samedi , 20 avril 2024

Interview : Rencontre avec Lilly Wood and the Prick

Lilly Wood and the Prick a ouvert le Week end des Curiosités jeudi 26 mai; rencontre sous le soleil du Bikini.

Ben et Nili disent être influencés aussi bien par Johnny Cash et Patti Smith que Joy Division ou The Kills, et jouent un follk électrique aux mélodies pop, porté par l’incroyable voix incandescente, éraillée aux relents soul, de Nili. Après avoir enchainé les dates dans les clubs rock de la capitale, posté sur internet une reprise du titre 'L.E.S. Artistes' de la chanteuse américaine Santogold, qui a été relayée par la presse musicale et les blogs en France et en Angleterre, leur EP digital "Lilly Who and The What?" – parce que personne ne semble comprendre leur nom – se classe n°1 des ventes d’albums indépendants sur itunes au printemps dernier. Il a remporté cette année la victoire la musique de la révélation de l'année. Une bien belle curiosité que l'on rencontre le temps de quelques minutes en plein air.

Alors vous fêtez les un an de votre album en ce moment, notamment la semaine prochaine à l'Olympia, comment vous vous sentez en ce moment?
Ben :  Bien (rires).
Nili : Non mais on fait les choses une par une et je crois qu'on a pas encore trop intégré ou analysé le fait qu'on jouait à l'Olympia et tout ça quoi. Et tant mieux parce que c' est un petit peu flippant. Faut être à la hauteur de la scène.

Avez-vous entendu parlé des groupes qui jouent avec vous ce soir?
B : Ouais, on les a vu chanter tout a l'heure, après je ne connais pas ce groupe T.Teen. J'ai pas trop écouté.
N : Mais le Prince Miiaou on connait parce que on a été sélectionnés par le FAIR cette année et eux aussi donc on se croise parfois, on a des amis en commun.

Pour parler de la scène un peu, vous préférez le studio ou bien la scène?
N : La scène parce que tu partages un peu ce que tu fais avec des gens, puis il n'y a pas d'intermédiaire entre toi et les gens, donc ça te permet juste de faire ton truc et le public le reçoit tel quel, ça ne peut pas être transformé. Après ils aiment ou ils n'aiment pas, c'est autre chose, la scène c'est vraiment pur quoi. Après on n'est pas de très grands musiciens donc souvent le studio n'est pas très rapide.
B: Le studio c'est dur parce que tu te poses tout le temps des questions, tu ne sais pas si ça va ou pas, alors qu'en live tu vois tout de suite ce qu'il se passe, avec les réactions du public ou dans le groupe. Après on n'avait aucune expérience avant ça.

Et il y a donc des changements sur des morceaux sur scène par rapport à votre album studio ?
N : La plupart ouais.
B : Certains ont été un peu rallongés, où on a laissé place à la musique en jouant un peu plus et moins droit. On rend le truc un peu plus rock peut être, en tout cas c'est moins lisse par rapport à l'album.
N : Ouais on se permet de laisser notre musique évoluer parce qu'à un moment donné si tu joues toujours la même chose t'en a un peu marre quoi. On est 5 sur scène, on a des idées, on discute. C'est une autre lecture.

Chacun emmène un peu ses influences?

N : Ouais c'est cool de se laisser aller. On décide rarement à l'avance de ce qu'on va faire, on laisse les choses se faire et surtout on ne s'empêche pas de faire quelque chose parce que ça va pas correspondre à tel ou tels trucs.

D'ailleurs la composition de vos chansons se passe comment?

N : On est deux à écrire, mais c'est pareil pour l'écriture, il n'y a pas vraiment de recette toute prête. Dès fois Ben arrive avec une espèce de structure de morceaux plus ou moins aboutie et après je fais une mélodie et un texte. Mais parfois il arrive avec un morceau et une mélodie, ou des fois c'est moi qui arrive avec des accords et une mélodie. C'est vraiment le fruit d'un travail commun.
B : On travaille beaucoup avec nos musiciens de scène aussi, ils nous donnent des pistes, nous donnent aussi beaucoup d'idées. Et sur les quelques arrangements qu'on a fait en live ils y ont beaucoup contribué.

Comment vous êtes vous fait connaitre?
N : Pierre Guimard, notre producteur et aussi musicien, rodait comme ça sur myspace et tout, et voila il nous a envoyé un mail pour nous inviter à venir enregistrer un morceau dans son studio et nous on a trouvé tout ça complètement dingue, puisqu'on était tous les deux, à enregistrer avec un caméscope. C'était vraiment la première fois qu'on allait dans un studio, un vrai pour enregistrer. Et puis il a fini par monter une structure avec notre manager pour qu'on monte un E.P. "Lilly Who and The What?" qui a pas trop mal marché, donc on a réussi à faire Rock en Seine, et suite à ça, on a eu des propositions de maison de disque pour sortir un album.

Un label indépendant est très important pour vous?
B : L'idée  c'est d'être avec un label où tu peux mettre un visage sur chaque noms, communiquer, c'est pratique et chaque personne possède son caractère donc c'est plutôt cool.
N : En tout cas dans les propositions qu'on a eu c'était celui qui nous ressemblait le plus, celui qui nous rapprochait le plus. Quand on a signé chez eux l'album était enregistré, du coup ils l'ont juste sorti et ils nous ont laissé faire ce qu'on voulait un peu donc c'était cool.

Votre plus beau concert, celui qui vous a le plus marqué est lequel?
B : Y'en a plein, c'est dur cette question.
N : Y'a tellement de concerts où tu sors et t'es trop content, comme hier à Montpellier où on a tous trouvé le concert trop bien, quand tu sors de scène t'es impressionné, c'est trop bien ça, ou quand on a joué à la Cigale aussi c'était assez fou. Après, chaque concert a son petit truc, et surtout il faut essayer de faire de notre mieux.

Y'a t-il eu un avant ou un après les victoires de la musique?
B : Oui et non. Je pense que ça a aidé à toucher un plus grand public et de remplir des salles plus rapidement. Après ce n'est pas très significatif, non plus. On ne mesure pas vraiment l'impact que ça a, à part que c'est un prétexte à légitimer certaines choses.
N : Je pense qu'on est plus crédibles par rapport à certaines personnes, en tout cas c'est sûr que cela nous a permis de toucher un public plus large. Ca nous a permis de vendre des disques (rires).

Vous mêlez différents arts dans votre univers, pourquoi?
N : Y'a une chose qu'on fait c'est proposer. Cela nous permet de bosser avec des gens et parfois même leur laisser carte blanche
B : Non mais on aime bien tous les deux beaucoup de choses, que ce soit l'image ou la mode ou l'art en général. Donc si on peut mélanger les deux tant mieux. c'est bien d'emmener le projet un peu plus loin que la musique en elle-même.

C'était impensable de chanter en français, par rapport à votre musique?
B : Nili est bilingue, elle a vécu beaucoup a l'étranger, donc c'était une évidence, et légitime du coup, moi ça me plaisait vraiment de travailler avec quelqu'un qui chante très très bien en anglais (rires).
N : Il faut prendre en compte aussi le fait qu'écrire en français n'est pas le truc le plus facile du monde si tu veux écrire bien. Tu fais face à des pointures comme Brel et tout. Ecrire en français si tu le fais pas hyper bien c'est moche quoi.

En parlant des musiques que vous écoutez, quel est votre premier et dernier album écouté?
Ben : Metronomy le dernier. Le premier j'hésite toujours entre Daft Punk "Homework" ou AC/DC avec "Highway to Hell".
Nili : Moi le premier avec Aretha Franklin, j'avais 12 ans et je ne savais pas ce que c'était, un hasard mais je suis bien tombé. Le dernier je crois que c'est "Faith" des Cure, puisque c'était une espèce de réédition du vinyle en CD.

> Les photos de Lilly Wood and the Prick au Bikini

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