Le groupe 1995, qui a sorti son excellent premier album "Paris Sud Minute", sera en concert au Bikini ce soir. Rencontre avec Hologram Lo.
Le groupe de rap le plus en pointe de l’Hexagone replonge dans les bacs avec leur premier album Paris sud minute. En deux ans, 1995 a tourné, enregistré, appris le business et aiguisé ses visions. Le groupe présente Paris Sud Minute ce soir au Bikini. L'occasion de faire le point avec Hologram Lo, l'homme dernières les platines et la production du collectif parisien.
Comment se passe la tournée autour de la sortie du premier album du groupe, « Paris Sud Minute » ?
ça se passe plutôt bien pour le début de cette troisième tournée. La première autour d'un album. La Rochelle, Marseille, Londres et Genève, c'est chanmé. Pour la plupart des villes, on est déjà venu et c'est ça qui est génial, de retrouver le public qui nous a découvert auparavant. On prend un vrai plaisir à reprendre les habitudes des concerts : la rencontre avec la salle, les techniciens, se revoir ensemble, vivre des nuits et des jours à plusieurs sur la route.
C'est vraiment votre passion la scène ?
Oui, c'est vraiment un truc propre à 1995. C'est notre port d'attache. A la base, moi je ne peux pas parler à titre personnel puisque je reste dans ma chambre, mais pour eux c'est une vie dévouée à la scène. Les gars se sont fait les crocs dans des Open Mics à Paris puis sur des premières parties énervées. La scène leur permet de se libérer de toutes contraintes. Ils ne seraient rien sans elle.
Quelles sensations vous ont procuré la date londonienne ?
C'est toujours impressionnant de jouer dans des pays ou des régions où le français n'est pas la langue officielle. C'est drôle de voir que les gens comprennent ce que tu dis, même si la plupart sont français. On découvre d'autres habitudes de concert. Une belle aventure assez folle après notre parcours quand même.
Deux ans que vous tournez, vous enregistrez, vous soufflez à quel moment ?
Il faut profiter des quelques jours à Paris entre deux dates. Savoir à quel moment tu vas faire tes trucs à côtés, les moments où tu ne vas rien faire. Il faut vraiment jongler. Il faut aussi savoir souffler pour mieux se retrouver.
En deux ans, deux EP puis un album. Tout s'est enchaîné très vite…
C'est vrai, entre les projets du groupe et les projets solo de chacun, tout va très vite. De toute façon, on vit de notre passion donc nous, on est des drogués de la musique, de faire du rap. Pour les gars, le rap était déjà de base dans leur quotidien avant que ça marche. Au final, les habitudes ne changent pas tellement.
Il y a surtout eu du changement autour de votre médiatisation ?
Tout à fait, il y a une mise en lumière sur le groupe par les médias et on est donc plus sollicité. C'est évident. Le rythme qu'on avait adopté, excepté les interviews, est à peu près le même qu' avant la réussite du groupe.
Parlons de Paris sud Minute. C'était le bon moment pour vous de sortir ce premier opus après la réussite des deux premiers EP ?
Chronologiquement, c'était le bon moment. Au départ, on avait fait la Source dont on est hyper fier car ce disque est le début de l'aventure. Après, c'est un projet qui est fait de manière artisanale, reflétant parfaitement notre état d'esprit de l'époque. On ne savait pas comment travailler de vrais projets, de vrais morceaux, etc… Comme même les techniques de mix, de prises de voix ou de mastering. On était vraiment pas au top. Mais, on a compris des choses qu'on a exploité par la suite sur La Suite. Je considère, en soit, que c'est un bon deuxième projet pour les rappeurs amateurs qu'on était à l'époque. Suite à cet EP, on a appris de nouvelles choses, et donc l'apprentissage de ces deux ans se ressent sur Paris sud Minute. Là encore, on apprend pour mettre en valeur sur un deuxième album.
Quelles différences notes – tu entre les deux formats ?
Sur le format EP, tu as le droit à l'erreur dans la mesure où, comme les formats Mix tape, il est plus destiné à la recherche ou même à la présentation. Tu peux te permettre de faire des petits essais. Alors que le format album, c'est quand même 15 titres. Quand le type lâche 10 balles, il doit être satisfait. Un album doit être parfait de l'Intro à l'Outro. Il faut que ça bouge, que ça soit rythmé, qu'il y ait des moments forts, des moment calmes…Voilà la grande différence !
Avoir son propre studio pour l'enregistrement de l'album vous permet une plus grande liberté ?
Tout à fait ! C'est vraiment un truc que je conseille à n’importe quel musicien en indépendant. Au lieu de chercher à économiser pour se payer des heures de studios, il faut absolument créer son propre truc. Tu as vraiment du temps devant toi pour tester des choses. Paris sud Minute, on l'a fait sur deux mois mais c'est deux mois où on était constamment ensemble dans une pièce de 20m² . On n'a donc pas eu le soucis du temps, et ainsi pu faire l’album comme on le voulait.
A titre personnel, tu produits onze morceaux sur l’album alors qu'on en note un sur la Source puis quatre sur la Suite. C'est le choix du groupe ou le tien ?
Pas du tout un choix du groupe, même s'ils ont leur mot à dire. C'est plutôt moi qui me suis mis une pression particulière en me disant que « c'est le premier album de mon groupe, je dois être présent ». Il faut que j'ai mon mot à dire que le projet. Ils n'ont pas fait des choix sur les morceaux parce que c'est moi. Ils ont reçu plein de productions d'autres gars, dont ils ont gardé les morceaux et inversement pour d'autres. Et pareil dans mes prods. On savait tous ce que représente un premier album. Il fallait pas faire de calcul et tout donner à 200%. On a toujours fonctionner au feeling, comme on aime. Donc naturellement, je voulais être présent, que l'album ait cette couleur ou telle sonorité. C'est pourquoi j'ai proposé celles de l'album.
D'ailleurs sur l'album, tu poses un peu. Une option pour le futur ?
Pas du tout. C'est un plaisir dans mon salon tranquille. Pour le moment, cela reste dans le privé avec mes potes pour le délire. Après j'ai posé un a cappella car ça faisait marrer les gars. Et moi aussi. Pour l'instant, je n'ai pas plus d'envie.
A quel moment, as-tu découvert la musique ?
Depuis longtemps je suis passionné et que je rêve d'en faire. En fait, depuis les premiers logiciels de créations musicales. Il y avait des boucles préparées et tu n'avais qu'à les assembler pour sortir un morceau. Puis, des choses au collège mais jamais sérieusement. A 18 ans, je me suis lancé dedans pour ne pas regretter de rater quelque chose. C'était tellement hypodermique qu'il me fallait sauter le pas.
Quel est le MC qui a le plus progressé techniquement depuis vos débuts ?
Je dirais Alpha Wann. J'ai réécouté ces nouveaux projets, et les premiers textes de 2007 et 2008. La comparaison est impressionnante. En terme d'enregistrement, de flow, de rythmes et de textes. Il a véritablement avancé d'un grand pas. Après tous sont uniques. Ils ont des timbres, des flows et des textes différents qui offrent une grande profondeur dans le groupe. C'est ce qui fait le délire du truc. Ils ont tous développé ça dans les Open mics chacun de leur côté. Et puis ils ont développé leur image.
Quels sont les projets futurs pour le groupe dans les mois qui arrivent hormis les concerts et les festivals d'été ?
Moi personnellement, je suis sur la production du second album. J 'ai fait deux beats qu'ils ont apprécié. On va les faire tourner dans le bus et après on verra quel effet ça leur fera. S'ils écrivent, s'ils délirent dessus ou pas. On est conscient qu'il faut qu'on bosse. Il ne faut pas lâcher. Il y a un deuxième qu'on souhaite sortir. Mais, on ne veut pas se presser, être patient car c'est l'album de la maturité et de la nouvelle marche à gravir. Donc on bosse toujours autant.
L'an dernier, les toulousains vous ont découvert sur la scène du Weekend des Curiosités avec IAM, C2C et BigFlo et Oli. Quelles souvenirs te restent -ils ?
D'ailleurs, big up à BigFlo et Oli, je les valide ces petits, ils sont vraiment très forts. Pour le coup, et on me le demande souvent, mais je crois que c'est la meilleure date que l'on ait faite . Avec aussi l'Olympia. Ce sont les deux meilleures dates de la dernière tournée. En terme de maintenance, d'accueil, de projet c'était exceptionnel. Les artistes étaient cools, il y avait IAM puis on a fait des freestyles avec C2C dans l'après midi. On a rencontré des gens tellement humbles et simples avec IAM . On a passé vraiment une belle journée, que des bons souvenirs. Là, il me tarde de découvrir le Bikini. Que du Love pour Toulouse.
1995 en concert à Toulouse
SAMEDI 13 AVRIL 2013 – 20h
LE BIKINI – TOULOUSE