjamin Paulin perce son trou et nous ballade dans son univers avec un premier album de très haute tenue, voir sublime; Rencontre en deux partie avec un chanteur à suivre de très prêt.

A l'occasion de son passage par le Bikini, en première partie de Philippe Katerine, le nouveau phénomène de la musique hexagonale revient sur sa vie,  Puzzle, son ancienne formation, l'état de la musique actuelle et le rap en général : le tout dans une interview fleuve en deux parties. Gracieux, passionné à l'écriture fluide et sincère, cet homme là ne passera pas comme un coup de vent dans le paysage assez terne de la chanson française. On prend le pari ? Rencontre, en deux parties, avec un homme moderne, attachant et sincère, Benjamin Paulin véritable perle musicale. Respirez. Voilà une bouffée d'air frais…

D'abord, j'aimerais savoir qui est Benjamin Paulin ?
Excellente question. Je me la pose tous les matins. A l'instant T, à 30 ans, c'est un type qui travaille des textes valables, qui fait de la musique et essaye d'exister dans l'industrie actuelle.

As-tu connu des difficultés pour faire ton trou dans l'industrie musicale française?
Il y a beaucoup de possibilité, de plus en plus d'offres. Mais dans la plupart des cas, on est remarqué pour des mauvaises raisons. On a tendance à remplacer le talent par l'argent. Mais, je ne suis pas si alarmiste que ça.

Au départ, tu viens du rap avec le groupe Puzzle. C'est une expérience dont tu as tiré les traits? Quel souvenir t'en reste-t-il ?

Je ne suis pas malheureux. Mais, dans mon cas il est plus facile de faire un trait sachant que j'entame une carrière solo. On a fait trois albums ensemble, sans moyens, sans maison de disques, tout simplement. Aujourd'hui, ça a été plus simple pour moi. Il me reste des bons souvenirs, c'est ce qui m'a donné envie de faire de la musique. C'est un peu un stage à long terme. J'ai appris à comprendre l'écriture.

Comment es-tu arrivé à la musique ?
J'ai commencé très jeune. Et, pas comme tu pourrais le croire. Il n'y avait pas de chanson française à la maison. J'écoutais Michael Jackson et Wham ! Je chantais dessus, mais je n'écoutais pas de la merde de cette époque là. Mes parents n'écoutais pas non plus de chanson. Donc, je n'ai pas cette culture musicale là . Elle était plutôt classique, jazz puis le rap. J'ai découvert des gars comme Ferré, Brel ou Brassens que trop tardivement.

Dans l'Homme Moderne, pourtant, il y a des influences rocks indéniables.

Je n'ai pas de culture rock, donc je n'ai aucun jugement dessus. Je suis passé à côté d'une foison d'artistes. Bien entendu, j'ai écouté Bob Dylan  ou Eddy Cochran. Je voulais aussi chanter à ma manière. J'aime les artistes qui possèdent un répertoire de chansons parlées. Je cherchais ma manière de faire de la musique. Le rap débarquait et je m'y retrouvais. Il assemblait plusieurs parties de moi. Comme le punk, cela c'est fait sans apprentissage, sinon par moi même. Je n'avais pas envie d'apprendre dans des cours.

Avec ton regard d'ancien rappeur, que penses-tu du rap actuel ?

Je le suis de loin. J'ai par ailleurs écouté le dernier album de Booba. Il écrit simplement et spontanément. Mais, je l'écoute au troisième degré, et je retiens que les bonnes phrases. Aujourd'hui, j'écoute le rap d'une autre manière, d'un autre degré. Le rap bourrin me fait marrer. Le problème, c'est que certains ne le savent pas. Le rap a une esthétique différente plus vulgaire et prédéfini. Et, il n'est pas forcément gagnant. Il s'est perdu dans les méandres des stations et il est fait pour faire chier tout le monde. C'est dommage, il y a une véritable culture très intéressante.

Tu sors un premier album dans une période néfaste pour ce format. Ce n'est pas un gros risque ?
Je n'ai plus envie de m'intéresser au format. Le marché commence à mourir progressivement. vendre du physique est devenu dérisoire, ça glisse en quelques sortes. Le plus important est la réaction des gens. Car on met en tête de gondole des artistes pour des mauvaises raisons, pas parce qu'on a envie de l'acheter, mais parce qu'on te donne l'envie de l'acheter. Pour l'Homme moderne, on n'a pas voulu faire de pub à la télévision, ni encore promouvoir à fond le côté marketing. Je sais que beaucoup l'écoute sur Deezer ou le télécharge, mais je ne leur jette pas la première pierre.

Sur scène, tu retrouves tes repères ?
De ma formation avec Puzzle à aujourd'hui, c'est deux sports différents. A l'époque, je  trouvais ma place, on était dans la violence. Là, je me sens plus à poil, je m'ouvre plus. Mais je découvre une autre vie. Cela fait que 7 ou  8 scènes en solo. Mais, je prends de plus en plus de plaisir. J'ai une énorme marge de progression. Je pense que je vais évoluer rapidement. Tu sais, cela fait seulement 2 ans que je chante. Et, je ne pensais pas pouvoir sortir ces performances là. La scène, c'est aussi le cheminement parfait après l'album.

Suite de l'interview demain, avec en autre le côté artistique du bonhomme et la confection de son premier album solo, l'Homme Moderne. A découvrir d'urgence, en attendant la suite…

Benjamin Paulin – Dites le avec des flingues :


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