Weekend des Curiosités : « Il y a des rendez-vous à ne pas manquer »

Demain, le Festival du Weekend des Curiosités offrira au public plus de 40 groupes pendant 4 jours sur trois scènes différentes. L'occasion de revenir sur l'événement du mois de mai à Toulouse avec deux des organisateurs: Antoine Fantuz et Samuel Capus.

 

Premier constat  : le Weekend des Curiosités proposera sur quatre jours une sublime programmation -malgré l'annulation de The Kills. D'un concept s’étalant sur toute l'année, offrant de belles découvertes sur la scène du Bikini naît un festival. L'idée des organisateurs Bleu Citron et le Bikini est simple : prendre le meilleur de la scène actuelle pour encadrer de nouvelles têtes. Celles qui feront la musique de demain. Aussi bien en rock, pop, hip hop ou électro. 

Deuxième constat : qui peut en parler le mieux que deux des organisateurs. Rencontre avec Antoine Fantuz ( Le Bikini )  et Samuel Capus ( Bleu Citron).

Le Festival du Weekend des Curiosités débutent jeudi avec notamment Zebda. Comment s'est passé la programmation du groupe toulousain ?

Antoine Fantuz:  C'est un honneur pour nous de les avoir  et qu'ils aient choisi le Festival plutôt qu'un Zénith. Le site a attiré leur attention très vite et ça marque aussi notre histoire commune avec eux.

Samuel Capus : Ils ont aussi souhaité amener des artistes comme Youssoupha et le gros son de Scratch Bandit Crew. Ils se sont impliqués dans cette soirée qui se veut déjà emblématique.

 

 

 

Quelles sont les nouveautés de cette nouvelle édition ?

Antoine : Les quatre jours de plein air restent les mêmes. Mais on a souhaité un espace festival plus vivant. C'était un peu l'endroit où on a pêché l'an dernier. Pour cette édition, un bracelet permettra aux festivaliers d'accéder à un espace jeux et restauration afin de pouvoir se poser entre les concerts. C'est la concrétisation de toute l'année, sur quatre jours de concerts. Et, on peut cette année prendre conscience des petites erreurs de l'an dernier, pour optimiser à fond ce festival. 

Samuel : Un endroit plus vivant avec par exemple un lieu de vie avec un skate park. On souhaite que les festivaliers profitent de la journée avant même de débuter la soirée. Notamment grâce à l'association Progrès Son pour l'organisation de la scène gratuite. On va se sentir un peu plus chez soi. On veut mettre les gens dans les meilleurs conditions. Ils sont là pour voir des concerts avant toute chose. Et c'est ce qu'on leur propose.

 

 

Quel est le projet du Festival ?

Antoine : Le projet est dans la continuité des soirées Curiosités qu'on organise au Bikini toute l'année. Là, on sort en quelque sorte des murs, avec une scène de plein air. On pousse le projet plus loin.

Samuel : On a voulu que des têtes d'affiches encadrent ces groupes découvertes. Des groupes que nous suivons depuis le départ. 

Antoine : Il faut dire qu'on se doit de proposer des têtes d'affiches fortes, pour mettre en avant la nouvelle scène. On doit passer par là pour progresser, et donner deux ou trois claques au public avec des nouveaux groupes.

Samuel : Il y a surtout des groupes qui ne sont pas venus au Bikini cette année.  C'est des découvertes pour certains, un bonheur de les revoir pour d'autres. C'est avant tout des artistes qu'on apprécie. 

Antoine : En clair, le Weekend des Curiosités est un projet plus que cohérent. Certains demanderont pourquoi payer plus de 5 euros pour des découvertes. A moins d'être subventionné, c'est impossible.

Samuel : Tu ne peux pas programmer des inconnus, malgré le buzz ou la notoriété exponentielle.

 

 

Comment se passe la programmation pour un tel événement ?

Antoine : C'est un travail très intéressant. Il faut être là au bon moment pour découvrir les groupes…

Samuel : Pour C2C ou encore Beat Torrent avant eux, c'était naturel de les choisir… Il y a des évidences qui remontent. Ils sont tous dans le même sac.

Antoine : C'est vrai ! Pour la programmation, un petit comité de cinq personnes discute, écoute et échange sur les groupes. D'abord, on choisit les têtes d'affiches et on se questionne sur la meilleure programmation à créer autour.

Samuel : Pour te dire la vérité, on met tout sur la table et on regarde les dispositions des groupes à ces dates là. Dès novembre, on demande aux tourneurs de bloquer trois jours au mois de mai, pour les artistes qui sont en tournée à cette période là. Après, tout s’enchaîne. Pour The Kills par exemple (NDRL : le groupe The Kills a annulé sa venue après la réalisation de cette rencontre), on les a eu au dernier moment. Ils n'ont que deux dates dans le Sud de la France cet été. Sans la relation du groupe et le Bikini, on ne les aurait jamais eu.

Antoine : Après, c'est plus d'un an de travail. On note les groupes qui nous intéressent lors des festivals comme Bourges ou les Transmusicales l'année d'avant. On se nourrit de ça. Autre exemple : pour Dionysos, ça remonte à plus d'un an. On savait qu'un album sortirait en ce début d'année, et on voulait les avoir sur la scène du Port. Il y a des rendez vous à ne pas manquer.

 

Cette année, plus que l'édition précédente, la programmation se veut plus éclectique. 

Antoine : Il y a plus de groupes que l'an dernier, avec des styles différents. Avec cette formule concert qui nous tient à cœur, on pouvait se permettre de faire des soirée Rock, Hip Hop ou plus Electro. 

Samuel : Ce n'est pas un Parc d'attractions. Le son prime sur le reste. On veut que le public capte des émotions, tout en étant conscient qu'ils ne peuvent pas adhérer à tout. Il y en a qui viennent voir Revolver avant Dionysos et redécouvrent ce groupe. Et vice versa. En plus, les artistes ne restent pas seulement 40 minutes sur scène, mais plus d'une heure. Ce sont des vrais concerts.

Antoine : Pour la soirée du vendredi soir par exemple, il y a des trucs en vogue qui se mêlent à des Légendes. On verra donc 1995 et IAM sur la même scène. Il y aura une vraie émulation autour des groupes. Ainsi, on a pu mettre BigFlo&Oli en cohérence naturelle avec les deux premiers.

Samuel : Et, on y rajoute C2C qui est plus électro, pour permettre à un public plus rap de découvrir autre chose.

 

 

La scène locale sera cette année encore mise à l'honneur. 

Antoine : On aura Noir Cœur le jeudi soir. Ce sera leur premier concert à Toulouse. Ils ont un super projet qui tourne à mort sur internet. C'est très riche et on est hyper fier de les recevoir pour leur première date à Toulouse. Il y a aussi BigFlo&Oli le vendredi soir…

Samuel: Depuis Hyperclean, il y a pas eu autant de buzz autour d'un groupe toulousain qu'autour de Noir cœur . Peut être Yaa l'an dernier.

Antoine : Il est très important pour nous de mettre en avant la scène locale, qui ne s'arrête pas seulement à Toulouse. L'endroit le plus important pour eux sera la scène gratuite, avec de belles performances et peut être des groupes qui seront sur la grande scène l'an prochain. Il nous paraissait évident de mettre aussi en lumière des groupes locaux avant les grandes soirées.

Samuel : Il faut dire aussi que les groupes de l'an dernier n'en reviennent toujours pas. Ils ont eu un super accueil et une infrastructure qu'ils n'ont jamais eu dans les bars.

 

On a parlé Hip Hop, Rock mais il y aura aussi des soirée Electro, dès 23heures sur la scène du Bikini.

Antoine : Nous sommes vraiment content de cette programmation électro. On n'a pas à rougir des autres festivals de ce côté là.

Samuel : C'est super d'avoir dans la même soirée The Shoes et Sebastian, deux des groupes les plus intéressant de la scène électro française actuelle. Sans oublier Agoria.

Antoine : Pour Agoria, ce sera leur première date avec un nouveau projet. Et, il y aura le même soir Para One et Kap Bambino. On a pu faire ce qu'on a voulu. Je dois dire que c'est une fierté pour nous de voir les soirée électro se monter si facilement, et de voir autant de monde autour. Toulouse et le Bikini gardent une identité Rock, mais l'électro a su réunir un large public aussi. A noter que ce fut une belle réussite l'an dernier.

 

En clair, le Weekend des Curiosités s'installe comme un événement incontournable à Toulouse ?

Samuel : Peut être. En tout cas, on est vraiment fier de ce qu'on a réalisé. Le modèle Curiosités prend tout son sens pendant quatre jours. C'est une année entière qui accouche sur ce festival. C'est un moment aussi bien musical que conviviale.

Antoine : C'est vraiment un beau plateau et totalement dans l'actualité. Rien n'est réchauffé ! 

 

Enfin quels sont vos coups de cœur ?

Antoine : Il me tarde d'entendre Juveniles et même !!! (Chk Chk Chk). Ces deux groupes vont mettre le feu.

Samuel : Pour moi, c'est un plaisir de recevoir 1995 dans ce contexte là. Mais je dois avouer que les soirées avec Revolver et Juveniles seront superbes.