jeudi , 25 avril 2024

Toulouse – Interview : Jabberwocky va « le plus loin possible avec Lunar Lane »

Ce mercredi 4 novembre, le groupe Jabberwocky est de retour à Toulouse pour un concert au Bikini. L'occasion de faire le point sur le premier album, "Lunar Lane", avec Camille.

Tout a commencé dans l’ombre pour Jabberwocky, formé par trois étudiants en médecine. La musique comme remède, et leur premier titre "Photomaton", une épidémie, faisant proliférer sur les ondes le spleen d’une femme fatale, au point de non retour. Propulsés par ce single envoûtant, ce trio singulier poursuit sa percée virulente. Après plusieurs longs mois d'attente, le groupe propose l'excellent Lunar Lane, un premier album fort et onirique. Rencontre avec Camille avant le passage de Jabberwocky à Toulouse ce mercredi.

Déjà comment vas tu depuis notre dernière rencontre, il y a un an et demi ? Que s'est-il passé dans ce laps de temps ?
Très bien ! On se sent en grande forme entre la sortie de l'album et les concerts à venir. En l'espace de ce temps, on a énormément enchaîné les concerts pour arriver à une centaine de dates. Là, on arrive avec de nouveaux morceaux, dont de nouvelles versions différentes de l'album. On a travaillé un set plus dansant, tout en gardant l'âme de l'album et des titres. Puis, on a enfin deux chanteuses sur scène pour nous suivre lors de cette tournée. Cela rajoute une nouvelle dimension à nos concerts.

Tu parles d'une nouvelle dimension scénique. C'est toutes les dates qui vous ont permis de prendre une autre dimension ?
Carrément ! On a aussi beaucoup bossé pendant l'été pour obtenir le meilleur résultat possible. Et tout s'est goupillé lors de notre résidence en septembre à Angers. On se sent mieux sur scène pour réussir notre objectif.

Qu'est ce qui a changé ?
Tout ou presque. De la scénographie en passant par les lumières, notre attitude scénique aussi et l'apport de deux chanteuses comme je te l'ai mentionné plus haut. Sur l'album, on a des chanteuses différentes, pour la tournée on a fait le choix de deux voix qui pouvaient prendre la place de chacune sur l'album. Les artistes du disque ont des carrières respectives, on ne pouvait pas les embarquer sur une tournée. Donc on a fait un gros travail avec les chanteuses de la tournée pour ressembler au plus près à l'album.

Parlons de l'album. A l'écoute, on a l'impression d'un voyage de nuit ou dans une soirée. D'ailleurs le nom, Lunar Lane, possède ce charme là. C'est un opus inspiré par la nuit ?
Complètement inspiré par la nuit, oui ! D'où le nom Lunar Lane qui possède plusieurs interprétations. D'abord le côté nuit, voyage à raconter. La Lune pour le côté mélancolique de notre musique, comme thème de fond. Enfin, la Lune est notre côté féminin qui se traduit par les voix féminines de l'album.

Tu parles de mélancolie, l'album possède ce trait de caractère là, non ?
On nous connaît pour Polaroid initialement, un morceau très dansant, surtout en live, là on a quelque chose de plus introspectif. On ne voulait pas aller uniquement dans un sens. Le fait de prendre des chanteuses différentes permettait d'ouvrir les morceaux à des univers différents tout en gardant une cohérence d'univers. L'ensemble reste cohérent et ne part pas dans tous les sens grâce à un gros travail de production qui nous a pris du temps mais qui fut assez jouissif à faire.

Comment décrirais tu le son Jabberwocky d’ailleurs ?
Le son de Jabberwocky part de la mélancolie, avec des mélodies dans ce sens. Le contraste se fait avec une batterie et des rythmes plus dansant à l'opposé d'une mélodie plus triste. Je pense qu'on arrive ainsi à trouver un parfait dosage.

Comment s'est construit ce premier opus du groupe ?
Pour les EP précédents, c'était avant tout un recueil de ce qu'on faisait. Là on a voulu commencer une étape de création en cherchant la direction directement. Le morceau Fog est la base de tout cela. Fog a débloqué la façon de composer. Après, on a tout fait dans notre home studio à Poitiers et chez notre label à Paris. Il y a eu une grosse étape de réalisation sur l’album pour arriver à un truc assez riche. On a réellement bossé grain par grain, sonorité par sonorité. On est allé, avec cet album, le plus loin possible.

Prévu pour le printemps dernier puis repoussé à la rentrée, l'album a mis du temps. Aviez-vous une certaine pression autour de la sortie de Lunar Lane ?
Non pas de vraiment de pression. Le fait aussi qu'il sorte six mois après la fin de réalisation permet d'y voir plus clair. On a plus de recul sur l'objet album et sur nos chansons. Il n'y a vraiment pas de pression : on est assez content de ce qu'on a fait car on n'a pas essayé de refaire un succès. D'ailleurs, notre succès est inexplicable, donc on n'avait dans tous les cas pas la recette pour refaire cela. On a donc trouvé notre style…maintenant le reste ne dépend plus de nous. L'album ne nous appartient plus.

On en parlait justement, l'album comprend des voix féminines. Comment les avez vous choisies ?
Pour la plupart d'entre elles, c'est des rencontres après les concerts, sinon c'est parce qu'on aime l'univers. Pour Mai Lan, par exemple, c'est une rencontre improbable. On s'est rencontré en studio avec un ami, on lui a proposé quelque chose, ça lui a plu et on a pu faire le titre ensemble. D'autre, par internet aussi grâce à une reprise de Photomaton. A vrai dire, on a un petit carnet avec le nom des voix qu'on aime. Après la production d'un morceau, on regarde dans le carnet pour voir quelle voix peut coller le mieux, et on propose à cette artiste là.

Et pourquoi pas des voix masculines ?
Les voix féminines nous viennent plus facilement, mais on n'exclue en aucun cas de travailler avec des hommes par la suite. Il suffit d'avoir l'instru et l'opportunité qui conviennent !

La production d'autres artistes est une direction envisageable en dehors de Jabberwocky ?
C'est quelque chose qu'on aimerait bien faire. Là, c'est notre univers. On aimerait vraiment faire cette exercice dans un autre univers en y mettant juste notre patte.

Pour toi, quel est le titre qui décrit mieux l'album ?
Les autres ne seront sûrement pas d'accord, mais le premier qui me vient en tête, ce serait Alastor. Pas notre préféré, mais d'après les premiers retours, c'est celui qui reste le mieux en tête, le plus dynamique, le plus original.

Vous avez signé chez Pain Surprise Records. Pourquoi ce choix ? Comment vous présenterez ce label ?
Ce fut assez logique. Notre succès a débuté avec Photomaton qu'on a envoyé à pleins de blogueurs et de labels. On en a trouvé un qui nous convenait parfaitement. Une équipe jeune, de notre génération, un collectif à 360° avec des créateurs de pub, de soirées, de clips etc… Donc on a bossé avec eux pour Pola, et on a décidé logiquement de continuer avec eux pour la sortie de l'album. Ils font beaucoup pour nous, on reste fidèle à leur talent. Et, leur projet est respectable !

L'univers visuel est aussi fort chez vous. Est ce primordial de réunir le visuel au son ?
C'est très important en effet ! C'est pour ça qu'on travaille énormément notre univers qui se veut assez onirique. On a des idées en tête, et ceux qui ont fait la pochette comme le clip Fog possèdent la même idée. On s'y retrouve. Ça fonctionne super bien ensemble. Pour le clip Fog, le travail a été assez long, puisqu'il a pris 5 mois. Mais on est content du résultat car il évoque parfaitement notre univers.

Pour finir, vous êtes au Bikini pour la troisième fois, et la première fois en tête d'affiche, quel souvenir de ce lieu ?
C'était notre toute première scène, il y avait beaucoup de monde. Mais on était un peu jeune à l'époque pour la scène, et on avait pas encore d'album. Là, on a un album, les gens connaîtront les chansons, ça risque d'être encore plus fou. Et puis l'accueil est toujours extraordinaire pour nous à Toulouse. Donc, on attend réellement cette date.


Jabberwocky en concert à Toulouse
Mercredi 4 novembre au Bikini
Réservations : www.lebikini.com

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