jeudi , 25 avril 2024

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Été 1995. Alain Péters disparaît à l’âge de 43 ans. Malgré une existence chaotique, ponctuée d’enregistrements en studio assez rares, le chanteur- poète va marquer le patrimoine artistique de la Réunion d’une trace indélébile avec sa version moderne du maloya, cette musique née à l’époque de l’esclavage et prohibée par l’administration coloniale jusqu’en 1981 par crainte de soulèvement populaire. Se suffisant à l’origine de percussions et de chants, le genre se voit adapté par Péters à la guitare, sans rien retrancher de sa force identitaire ni de son caractère insurgé. « Alain Péters fut le premier à décloisonner les musiques. Il était libre, se foutait pas mal de ce que les gens pouvaient penser », souffle ainsi Christine Salem, de son regard rageur et de sa voix abrupte, aussi solide que son poing levé. Libre, insurgé, le maloya de Christine Salem, mi-blues rageur, mi-transe viscérale, l’est assurément. Ne porte en lui qu’un seul cri, celui du coeur. Qu’une seule couleur, celle de l’âme, bien sûr. Cette âme que l’artiste réunionnaise soigne volontiers en studio, à la guitare, au kayamb (sorte de shaker rempli de graines) ou au rouleur, ce tambour massif au son sourd. Christine a toujours mené sa poésie profonde et tumultueuse, enracinée dans la terre de ses ancêtres comme ouverte sur l’Ailleurs, là où elle voulait. Naviguant à l’instinct, avec l’émotion, la sensibilité et l’engagement comme valeurs cardinales.

“ Le maloya est une musique rebelle, identitaire, spirituelle et longtemps interdite. Cette musique insulaire et métisse, Christine Salem la glorifie ici superbement en la modernisant, en ouvrant sereinement les frontières du genre, avec intensité et générosité ” (FIP Radio, 2016)

“ Chez Péters, comme chez Salem, le créole est une pâte à démodeler, un vaisseau fantôme capable de voler d’une langue à l’autre sans qu’on remarque les passages de frontières ” (Arnaud Robert, Le Temps, 2016)

Site : www.christinesalem.com

Dernier album : Larg pa lo kor (Blue Fanal, Lundi Production, Zamora Label / L’Autre Distribution, 2016)

Christine Salem : chant, kayanm, guitare – Ary Périgone : choeurs, percussions – David Abrousse : djembé, dundum, tama – Sébastien Martel (sous réserve de disponibilité) : guitare, harmonica