vendredi , 10 mai 2024

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Ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans une tragédie ; il suffit que l’action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie.
Jean Racine

Il y a deux ans, je mettais en scène La Bête dans la jungle suivie de La Maladie de la mort. Ce fut l’occasion pour moi de me plonger durablement dans l’œuvre écrite et filmée de Marguerite Duras. De fil en aiguille, de lectures en lectures, cherchant à comprendre, du moins à approcher, la complexion si particulière des grandes amoureuses durassiennes, je découvrais que Bérénice de Racine en était peut-être l’une des clés. Elle lui a en effet inspirée un film-poème, Césarée, et un texte, Roma, devenu Dialogue de Rome au cinéma. C’est ainsi que je relus Bérénice.
La problématique de la trahison est déterminante en ce qu’elle met la question amoureuse à l’endroit le plus haut : Bérénice, en suivant Titus, quitte tout. Et donc, quand elle comprend qu’elle est quittée à son tour, tout cède sous ses pieds, elle n’a plus de parents, plus de terre, plus de religion, plus de passé et plus d’avenir. Bérénice a tout perdu.
Pour Racine, l’enfant de Port-Royal, élevé au lait de la radicalité janséniste, comme pour Duras, l’amour n’est pas affaire de compromis, il est un pari qui engage corps et âme, et qui ne peut se vivre qu’en s’abandonnant intégralement à l’autre, au risque de s’y perdre, de s’y dissoudre.

Célie Pauthe, extrait d’un entretien réalisé par Laetitia Dumont-Lewi

Détails

Date :
16 mars 2018
Heure :
20h30 23h30
Catégories:

Lieu

TNT – Théâtre National de Toulouse
1, rue Pierre Baudis
Toulouse, France
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Phone
0534450505
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