Jusqu’au 23 novembre 08 au
Théâtre national de Toulouse

Une grande comédie à l’italienne mise en scène par Laurent Pelly qui fait
monter « l’acqua alta » dans les rues de Venise. Mer où l’on glisse et
s’enfonce, mer où Lelio le menteur, interprété par Simon Abkarian, se noie
de beaux mots.

1750 – Venise, l’illustrissime, n’est plus que la reine déchue de
l’Adriatique, refermée sur elle-même, isolée dans sa lagune, elle n’est plus
qu’une survivance du passé. Dans les palais, proches du grand Canal se
déroulent toujours des fêtes somptueuses, les nobles perdent ce qu’il leur
reste de fortune aux tables de jeu… A défaut de pain, on nourrit le peuple
de fêtes, de bals, de régates et d’une succession infinie de carnavals.
L’été, la noblesse se déplace à grands frais dans ses villas de la campagne
pour se désennuyer en villégiature, imitée en ceci par les bourgeois
enrichis.
C’est justement dans sa campagne de la Mira que se trouve Pantalon, le père
de Lelio-le Menteur quand celui-ci, flanqué d’Arlequin, rejoint, après vingt
ans d’exil à Naples, sa patrie.
Il arrive dans un petit quartier, et loge à l’auberge. A côté, les filles du
docteur Balanzoni flirtent gentiment de leur terrasse, avec deux jeunes
gens. On donne des sérénades, on offre des dentelles, on se déclare ou on se
cache, tout va doucement. C’est compter sans Lelio, dont les inventions
effrénées vont tout mettre sens dessus dessous.
Car Lelio, le fauché, le solitaire, l’abandonné, n’aime pas sa réalité.
Inventeur brillant de fables, il la corrige, il la transforme, les mensonges
sortent de sa bouche en salves colorées, sans même y penser. Comme un petit
frère de Don Juan, Lelio veut qu’on l’aime, qu’on croie à ses cadeaux, à sa
splendeur, à sa générosité. Lui-même y croit et, c’est merveilleux, tout le
monde le croît ! Idole à Naples il sera idole ici ! Alors, un peu par
intérêt, un peu par vanité, il met en scène un meilleur lui-même.
D’ailleurs, ce ne sont pas des mensonges, ce sont des « inventions
spirituelles nées de la fantaisie de son esprit brillant ».
Mais viendra un mauvais jour où ce ne sera « plus le moment des mensonges »,
où il faudra retomber brutalement sur ses pieds, dans la triste réalité. Une
réalité terne et idiote où il faudra promettre de ne plus mentir et où il ne
restera plus qu’à s’en aller, seul, toujours, comme il était venu.

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