samedi , 5 avril 2025

The Rusty Bells sonnent un rock fiévreux sur Toulouse

A l'aube de la sortie de leur premier album «  Rebirth », The Rusty Bells arpenteront la scène du Connexion Café de Toulouse. L'occasion d'évoquer l'évolution de la formation toulousaine, la scène, la création, le temps d'une conversation fleuve.

L'évolution du groupe, l'enregistrement d'un premier album, le rock des origines, la scène toulousaine dans sa pureté la plus totale, un son sans concession, avec toujours la même énergie : retour sur la vie d'un groupe toulousain, The Rusty Bells, par l’intermédiaire de Jérémy et Fabien, à l'occasion de la sortie d'un premier album «  Rebirth » et d'une date au Connexion Café le 22 mars.
 
Après plusieurs années sur la scène toulousaine, une nouvelle formule se dégage à l'aube de la sortie de Rebirth. Mais, qui sont les Rusty Bells ?
Jérémy :Question pas si basique, puisqu'elle a changé. On est quatre, il y a Fabien, bassiste ; Thomas, Christophe et moi. On a seulement changé de bassiste, en l’occurrence Fabien, et engagé un organiste. 
 
Le besoin de se renouveler ?
J : A quatre, ça arrondit les angles. On peut faire des trucs plus psyché, notamment avec un orgue. Il y a aussi plus de présence, plus de patate avec le mélange basse/orgue qui fonctionne bien. Un nouveau souffle est toujours salvateur dans un groupe.
 
Comment s'est faite la rencontre ?
J. On se connaissait depuis un petit moment. On se voyait à droite et à gauche…c'était l'occasion justement de se retrouver autour d'une passion commune. Et puis, il y a eu des aventures différentes. 
Fabien : Je faisais partie d'un groupe avant…il y a eu le coup de cœur pour les Rusty et ça m'a permis de passer à autre chose…
 
Comment se passe la tournée ?
J : Depuis septembre, on a pas mal tourné. On a fait Lille, Paris -plusieurs fois-,Lyon, Bordeaux..Avec une très bonne réception…
F. Il n'y a pas eu de date où les gens étaient froids..
J Peut-être Paris, c'est toujours pareil. Mais pas tant que ça ! Il paraît que, pour Paris, c'est bien. Ils sont tellement gâtés par la musique, et possèdent un rythme de vie un peu différent. Par contre, Lyon, c'était fou.
 
Là, vous vous apprêtez à sortir votre premier album. Pourquoi maintenant ?
J. On a eu la chance d'avoir une proposition. Nous, c'est ce qu'on cherchait : mettre sous enregistrement une dizaine de titres. Et du coup, on a réussi à s'entendre pour sortir un Vinyle, un CD et en téléchargement sur internet. C'est surtout le besoin de repartir à quatre de plus belle. Il y a cette volonté de fournir plus de morceaux. Il y a un changement de couleur dans la musique qui est symbolisé par cet album. D'où le titre « Rebirth » !
 
Qu'est-ce que tu appelles « changement de couleur » ?
J. Déjà par les instruments, la manière de jouer, par l'entente…les arrangements changent avec plus de chœurs. C'est tout un ensemble proposant une nouvelle variété de notre musique. Forcément, il y a un petit changement. Une évolution, on le voit comme on veut.
 

 
 
Le vinyle, c'était important pour le grain ? Le son des Rusty Bells ?
J . Pour le son, pour l'objet….on écoute énormément de vinyles. L'avantage est qu'on peut faire les trois en un shoot. 
F. Dans chaque Vinyle, il y aura un bon pour télécharger l'album en qualité CD. Comme ça, il y aura l'objet et on ne bloque pas les gens sur un format. Il n'y a pas non plus énormément de gens qui ont le matériel pour écouter le vinyle déjà, puis pour passer le vinyle en numérique…c'est plus difficile.
J. On a même pensé, il y a quelques jours, à le sortir en cassette pour le délire. Quelques exemplaires numérotés pour le geste…Tu n'es pas au bout de tes surprises.
 
Comment se passe le processus créatif au sein du groupe ?
J. La plupart du temps, j'arrive avec des compos et des textes..
F. Il amène la base, le squelette, pour travailler sur les arrangements. On arrive tous à communiquer  et à débattre sur nos parties mais aussi celles des autres. Cela permet de réellement bien bosser les arrangements autour des chansons. 
J. C'est vraiment le plus gros du boulot les arrangements. Au final, cela ressemble plus au groupe qu'à un seul individu dans la masse. C'est la couleur des Rusty Bells qui se dégage de nos morceaux.
 
A titre personnel Jérémy, comment composes-tu et écris-tu ? C'est un besoin vital ou cela naît sur le moment ?
J. Je développe, je développe les morceaux jusqu'à l'idée de base. En priorité, sur la musique. Les textes arrivent en suite. Je suis plus à l'aise en terme de compositeur qu'en terme d'auteur. D'abord, parce que l'anglais n'est pas ma langue maternelle, faut dire ce qui est. Généralement, on fait tous les arrangements, pour finir par les textes. C'est vraiment pas mal puisqu'on assemble la totalité des textes sur la musique. 
 
Quand on sort un premier album après autant de temps dans un groupe, il y a des doutes ? Est ce qu'on va dans la bonne direction ? 
J. Après, la prise de tête se fait surtout au mixage. Cet album est particulier car on l'a enregistré en live, sans se prendre la tête. On s'est dit qu' « on était meilleur en live qu'en studio puisqu'on joue 90% du temps sur scène ». Du coup, on a passé tout l'instrumental d'un trait, puis les voix. Après, les doutes naissent au niveau du mixage…C'est surtout plus des questionnements que des doutes. Comme le fait de virer deux morceaux de l'album. L'un était en dessous du contenu. Et l'autre était un instrumental qui n'avait rien à faire là. On voulait surtout un dix titres…
 
Pourquoi dix titres plus particulièrement ?
F. C'est le numéro absolu pour nous…et surtout la place du vinyle. On rentre pile dans les quotas pour ce format. Il y a un temps à respecter pas comme sur le numérique.
J. Dès le départ, on s'est dit qu'on virerait deux titres. T'es limité en temps. L'album a été pensé en vinyle en priorité.
F. Après pour un bon album, même un mauvais, au dessus de 45 minutes c'est long. On peut s'appuyer sur les albums mythiques pour faire cette distinction.
 

 
 
Quels sont les influences pour cet album ?
J. Pour l'album, et particulièrement en ce moment, on est à fond sur Reigning Sounds. Énormément les Pinks Flyods, cela en est devenu obsessionnel…surtout pour l'organiste. Il y a du Black Angels, BRMC, c'est un peu la couleur du label aussi.
F. On a tous des influences en commun malgré nos univers différents à la base. Ce qui permet de trouver l'inspiration et des points d'encrage forts entre nous. C'est tout un mélange, avec un éventail différent mais quelque chose de commun.
J. Quand on arrange un titre, on sait comment va sonner les Rusty Bells. On ne va pas se perdre, on respecte notre couleur. S'il y a un truc qui va nous plaire, on va pouvoir l'intégrer tout en restant cohérent dans notre travail. 
 
Niveau son, il y a une grande influence américaine avec un son un peu gras…
F. La bonne impression reste «  ça transpire le cambouis » .
J. Il y a une recherche de son qui va plus dans ces sonorités là que vers une pop rock anglaise. 
 
D'ailleurs, la langue anglaise : un choix évident au départ à cause des influences ?
J. D'abord, par rapport à nos influences. J'adore les paroles françaises. Dans ce style là, ça n'a jamais été fait, ça peut-être bien aussi, mais ça nous correspond pas. Tout simplement.
F. En français, on comprend ce que tu dis donc forcément, tes paroles doivent défoncer. Sinon, tu passes rapidement dans le ridicule. C'est dangereux : soit t'es très bon, soit tu passes à côté.
 
 
Le deuxième album, vous y pensez déjà ?
J. Ouais ! On essaye d'être à fond dessus pour août. Ou plutôt, tout doit être prêt pour l'enregistrer en août. Du coup, on doit commencer à s'y pencher maintenant. Sinon, on va être perdu dans le timing. Après, je pense que, dès qu'on a douze titres et qu'on puisse en virer deux, on fonce. C'est pas la course non plus.
F. Déjà composer, c'est passionnant. Forcement, au bout d'un moment, on veut proposer quelque chose. C'est assez intéressant d'offrir de nouvelles choses à chaque set.
J. Pour le Connexion, par exemple, on va proposer trois ou quatre morceaux du nouvel album…
 
Jeudi 22 mars, vous êtes donc au Connexion Café pour la sortie de l'album. Pourquoi cette salle ?
J. Franchement, parce qu'il n'y a plus rien à Toulouse. On cherchait une belle salle en centre ville où on pouvait permettre une entrée gratuite afin d'axer la soirée sur la sortie d'album. On est dans notre ville donc on voulait marquer le coup en invitant des potes en première partie. Quelque chose de plus convivial ! 
 
Tu évoques le manque de salle à Toulouse pourtant il y a une très belle scène rock…
F. Il y a du très lourd à Toulouse, du très très lourd…et dans tous les styles. Il y a vraiment de purs talents, et peu de villes en France possèdent cette qualité..
J. Après, l'atmosphère est plus sereine concernant les salles. Ils ré-ouvrent le RagTime pour en faire une salle de concert. Le Connexion Café est à balle de concert. Le Pavillon Sauvage et l'Autan repartent doucement. Et, il y a aussi le Cri de la Mouette qui reste droit…
F. Faut dire, qu'entre septembre et février, il n'y avait pas grand chose, on ne savait pas où jouer. Là, il y avait le Connexion qui proposait une belle scène. On ne pouvait pas refaire le Cri de la Mouette, on y a joué il y a quelques semaines.
 
Comment jugez vous la scène toulousaine ?
J . Plutôt bien, forcément. Il y a un vivier de talents rares. On a aussi remarqué que, depuis septembre, de nombreux groupes sont apparus. Cela permet de pousser les salles à réouvrir petit à petit. On a pris par exemple en première partie des amis The Deserteus. On pense aussi à Common Diamond, The Pink Elephant…
F. …les Subcity stories.  Il y a une scène assez large comme Da Krew qu'on a vu au Bikini. Il y a tellement de groupes dans des styles différents.
 
Au final, comment décrire ce premier album ?
J. Live, représentatif de ce qu'on fait sur scène. Il y a une volonté de jouer live, tout est brut, quelle que soit la qualité..on a fait 100 fois le même morceau mais on y arrive. Le live est un peu la définition du groupe : on fait du rock qui essaye de transpirer. Il représente un peu notre particularité scénique. Il y a une même vision entre les deux formes. On se rapproche plus du son Rusty Bells sur scène en tout cas.
 

 

 

The Rusty Bells au Connexion Café Toulouse
Jeudi 22 mars à 20 heures
Gratuit

Crédit photo : Aurore Clarté

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