vendredi , 19 avril 2024

Interview : Claudia Tagbo déploie son énergie sur Toulouse

Claudia Tagbo, la pile du Jamel Comedy Club, présentera ce soir son one woman show «  Crazy à Toulouse » dans le cadre du Printemps du Rire 2012. Rencontre avec un diamant brut.

 
Véritable ouragan sur scène, une tornade qui gronde, rugit, chante, danse, et soulève les spectateurs avec une énergie hallucinante. Claudia Tagbo est « Crazy ». La comédienne débarque enfin à Toulouse, l'occasion rêvée pour la rencontrer et évoquer avec elle son histoire, la scène, son métier et le futur.
 
Qui est Claudia Tagbo ?
Une comédienne qui a commencée par des cours de théâtre avant de faire de belles rencontres au Jamel Comedy Club. Et, qui débarque enfin à Toulouse avec son spectacle.

Comment es-tu arrivé au stand-up ?
Il n'y a pas eu de déclic particulier. C'est la continuité de mon travail de comédienne. Je ne sépare pas le théâtre, ou même le cinéma, avec le stand-up. Rien n'est cloisonné. Je vais là où la vie me mène. Le stand-up est donc une simple continuité.
 
Tu as commencé avec le Jamel Comedy Club. Que te reste-t-il de cette aventure ?
Des rencontres comme celle avec Fabrice Eboué. Mais aussi avec les autres membres. C'était une très belle aventure qui nous a liée pour un bon moment. On ne peut pas dire qu'il y a un reste, juste la continuité de cette aventure en solo. Même si on aime penser aux bons moments, aux amis et à Jamel.
 
Tu évoques Fabrice Eboué, avec qui tu as travaillé sur ton spectacle « Crazy ». Comment se passe votre collaboration ?
Très bien. Fabrice est un très gros bosseur. Il écrit beaucoup, tout le temps. Pour un one man show, on a besoin de quelqu'un pour ouvrir le débat. Je suis seule sur scène, donc dans l'action, il me faut quelqu'un pour veiller au grain et me dire comment faire, etc…Il faut savoir partager pour sortir le meilleur. En plus, on est tout les deux de gros bosseurs, ça aide.
 
D'où viennent tes principales influences ?
De ce que je vois tous les jours. La vie. J'observe ce qui se passe en dehors, dans la rue…pour écrire, il faut sortir de chez soi. Je commente ce quotidien tout en me moquant de moi. Il faut savoir rire de soi pour toucher le public.
 
Tu aimes bien, aussi, jouer sur la dualité homme-femme.
Dans tous les spectacles de one man show, on taquine le sexe opposé. Pour les hommes, c'est les femmes. Pour moi, c'est les hommes. On ne peut pas dire non plus que c'est du féminisme. Je respecte trop leur combat pour pouvoir revendiquer quoique ce soit . On a tendance à vite faire l’amalgame. Elles sont fascinantes dans leur travail. Je ne suis pas dans cette veine là.
 
Sur scène, tu as une pêche d'enfer. D'où vient cette énergie là ?
L'énergie…du schéma stand up. C'est pas comme au cinéma : il y a un public en face. En face de vous, des gens ont organisé leur vie, leur soirée, pour être au rendez-vous.  Et, dépensé de l'argent. Je ne dois pas me rater, être au top, et leur fournir une énergie forte. Chez eux, il y a de l'amour, je leur doit beaucoup. Donc, je m'amuse. C'est une belle rencontre. Et puis, je m'amuse dans la vie, je n'ai pas de raisons de faire la gueule.

Dans la vie aussi…
Je m'amuse oui. Je ne suis pas en fly away tout le temps. A quoi ça sert de faire ce métier si c'est pour faire la gueule. Je ne vois rien de complètement noir. Toute petite, je voulais faire ce métier. Maintenant que je suis en haut de l'affiche, je suis heureuse 70% du temps. Même si on a la trouille, un peu.
 
Toujours un peu d’appréhension avant une représentation ?
Il y a que mes régisseurs pour le dire (rire). Ils doivent se dire « elle me prend la tête » ! Avant de monter sur scène, je transpire, je fais pipi vingt fois. Je côtoie des gens à la télé qui me disent que ça ne change pas avec le temps. C'est assez flippant !

Tu es une véritable comédienne à part entière. Le cinéma fait un peu plus appel à toi. Comment le vis-tu ?
Très bien. En fait, je suis une boule d’énergie. Le théâtre me permet d'évacuer pas mal. J'ai un besoin d'être tout le temps en action. Petite fille, je fouillais et retournais la maison pour trouver les cadeaux de noël. Je suis vrai, c'est immédiat. Après, le cinéma, je n'en fait pas beaucoup, mais j'aimerais explorer toutes les facettes de ce métier de comédienne.  J'espère pouvoir toucher et transmettre autant que de faire rire. Omar (ndrl : Omar Sy) est comme ça : aussi capable d'émouvoir que de faire rire.
 
D'ailleurs, comment as-tu vécu ce César du Meilleur Acteur amplement mérité ?
Ça fait plaisir, je ne peux pas être aigrie devant tant de talent. Je suis heureuse pour lui et pour les humoristes au départ. Il a un parcours qui commence par l'humour et la scène comme Dujardin en fait. Les deux ont fait les pitres à la télé ou au théâtre pour enfin saisir leur chance au cinéma.
 
Pourtant, rien n'était gagné d'avance. On dit souvent qu'un acteur comique fait son Tchao Pantin quand on lui propose un rôle dramatique. On reste très cloisonné en France. 
Ça ne me fait pas peur. Ça m'attriste. On vit dans une société où les frontières doivent tomber. Pourquoi se bloquer dans un registre quand on peut toucher à tout. Par contre, je suis assez confiante pour la nouvelle génération et notamment les jeunes producteurs qui ont connus l'évolution du cinéma américain. Là bas, tu peux chanter, jouer dans un film, tout en restant crédible dans les deux.

Quels sont tes projets à l'heure actuelle ?
Je vis de projets. Je vis au jour le jour. Là, j'ai tourné Vendredi tout est permis avec Athur, puis un pilote « Les Parisiennes ». Une série très chouette et j'espère que quelqu'un pourra l'acheter. Tant que je ne passe pas à l'action, je ne dis rien de mes projets, je suis un peu superstitieuse.  Faudra pourtant compter sur moi tant je suis boulimique de travail. 

Quel conseil donnerais-tu aux toulousains et toulousaines ?
Déjà, je suis heureuse de venir à Toulouse, une ville que je traverse : je viens, je joue et je m'en vais. Après, comme je danse tout le temps dans la vie, je conseille aux filles que quand ça ne va pas de faire « la vitre ». Il faut danser, transpirer. La vie est une danse : quand on marche on danse. Chacun à sa danse, il faut juste la trouver. 
 
Claudia Tagbo à Toulouse pour le Printemps du Rire 2012
Jeudi 22 mars à 21h30 à la Comédie de Toulouse
 

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