samedi , 20 avril 2024

Toulouse- Interview : Valérie June, une sirène mystérieuse

Mardi soir, la sirène du Tennessee, Valérie June, sera sur la scène du Bikini à l'occasion du festival Les Inrocks 2013. Rencontre avec une femme mystérieuse.
 
Rustique révélation, la sirène du Tennessee a rénové le folk-blues soulful de la cave au grenier avec son album Pushin’ Against a Stone, confié aux bons soins de Dan Auerbach des Black Keys. Et c’est encore mieux sur scène, où sa silhouette de poupée vaudoue, son banjo cabossé, sa voix sans âge et ses dreadlocks du bayou font toujours monter la température d’une vingtaine de degrés. Rencontre avec une artiste cash et sincère avant son passage toulousain.
 
Vous êtes actuellement en tournée en France. Mais que représente la scène pour vous ?
On dit qu’il faut être “présent” dans la vie. On doit s’accrocher au moment présent! Être sur scène me garde dans cet esprit.
 
Revenons un peu sur votre parcours. A 18 ans, vous partez pour Memphis mais vous ne faites pas d'étude. Pourquoi ce choix ?
J’attends d’avoir 50 ans avant de retourner à l’école. Je voulais étudier l’art (peinture et dessin). Cela sera plus facile de faire ça lorsque je serai plus “posée”. Tant que je suis jeune, je suis contente de voyager partout dans le monde avec tout plein d'instruments et une grosse masse de travail. Quand je serai plus âgée, j’espère être une tortue qui peint des belles toiles.
 
Vous vouliez donc être une artiste à part entière, une chanteuse .Vous montez même un groupe avec une tournée à la clé. Qu'est ce que cela vous a apporté ?
Mon parcours m’a et continue de m’apprendre tout plein de choses. Intégrité et discipline sont 2 grandes vertus que je n’aurai jamais eues si je n’avais pas pris cette voie. La patience et l’introspection, au lieu de regarder autour de soi pour me trouver,  font aussi parties des leçons que je tire.
 
Vous avez commencé à jouer seule sur scène sans filet. Pourquoi prendre ce risque ?
Je n’ai commencé à jouer d’un instrument que très tard. Je n’ai jamais eu le temps de vraiment bûcher. De plus, les gens voulaient m’entendre chanter. Mes anciens fans, amis et famille m’ont toujours encouragé et je ne peux pas les décevoir quand ils me demandent de leur chanter une chanson !
 
Vous avez une voix unique. Magique. C'est votre plus bel instrument selon vous ? Vous l'avez travaillé depuis toujours ? 
Oui, m’entrainer c’est ma vie. Je m’entraine chaque jour ; toute la journée, pour devenir celle que je serai plus tard. C’est comme ça que j’ai commencé à chanter étant enfant. Je ne sais pas toujours dans quel but je m’entraine à telle ou telle chose, mais ce sont des années plus tard que tout prend son sens. “Nous le comprendrons mieux petit à petit” sont des paroles d’une vieille chanson qui explique ce processus. 
 
D'ailleurs vous avez chanté dans les églises. Qu'est ce que cela vous a apporté?
Ça n’a pas affecté ma musique, mais ça m’a ouvert spirituellement. Mon âme peut errer dans des endroits sombres mais comme j’ai eu une éducation chrétienne stricte, je retrouve toujours mon chemin vers des fondations plus solides. Chanter un cantique peut soigner un mal de coeur.
 
Vous avez tourné avec des artistes prestigieux comme Jake Bugg ou encore travaillé avec d'autres comme Dan Auerbach des Black Keys. Ça a été un bel apprentissage !
Si une personne n’est pas assez ouverte pour apprendre des personnes qui entrent dans son cercle c’est qu’elle est bête. Nous devons continuellement apprendre et grandir. On peut apprendre de tout et de tout le monde. C’est en cela que j’ai aimé ces rencontres et qu’elles m’ont aidé à grandir.
 
Vous faites voyager hors des USA la folk, le blues. Vous êtes consciente de porter cette musique en dehors des frontières ?
Peut-être pas si consciente que ça ! Ces deux genres musicaux sont communs à toutes les cultures. C’est tellement cool quand n’importe qui peut créer une chanson de folk ou de blues. Il n’y rien de nouveau dans ce que je fais, si ce n’est que j’apporte mon individualité à une ancienne forme de musique.  
 
Actuellement dans notre pays, que représente la France pour vous ?
L’amour, la lumière et l’excellence en matière de goût en toute matière. 
 
Enfin, qu'est ce qu'on peut souhaiter à Valerie June pour la fin d'année ?
Du repos et de la relaxation… L’année est presque terminée !
 
FESTIVAL LES INROCKS 
Lundi 11 & Mardi 12 Novembre 2013 
LE BIKINI (Ramonville) – 20h00 
Tarif : 25€ / 26€ SP – Pass 2 soirs : 40€
Réservation : www.lebikini.com
 
 
 
VALERIE JUNE – « Pushin’ Against A Stone » – Sunday Best Recordings (PIAS) – disponible en CD et en vinyl chez Gibert Joseph Musique.


A voir aussi

Les cultures tsiganes à l’honneur fin avril à Seissan (Gers)

Du 26 au 28 avril, le festival Welcome in Tziganie fait son retour à Seissan …