jeudi , 25 avril 2024

Interview -Toulouse : Liz Mc Comb a « encore plus d’amour à donner »

La talentueuse Liz Mc Comb sera en concert à la Halle aux Grains de Toulouse le 3 avril 2015. Rencontre avec la reine du Gospel.

Sa tournée française pour la sortie de son nouvel et 10ème album, «BrassLand», enregistré dans les meilleurs studios de la planète (Tuff Gong-Kingston, Studio A-Detroit, Music Shed-New Orleans, Pyramid- New-York, Davout-Paris) accompagnée par les maîtres du genre a commencé par une longue standing ovation après 2h30 de concert à l'Olympia …Les mêmes musiciens, qui sont aussi ceux qui ont participé à l'album, seront autour d'elle sur la scène de la Halle aux Grains le vendredi 3 Avril prochain.

A l'occasion de son passage toulousain, rencontre avec la diva du Gospel pour parler de son dernier album et du futur.


Dans quel état d’esprit êtes-vous avant cette série de concerts en France dont un passage à Toulouse le 3 avril prochain ?
Je me sens bien. J’adore venir en France, c’est merveilleux. Les Français et moi avons un lien très spécial, alors je suis toujours heureuse d’être ici, toujours.

Que représente la ville de Toulouse à vos yeux ?
C’est un endroit magnifique. Quand je suis venue en Europe dans les années 70, je suis venue à Toulouse. J’aime la nourriture ici. L’un des chanteurs que j’ai rencontré à mes débuts était Claude Nougaro. Il a essayé de m’aider et je ne l’ai jamais oublié. J’ai de bonnes relations ici et beaucoup de grands musiciens jouant à Paris viennent de Toulouse. Toulouse a une renommée musicale dans le monde. Quand je suis venue en France, j’étais une jeune fille et je travaillais avec beaucoup de musiciens. J’adorais ça. J’ai une bonne relation avec les Français et les Européens. Ils aiment la musique et sont passionnés, et je suis comme ça. C’est pour cela que nous avons ce lien fort.

Avant de parler de l'album, parlons de cette pochette. Sur la photo, on vous voit rire. Pourquoi le choix de cette photo pour l'album Brassland ?
Pourquoi ? Pourquoi pas ! Nous avions une sélection de photos dans laquelle je posais sur beaucoup d’entre elles. Pour commencer, je ne suis pas à l’aise pour poser. Je ne suis pas un mannequin mais j’ai quand même de bonnes photos. La personne qui a fait ces photos m’a dit, pour me diriger : « ne te prends pas au sérieux » et c’est ce que j’ai fait. C’est naturel et c’est souriant. Au final, c'est la photo qui me correspond le plus et elle est assez logique pour une pochette d'album.

Comment décririez vous ce 10e album de votre carrière ?
Chaque album est comme un livre. Comme une nouvelle partie de moi-même, quelque chose que je refais encore, une sorte de revisite mais avec de nouveaux goûts, de nouvelles relations. C'est un album totalement nouveau puisqu'on y découvre des cuivres s'alliant à ma voix. Premièrement, j’ai un lien particulier avec la voix. Je travaille toujours avec des musiciens de jazz mais jamais dans ce sens là. C’est totalement nouveaux : le concept de jouer avec des instruments à vent comme des chanteurs. Pour moi, ils chantent. C’est comme une chorale mais faite de cuivres. Les cuivres sont comme des voix. J’ai toujours considéré ma voix comme tel et je disais d’ailleurs aux gens, il y a 30 ans, que j’étais un cuivre . Je ne voulais pas m’entourer de cuivres car je pensais que ce serait comme une compétition mais ça ne l’est pas du tout. Pas du tout.

D'ailleurs, comment trouve-t-on l’alchimie entre la voix et les cuivres ?
Tu sais, quand j’arrive pour enregistrer, je viens toujours l’esprit ouvert. Je veux ressentir le meilleur. Je recherche de la magie et j’en apporte. Si je venais avec une mauvaise attitude, tout le monde aurait une mauvaise attitude. Donc pour moi, la musique c’est vraiment de l’amour. Quand je crée, c’est toujours à propos d’amour, à propos de…créativité ! Même quand on n’est pas d’accord, quelquefois on arrive à sortir quelque chose de bon de tout ça. Mais c’est principalement de l’amour qu’il y a, et c’est important d’enregistrer avec cet état d’esprit .

Vous êtes produite par Gérard Vacher. Comment s'est passé la rencontre avec ce producteur ? Que vous apporte t-il ?
Oh, quand nous nous sommes rencontrés, c’était… je l’ai détesté au premier abord. Il était grossier et j’ai pensé : mais qui est ce mec ? Lui et moi, c’est comme une pièce de theâtre, un spectacle. J’ai du apprendre à le connaitre. Je ne l’aimais pas mais il m’appréciait comme chanteuse, comme artiste. J’ai pensé qu’il était dur et grossier. C’est quelqu’un qui n’est pas prétentieux et des fois lorsque les gens veulent rencontrer des artistes, ils sont prétentieux. Lui ne l’était pas du tout. Il peut te faire des compliments s'il t’apprécie mais la plupart du temps, il ne le fait pas. La plupart du temps c’est plus cash. Il est vrai et je préfère les gens vrais même s'ils sont difficiles parce que je sais qu’à la fin de la journée ça marchera bien. Il sert mes meilleurs intérêts . Des fois il est plus durs avec les gens du son, de la lumière que moi parce qu’il veut que le spectacle soit bon. Nous ne sommes pas là pour notre égo .C’est ça qu’il m’apporte. Moi, je suis trop gentille et tu dois aller me chercher au plus profond de moi-même pour que je me batte parce que c’est un vrai bazar là dedans. Mais lui, il va directement au but . C’est le bon flic et le mauvais flic. Mais quand vous nous voyez, vous savez que vous aurez un bon spectacle parce que toutes les choses que je ne fais pas, il les fait et toutes les choses qu’il ne fait pas, je les fais. Nous deux, nous ne formons qu’une seule personne, tu vois ce que je veux dire ?

Qui vous a donné l’envie de chanter ?
Je pense que la musique m’a choisi. Depuis que je suis petite fille, je chante. C’est ce que je devais faire, je n’ai pas vraiment choisi.

Qu’est ce que vous ressentez quand vous chantez ?
C’est comme un grand rêve . C’est comme être défoncé, heureuse, être dans l’ambiance.

Cela fait 30 ans de carrière. Que pensez-vous donner au public et que pensez vous qu’il vous reste à accomplir ?
J’ai tout donné à mon public. Je me suis donnée entièrement. Tout mon amour. Plus tu donnes et plus tu as à donner. Quand tu ne donnes rien tu n’as rien. Il n’y a jamais de fin à ça jusqu’à ce que tu meures et même après. Donc la musique c’est vivre pour l’éternité. Plus tu aimes et plus tu es aimé. C’est quelque chose qui ne s’effondre jamais. Jamais. Donc la réponse à la deuxième question est la première : j’ai encore plus d’amour à donner. 

Qu’est ce qui vous anime aujourd’hui ?
J’ai besoin de jouer. C’est comme les drogués. La musique est une drogue pour moi. Pour moi, j’ai besoin de jouer, je veux jouer, c’est une chose magnifique. Ca ne vieillit jamais. C’est un honneur de faire de la musique.

On parle d'un futur album. C'est l'un des objectifs dans le futur ? Il ressemblera à quoi ?
Je pense que je vais faire un album solo, juste du piano voix. J’en parle depuis longtemps mais je pense que c’est le moment. Les gens veulent entendre de la clarté, de la simplicité et non pas tout ces artifices rajoutés. Beaucoup d’auditions, de collaborations avec mon producteur ont eu lieu mais moi je savais comment être une artiste solo avant que tout ne commence. C’est ce que je faisais au début de ma carrière : chanter et jouer du piano. Je jouais dans un groupe au milieu des années 70 dans un club à Cleveland. Les gens buvaient, se saoulaient et personne n’écoutait. Mon pianiste était saoul, il ne pouvait plus jouer pour moi et j’ai dit : je peux jouer . Personne ne savait que je pouvait jouer, parce que je ne l’avais jamais dit. Je jouais dans mon église mais je pensais pas que c’était spécial . Alors je me suis assise et j’ai joué. J’ai commencé mes chansons, de Ray Charles notamment. Les gens se sont arrêtés de parler et je me suis mise à chanter des chansons sombres, très profondes, un peu de blues… et les gens sont venus me donner 1 dollar puis 5 dollars et le truc c’est qu’à la fin de la soirée j’avais beaucoup d’argent sur le piano. Ce commencement m’a appris que tu dois rester toi-même. Cela demande de la force mais il ne faut pas avoir peur. Tu as de la force ! Dieu, la Terre, le Ciel, te donnent cette force. Tu dois faire confiance et jouer. C’est donc ce que j’aimerais faire à nouveau .

Questions en rafale :
Quelle est votre citation préférée ?

Je suis Française ( en français dans le texte)

Le souvenir de votre première scène ?
Dans mon église, quand j’avais 3 ans. J’étais encore une petite fille et je chantais. Je m’en rappelle très bien.

Avec qui aimeriez-vous collaborer ?
John Legend. Il est merveilleux et il joue du piano ! Je lui ai dit avant qu’il ne devienne célèbre . Il connaît le jazz et le gospel. Et il est jeune. Je l’adore. Je pense qu’il est génial.

Si vous n’aviez pas été chanteuse ?
Institutrice. J’aurais été douée pour ça.

Une bonne chanson pour vous ?
Happy. C’est une bonne chanson.

Que pensez-vous de Liz Mc Comb ?
Ce que je pense d’elle ? Je pense qu’elle est timide, très pensive. Des fois je me pose trop de questions sur tout. Elle est très sensible et très introvertie.

 
Liz Mc Comb à Toulouse
Vendredi 3 avril 2015 à 20h30 à la Halle aux Grains
Réservations : www.bleucitron.net ou au 05 62 73 44 77

A voir aussi

Deux dates pour Slimane à Toulouse

Slimane reviendra pour une deuxième date à Toulouse, au Zénith, le 16 novembre 2024 après …